Veiller à la qualité de vie de nos ainés ! La qualité de la nourriture dans les EHPAD mise en question

 

Alors que le projet de Loi de Santé sera prochainement discuté, l’UFC-Que Choisir vient de rendre publique une enquête sur l’alimentation dans les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), qui révèle de graves carences en matière de prévention de la dénutrition.

Lutter contre la dénutrition qui touche entre 450 000 et 700 000 personnes âgées en France, est un axe de prévention majeur. Cette pathologie entraîne en effet d’autres affections graves (perte d’autonomie, déficit immunitaire, infections, escarres, fractures … ) et accroit fortement le risque de maladie et de mortalité. Paradoxalement, c’est en EHPAD que la dénutrition est la plus forte : jusqu’à 38% des résidents seraient touchés, ce qui est un comble. En effet les familles placent souvent en EHPAD une personne de leur entourage en pensant précisément qu’elle sera mieux suivie qu’à domicile.

Sur la base d’une analyse de la qualité nutritionnelle des menus servis et d’un sondage réalisé auprès des résidents de 43 autres établissements, l’UFC-Que Choisir ne peut manquer de tirer la sonnette quant au non-respect flagrant des recommandations officielles :

Les horaires du personnel priment sur la bonne alimentation des séniors, ce qui entraine dans beaucoup d’établissements le non respect de la règle des 3 heures entre le repas de midi et le gouter ou entre le gouter et le diner. La conséquence de ces horaires, c’est que la période de jeûne durant la nuit est bien trop longue : la durée maximale préconisée de 12 heures  est ainsi dépassée dans 80 % des établissements.

Des économies sur les repas aux dépens de l’équilibre nutritionnel des résidents : aucun établissement ne respecte l’ensemble des critères d’équilibre nutritionnel. 50% des Ehpad étudiés sont notamment non-conformes sur le critère portant sur la viande rouge non hachée, qui constitue la meilleure source de protéines.

Des carences graves dans le suivi nutritionnel des pensionnaires : alors que la pesée mensuelle des résidents est un moyen simple de prévenir la dénutrition, 18% des établissements pèsent à un rythme inférieur à cette préconisation.

Je n’ai aucune raison de mettre en cause le sérieux de l’UFC Que Choisir, qui,  sur la base de ce constat inquiétant, vient de demander aux parlementaires d’instaurer au plus vite une obligation réglementaire sur la qualité nutritionnelle et sur les rythmes des repas servis.