Centre de rétention : Pas chez moi, chez le voisin !

Prison Nice

Cette droite locale est décidément impayable. Toujours prompte à tenir un discours de fermeté, elle est beaucoup moins enthousiaste quand il s’agit d’apporter des réponses concrètes.

Alors qu’il y a quelques jours, le deux leaders de la droite locale se déchiraient à belles dents sur l’emplacement de la prison, cela recommence avec le centre de rétention. En utilisant la bonne vieille recette du populisme.

Estrosi fait croire qu’il veut la prison à Nice mais il ne propose rien. Les mois passent et il bloque le projet le plus rationnel, celui d’une nouvelle prison, voire d’une prison complémentaire (si on réhabilite l’actuelle) à Saint Laurent du Var. La prison est le cadet de ses soucis, mails il veut défendre la position du maire de Saint Laurent par opportunisme. Eric Ciotti annonce clairement son choix : Saint Laurent du Var. A noter que les seuls terrains susceptibles à Nice d’accueillir une nouvelle prison sont ceux d’Auvare et de la gare Saint Roch, tous deux situés dans la circonscription de monsieur Ciotti.

Concernant le Centre de rétention, Estrosi le souhaitait près de l’aéroport, puis il a opté après avis du ministre de l’Intérieur pour le positionner dans le projet de la maison de sécurité, dans l’ancien hôpital Saint Roch. Eric Ciotti s’y oppose. Le FN, et notamment le conseiller régional Vardon, combat aussi cette idée par simple opportunisme électoral.

Cette guéguerre commence à lasser les Niçois car, pendant ce temps, les dossiers n’avancent pas.

Pour ce qui me concerne, j’ai toujours essayé de prendre de la hauteur sur ces dossiers délicats et d’avoir une position qui tende vers l’intérêt général.

Ainsi, il me paraît logique que le site de Saint Laurent du Var accueille un établissement pénitentiaire moderne dont la capacité reste à déterminer en fonction de l’option choisie ( destruction ou réhabilitation de l’actuelle prison).

De la même manière, positionner le centre de rétention à côté de l’aéroport en dit long en matière de symbolique et je pense que l’insertion du centre de rétention dans le projet de la maison de la sécurité, dans l’ancien hôpital Saint Roch, offre les meilleurs garanties de contrôle et de sécurité compte tenu de la proximité d’importantes forces de police.

La construction de la prison de Nice ne sera pas financée en PPP !

PrisonNice

C’est ce que l’on peut déduire des annonces de la garde des Sceaux. L’État renoncerait désormais à construire des établissements pénitentiaires avec la procédure du partenariat public privé (PPP). Le dispositif est jugé «trop onéreux».

Ce changement de méthode devrait concerner les 7 000 nouvelles places prévues pour la durée du quinquennat. Or ce mode de financement, le PPP, est utilisé depuis 2006 par le ministère de la Justice pour financer ses nouveaux sites de détention.

Enfin un gouvernement prend conscience du danger de cette facilité qui plombe par exemple les finances de la ville de Nice à raison de près de 10 millions d’euros par an pendant 30 ans pour l’Allianz Riviera. C’est aussi, semble-t’il ce vers quoi s’oriente la ville pour construire son grand palais des expositions.

Ce changement peut étonner. Quand l’argent public vient à manquer, le PPP apparaît comme LA solution. L’édification du bâtiment est payée par le constructeur, qui en devient propriétaire, tandis que l’usager, lui, se contente de régler des loyers.

Or, si les défenseurs du PPP ont expliqué pendant des années qu’il permettait d’obtenir un bâtiment neuf sans bourse délier, ses adversaires ont toujours rappelé qu’il entraînait surtout de la dette reportée, des loyers faramineux et en prime, un coût de construction augmenté. C’est l’argumentation que j’ai toujours avancée. C’est celle que la Cour des comptes a développée dans son rapport annuel, au chapitre consacré à la politique immobilière du ministère de la Justice. L’État sera sans doute contraint de revenir à la commande publique, avec un recours au budget ou à l’emprunt.

Prison de Nice : Enfin un gouvernement fait avancer le dossier !

Prison Nice

20 ans que ce dossier est ouvert et Jean Jacques Urvoas a enfin tranché. Ce sera une solution mixte.

– La réhabilitation de la maison d’arrêt actuelle qui héberge actuellement 665 détenus alors qu’il n’y a que 363 places.

– Une construction nouvelle sur la rive droite du Var qui accueillera 650 détenus.

Ce n’était pas ma solution. J’ai toujours pensé qu’un seul établissement sur la rive droite du Var était la solution la plus cohérente. En fait c’est une solution qui « coupe la poire en deux » puisque le maire de Nice, lui, souhaitait son maintien sur le site si possible agrandie.

Mais cette solution a au moins le mérite d’exister. Aucun des Gardes des sceaux, amis d’Estrosi sous les gouvernements de droite, n’avait autant fait avancer ce dossier. Je rappelle que la dépense est budgétisée.