L’Aquarius sera finalement accueilli en Espagne !

Aquarius

Cette décision mettra un terme au bras de fer engagé avec l’Italie et Malte, qui refusaient de laisser accoster le navire humanitaire avec 629 migrants secourus à son bord.

SOS-Méditerranée a diffusé dimanche sur Twitter cette photo de l’« Aquarius », avec à son bord les migrants qu’elle a secourus.

Merci à l’Espagne et à son nouveau premier ministre socialiste, Pedro Sanchez de sauver l’honneur de l’Europe. Le silence de la France face aux déclarations provocatrices de Matteo Salvini, le nouveau ministre de l’intérieur italien, est une lâcheté.

Demandeurs d’asile prioritaires, le seuil abaissé à 12 mois pour les bébés ?

Seuil enfants refugies

Si c’était confirmé, ce serait une décision inique. C’est ce qui entraîne le fait que deux familles, une albanaise, les Zebi avec un plus jeune enfant âgé de 20 mois , et l’autre ,nigériane, avec un bébé de 17 mois, ont été débouté par le tribunal administratif de Nice.

Ces deux familles se retrouvent donc à la rue, alors que les Zebi, actuellement hébergés grâce à une chaine de solidarité privée, ont en plus un enfant de 6 ans scolarisé à l’école du port.

Il est temps de mettre les pieds dans le plat car l’État, non seulement ne fait pas face à ses obligations, mais en plus, commence à avancer un autre argument insidieux : le coût de l’hébergement.

Ceux qui connaissent bien la problématique de la précarité savent que l’État dépense une fortune chaque année pour l’accueil, entre autres, de migrants prioritaires en chambre d’hôtel !

Alors, le fait que l’État communique sur la somme qu’a coûté l’hébergement en hôtel de la famille Zebi, en période hivernale, 9 500 euros, est particulièrement révoltant.

C’est astronomique et l’on voit bien l’arrière pensée qu’il y a derrière la communication de ces chiffres et la façon dont l’extrême droite pourrait les utiliser.

Les Zebi s’inscrivent juste dans l’application d’une directive européenne qui oblige les états membres de l’UE à loger les demandeurs d’asile le temps de l’instruction de leur dossier.

Les Zebi n’ont jamais demandé à être logé dans un hôtel ! C’est l’État qui utilise les fonds publics en préférant entretenir la précarité des migrants en payant des chambres d’hôtel, par définition éphémères, plutôt que d’institutionnaliser l’accueil des migrants en affectant un bâtiment à cet effet. Même si cela reviendrait beaucoup moins cher.

En ce sens tout le monde pense à l’hôpital Saint Roch, actuellement désaffecté, en l’attente du projet de grand commissariat et qui accueillera demain le centre de rétention. Il pourrait dans l’attente, héberger nombre de familles à moindre coût et avec un encadrement adapté.

L’État pourrait aussi créer une allocation d’hébergement temporaire pour rémunérer des familles d’accueil, qui pourraient ainsi trouver un complément de revenus tout en participant à un mouvement de solidarité.Une déclinaison du gagnant-gagnant.

Bref, il y a d’autres solutions que de payer des hôtels.

Benoit Ducos : le sommet de l’absurde !

BenoitDucos

Le délit de Benoit Ducos, c’est d’avoir embarqué en pleine nuit, en plein froid, dans sa voiture une famille de quatre personnes sans papiers, dont deux enfants de 2 et 4 ans, et une femme enceinte de huit mois et demi, prise de contractions et sur le point d’accoucher.

À quatre kilomètres de Briançon, aux alentours de 22 heures, il a été arrêté à un barrage douanier et son véhicule immobilisé. La future maman sera enfin conduite à l’hôpital par les secours, pour y accoucher une heure après.

Benoit Ducos a été interpellé et conduit au poste. Il s’expose théoriquement à la peine dévolue aux passeurs, à savoir un maximum de 30.000 euros d’amende et de 5 ans d’emprisonnement.

Un nouvel exemple de ce fameux délit de solidarité, qui semble désormais primer en France sur la « non assistance à personne en danger ». C’est la question que l’on est en droit de se poser face à la supposée passivité des douaniers devant cette situation exceptionnelle. Cela démontre en tout cas à quel point le système légal est décalé par rapport à la gravité de la situation des migrants en France.

Tout simplement révoltant ! il est absolument impératif que ce délit soit aboli au plus vite et je soutiens la proposition de loi que les communistes et les écologistes ont déposée en ce sens !

Démantèlement de la jungle de Calais !

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Le « démantèlement » de la Jungle de Calais, annoncé par François Hollande le 26 septembre a commencé ce matin. Chacun en conviendra : c’était une nécessité.

Le nombre de migrants ne cessait de grandir depuis 2013. On comptait alors 500 migrants et il y avait près de 8.000 personnes rassemblées ces dernières semaines, pas loin de 10.000 selon certains ONG. Quoi que l’on pense de la crise migratoire actuelle, on ne peut maintenir un camp, c’est-à-dire un quasi bidonville de 10.000 personnes, sur le territoire national et en particulier en bordure d’une ville de 75.000 personnes.

C’est indigne de la France et inévitablement source de tensions entre migrants et non migrants, mais aussi entre migrants eux-mêmes compte tenu des conditions de vie. Le démantèlement doit maintenant se dérouler dans les meilleures conditions possibles, avec l’effort conjoint des services publics et des ONG. Tous ceux qui étaient affectés par ce camp indigne, les migrants mais également les non migrants voisins, doivent maintenant retrouver des conditions de vie, plus dignes et plus sereines.

La solution mise en œuvre par le gouvernement, avec des CAO (Centre d’Accueil et d’Orientation ) répartis sur l’ensemble du territoire est la solution la plus digne et la plus responsable. Elle repose sur un engagement des communes pour faire face à cette situation humaine terrible. De très nombreuses communes de toute taille ont accepté d’assumer leur part de responsabilité. D’autres ont refusé , en inventant le concept fumeux de « petit Calais » alors que précisément l’enjeu des CAO , c’est d’éviter les conditions de vie déplorables de Calais. Je regrette ces polémiques politiciennes qui se sont opérées sur le dos de situations humaines désespérées.