Monsieur le Président,
Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs,
C’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir au nom du Président Michel VAUZELLE cet après-midi à l’Hôtel de Région, en tant que 1er Vice Président en charge de la délégation Relations internationales, Europe, Euro-Région.
L’année 2013 constitue une année charnière pour le développement économique à l’international de nos entreprises et de notre territoire.
Comme vous le savez déjà, l’acte 3 de la décentralisation, actuellement en cours d’élaboration, confirme le rôle et le positionnement des Régions en matière de développement économique notamment à l’international.
En effet, les Régions ont été désignées par l’Etat pour participer très directement au développement et au redressement économique du pays : elles élaborent actuellement les Schémas Régionaux de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation, participent à la mise en place de la Banque Publique d’Investissement, et sont en première ligne dans l’objectif que le Premier Ministre, la Ministre du Commerce Extérieure et les Régions elles-mêmes se sont assignés de résorber le déficit du commerce extérieur – hors énergie – avant la fin de ce quinquennat (25 Mrds d’Euros).
La présentation de la stratégie pays/produits par Nicole BRICK m’amène à formuler deux constats positifs :
– En premier lieu, cette stratégie confirme la pertinence de l’initiative développée depuis 2011 par la Région, visant à doter notre territoire d’un Cluster dédié au développement économique international. Issu du cadre stratégique régional de développement économique international adopté à l’unanimité en avril 2011, le Cluster fédère l’ensemble des acteurs autour d’objectifs clefs plus lisibles et plus visibles, offre une approche plus transversale de l’international (export – attractivité/promotion – développement économique) et s’appuie sur différents leviers favorisant le développement de l’entreprise (formation, emploi, financement,…).
– En second lieu, notre territoire dispose d’une offre en équipements et services structurée au travers des P.R.I.D.E.S. ou de fédérations et organismes professionnels dans les domaines jugés porteurs à l’international sur les 10 ans à venir. Je citerai l’agriculture, l’agro-alimentaire, les équipements de santé et médicaux, les cosmétiques et la para-pharmacie, le numérique, l’électronique, les logiciels, les éco-technologies,…
L’objectif que nous nous sommes assignés est ambitieux et nécessaire : le développement de l’emploi passera aussi par l’accroissement de l’attractivité de notre territoire à l’international (40 % des exportations françaises seraient le fait d’entreprises étrangères implantées en France) et par une performance accrue de nos entreprises à innover et à exporter.
Le constat fait ces dernières années sur les performances des entreprises françaises à l’export est sans appel. On peut notamment retenir trois points majeurs :
- une présence fragile et insuffisante de nos entreprise à l’export, illustrée par cinq faits et chiffres clefs :
- 80 % des entreprises exportatrices disparaissent tous les 2 ans des fichiers des douanes ;
- 85 % des primo-exportateurs abandonnent l’export à 5 ans ;
- la majorité des entreprises exportatrices sont présentes sur un nombre trop limité de marchés ;
- moins de 30 % des exportateurs français exportent régulièrement ;
- 1 % des sociétés exportatrices réaliseraient près de 70 % des exportations françaises.
Le diagnostic régional présente des similitudes très fortes avec celui réalisé au plan national ;
- une insuffisance des fonds propres des entreprises, liée à la fois à la taille des structures elles-mêmes – il s’agit de les aider à grandir ;
- un fort lien entre innovation et développement international : les entreprises innovantes exportent plus et présentent des ratios attestant d’une solidité et d’une de rentabilité supérieures.
L’atteinte de cet objectif sera possible à 4 conditions :
- 1. un environnement français plus favorable au développement de l’activité des entreprises ; le gouvernement s’y emploie notamment au travers du Crédit d’impôt Compétitivité Emploi, qui n’est pas encore assez connu par les entreprises et de la mise en place progressive de la BPI et de son offre en matière de financement du développement de l’entreprise. La BPI export vient de publier la gamme remaniée de ses outils spécifiques à l’export.
- 2. la mobilisation cohérente de tous les acteurs : au-delà de la Région elle-même, d’Ubifrance et de la BPI, je pense en bien évidemment aux entreprises et aux groupes implantés en région et fortement développés à l’international, et à l’ensemble des acteurs chargés de les accompagner : la CCI de Région, mais aussi la Chambre Régionale d’Agriculture, la Chambre Régionale de l’Artisanat et des Métiers, les P.R.I.D.E.S., sans oublier les associations professionnelles, les associations d’exportateurs, les Conseillers du Commerce Extérieur de la France, les clubs et chambres de commerce bilatérales auquel je rajouterai le monde académique, de la formation professionnelle et de l’emploi…Le développement à l’international des entreprises ne peut se faire sans une montée en compétences de leurs collaborateurs ou sans intégration au sein de leur équipe de spécialistes formés à l’international.
Nous fédérerons tous les acteurs que je viens de nommer, et j’espère que je n’en ai pas oublié, au sein du Cluster régional dédié au développement économique international lancé ici-même le 28 janvier dernier en présence de la Ministre du Commerce Extérieur lancé avant la fin du 1er semestre 2013.
- 3. un accompagnement repensé sur la durée ;
- 4. la définition d’objectifs clairs, et de priorités, en phase à la fois avec la stratégie pays/produits proposée par la Ministre du Commerce Extérieur, la structure et les atouts du territoire, et le SR2DE.
Ces objectifs et priorités seront déterminées collectivement et repris par le Plan Régional d’Internationalisation des Entreprises que la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur construit actuellement avec l’ensemble des ses partenaires pour constituer la brique « développement économique international du SRDEII ». Nous nous sommes fixés comme objectif de le présenter au vote de la Région en octobre prochain.et remettre à la Ministre du Commerce Extérieur fin mars 2013.
Ce PRIE prendra en compte le fait que l’innovation et l’international d’une part et que le développement endogène et développement exogènes du territoire d’autre part étaient intimement liés.
Aussi, le Président Michel VAUZELLE a-t-il souhaité la création d’une Agence Régionale de l’Innovation et de l’Internationalisation.
Cette agence aura un rôle de tête de réseau pour piloter et coordonner les 4 programmes opérationnels du PRIE Provence-Alpes-Côte d’Azur : export, innovation, attractivité/promotion et coopération économique notamment en Méditerranée.
L’animation du programme dédié à l’export sera confiée à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Région.
Et l’un des outils très concrets de ce programme, c’est le Guichet de l’Export, piloté par l’Etat, la Région et la CCIR. Cet outil répond en tous points aux souhaits de l’Etat de la Région et des entreprises et filières régionales d’améliorer la visibilité, la lisibilité ainsi que l’efficacité du dispositif d’accompagnement à l’international. Nous l’avons lancé officiellement mercredi dernier à l’occasion du Forum International Paca-Classe Export.
Le Club WTC Apex, et tous les acteurs du cluster seront associés à la mise en place de ce guichet pour faire partie de l’offre régionale consolidée de services que les entreprises pourront mobiliser dans le cadre de leur développement international.
Le soutien régulier et croissant de la Région à ce programme se justifie totalement quand on s intéresse de près aux objectifs qu’il se fixe, à son contenu, à sa structure originale du programme, et bien sûr à ses résultats.
Pour conclure, je tiens à adresser mes plus vifs remerciements :
– à la structure qui en assure le pilotage, le Club WTC APEX ; le Club a toujours su faire preuve de pragmatisme, en faisant évoluer régulièrement le programme pour répondre aux besoins des entreprises régionales,
– à ses partenaires, notamment les Conseillers du Commerce Extérieur de la France ou chefs d’entreprises pour leur action de tuteur au profit des entreprises et des étudiants,
– aux étudiants chargés de mission, ainsi qu’aux écoles ou centres de formation dont sont issus ces derniers ;
– et bien sûr aux chefs d’entreprises pour la confiance qu’ils ont mis dans le programme en question et leur volonté de structurer leur développement à l’international
Vous œuvrez collectivement au développement économique international du territoire, ce dont je vous remercie.