La victoire ou le cauchemar

Je ne serai pas candidat aux prochaines élections régionales.
Je sais que nombre d’entre vous auraient souhaité que j’y retourne mais cela n’aurait pas de sens.
J’ai eu la chance d’être le 1er vice-président de notre région à trois reprises, choisi par Michel Vauzelle en 1998, 2004 et 2010.
Nous avons géré cet exécutif à ses côtés, nous avons été réélus deux fois dans une région de droite. C’est notre bilan et ce n’est pas mince comme performance. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes. Nous avons démontré qu’un exécutif de gauche plurielle pouvait gérer et construire lorsque l’on met en avant ce qui nous rassemble et non les intérêts d’arrière boutique qui nous divisent et conduisent à l’échec. J’ai servi notre région avec passion, la même passion avec laquelle je m’oppose aujourd’hui dans notre ville à Christian Estrosi, avec ou sans mandat électoral.
Mais ce cycle s’est achevé avec l’échec de Christophe Castaner et le retrait de sa liste en 2015.
Depuis, la gauche, dans toute sa diversité, est absente de l’hémicycle régional, laissant à l’extrême droite, toujours aussi menaçante, la responsabilité de l’opposition.
2021 peut être réellement l’année de la reconquête.
Elle est possible si toutes les leçons de l’échec de 2015 sont tirées et que deux exigences sont remplies : le rassemblement et le renouvellement.
Le rassemblement est indispensable. Il doit être le plus large possible et c’est possible s’il s’opère sur une base programmatique commune mettant en exergue quelques priorités consensuelles. Il ne peut ni ne doit buter sur la présence d’un ou deux personnalités contestables parce que l’enjeu qui est devant nous mérite autre chose que des rejets médiocres.
Le renouvellement est aussi indispensable. Cela concerne notamment ceux qui ont été dans l’exécutif de Michel Vauzelle. C’est douloureux mais il faut que chacun le comprenne. Nous avons écrit une belle page de l’histoire de notre Région, laissons la génération montante écrire la sienne et aidons-la à le faire.
Si ces deux conditions sont remplies, la victoire est possible parce que notre électorat désabusé par les divisions reprendra espoir et se mobilisera.. Nous n’avons pas droit à l’erreur car ce sera la victoire ou le cauchemar.
Il faut absolument que la gauche rassemblée devance Renaud Muselier au premier tour et demande à la droite de faire le front républicain. Il n’y a pas d’autre issue pour gagner.
Par contre, si la gauche arrive derrière Renaud Muselier, parce qu’elle aura créé les conditions de sa propre division, il ne faudra pas pleurer lorsque nos électeurs iront voter républicain au 2eme tour, et encore moins si un maintien légalement possible mais politiquement désespéré donne la région PACA à Marine Le Pen et au Rassemblement national.
Patrick ALLEMAND
Ancien Premier vice président du conseil régional PACA

Aller chercher les populations les plus éloignées de la vaccination

L’expérience de la crise sanitaire de Covid-19 de mars 2020 a permis de mesurer à quel point les personnes âgées – avec ou sans famille – de notre ville avaient durement souffert de l’isolement et de la solitude en particulier.
La stratégie de vaccination du gouvernement a consisté à prioriser les populations en fonction de leur classe d’âge et de leur facteur d’exposition au virus (ex : vie en collectivité, professionnels de santé…). La nécessité de vacciner en premier lieu nos aînés a heureusement été bien comprise et admise de tous.
La ville de Nice a ainsi commencé très tôt à vacciner ses séniors. Pour le faire de la façon la plus optimale, elle a notamment mis en place une plateforme téléphonique (04 97 13 56 00) et un site internet particulièrement dédié (https://vaccincovid19.nice.fr/VC19/).
Cependant, au fur et à mesure que la vaccination des plus de 70 ans avance, on s’aperçoit que certaines populations ne se sont toujours pas préinscrites. C’est notamment le cas des « chibanis » et de certaines populations souvent analphabètes résidant dans les quartiers populaires.
Concernant les « chibanis », ces travailleurs isolés immigrés arrivés dans les années 60 en France et souvent regroupés dans les anciens foyers de travailleurs (Sonacotra) aujourd’hui appelés résidences Adoma, en raison de la pandémie, ces hommes souffrent également de solitude et sont sans perspective de rentrer au pays. Avec la fermeture des frontières et la fermeture des lieux de sociabilité comme les locaux associatifs ou les bars de quartier qu’ils fréquentent, ils sont déboussolés et très affectés mentalement.
Concernant les personnes âgées d’origines étrangères vivant dans les quartiers populaires, qui sont souvent analphabètes, elles ne se sont majoritairement pas préinscrites pour se faire vacciner.
C’est pourquoi, compte tenu de l’âge des ces personnes (plus de 70 et 80 ans) et du fait qu’il s’agit d’une population qui est en grande partie analphabète, je souhaite interpeller le maire de la ville sur cette situation. Je lui demande de mener auprès de ces populations une action spécifique d’information concernant la Covid-19, et, tout en respectant le principe d’adhésion volontaire à la vaccination, de mandater du personnel municipal ou associatif (qui se déplacerait dans les différents endroits) pour les préinscrire.
Ces personnes habitent souvent à Nice depuis des dizaines d’années et elles font partie des populations qu’il faut aller chercher et ne surtout pas oublier.
C’est un enjeu sanitaire et un enjeu humanitaire.

Variant Brésilien : on ne change pas une équipe qui gagne.

J’ai le sentiment de revivre la séquence où le variant anglais qui était pourtant signalé par nos voisins Outre Manche a commencé à pénétrer en France, ruinant le pari d’Emmanuel Macron de devancer le virus avec la vaccination. Bien que prévenus, nos autorités ont laissé pendant des jours des Anglais venir en France avant de réagir trop tardivement. Résultat nous sommes à une moyenne de 300 morts par jour depuis des semaines.
J’ai le sentiment de revivre la même chose avec le variant brésilien. Sa diffusion inquiète la communauté internationale. Il est décrit comme plus contagieux, plus virulent, plus résistant au vaccin que le variant anglais. Le Portugal et le Royaume Uni ont interdit les vols en provenance du Brésil mais en France les deux Paris-Rio journalier continuent d’atterrir à Roissy sans dispositions vraiment particulières alors que tout le monde a conscience que les déclarations sur l’honneur sont trop dangereuses.
On avait mésestimé le variant anglais, nous n’avons pas le droit de sous estimer le variant brésilien.