Cinq années de la Métropole : Les cinq cadeaux empoisonnés aux métropolitains

5 ans metropole 5 cadeaux poison

Conférence de presse des élus « Un Autre Avenir pour Nice » du jeudi 7 septembre 2017.

Introduction

Fin 2011, au moment de la création de ce que Christian Estrosi présentait avant tout comme la 1ère Métropole de France, les promesses étaient immenses. La Métropole Nice Côte d’Azur allait permettre d’engager un cercle vertueux de développement entre des territoires aussi différents que Saint Dalmas le Selvage, Saint Jean Cap Ferrat, Carros ou Nice. Ces communes aux caractéristiques et enjeux si éloignés les uns des autres allaient créer des synergies sur des sujets comme le transport, l’habitat ou l’environnement.

5 ans plus tard, c’est l’heure du premier bilan. La réalité est différente des promesses. En 5 ans, au moins 5 promesses se sont transformées en cadeaux empoisonnés qui pèsent sur la vie de tous les métropolitains, sur le littoral, dans le moyen pays et dans le haut pays.

1 – Le logement social en panne

Avec un objectif de 3.500 logements /an, dont à peine 1268 logements sociaux / an, le dernier Plan Local de l’habitat PLH 2010-2015 manquait significativement d’ambition pour résoudre la crise du logement et engager une dynamique permettant au logement social de rattraper son retard.

Aujourd’hui, les villes de la métropole accusent toujours un retard significatif en matière de logement sociaux, avec des taux largement inférieurs à l’objectif de 25 % fixé par la loi SRU.
A peine 11,5 % à Nice !
Et moins de 10 % dans des communes importantes comme Saint-Laurent-du-Var ou Cagnes-sur-Mer.

La politique du logement en général et celle du logement social en particulier est en panne, négligée pour ne pas dire abandonnée :
• Le PLH 2010-2015 n’a pas fait l’objet de l’évaluation réglementaire à mi-parcours.
• Le PLH 2010-2015 insuffisant et non évalué a été prorogé de 2 ans, dans l’attente du nouveau PLH, dont les études ont été tardivement lancées à 2016.

Le logement reste la priorité pour la Métropole, qui doit maintenant se doter d’une politique de l’habitat, beaucoup plus ambitieuse, à la hauteur des enjeux et des besoins.

2 – le budget du souterrain de ligne 2 du tramway niçois : un trou béant

Avec le logement, le transport constitue le second levier pour débloquer le développement économique de la Métropole. Les entreprises, les savoirs-faires et les talents qui veulent créer et développer l’activité économique se heurtent à 2 obstacles : le logement et les transports.

En 2012, la Métropole s’est engagée dans un ambitieux Schéma Directeur des transports à l’horizon 2030 prévoyant :
• L’ouverture de la L2.
• L’ouverture de la L3 jusqu’à Lingostière.
• L’extension de la L1 jusqu’à La Trinité.
• La création d’une L4 jusqu’à Saint-Laurent-du-Var.
• Un parking relais de 3.000 places au sein de la future gare multimodale du Grand Arénas.

Ce schéma directeur voté par la Métropole a été, en catimini, revu à la baisse :
• L’extension de la L1 à La Trinité est abandonnée.
• La L3 s’arrêtera à Saint-Isidore au lieu de Lingostière.
• La création d’une L4 jusqu’à Saint-Laurent-du-Var ne fait plus partie des priorités.
• Il n’y pas 3.000 places de parking dans le projet de Gare multimodale.

Les projets sont supprimés pour une seule raison : le coût pharaonique du souterrain de la L2 du tramway, qui est devenu l’un des secrets les mieux gardés de la Métropole mais qui sera plus important que prévu compte tenu des incidents qui ont émaillé le percement du Tunnel.
A ce jour, Personne ne peut dire à combien s’élèvera le coût final du tunnel.
Le schéma directeur des transports a été englouti dans le souterrain.

3 – L’environnement, le maillon faible

A la stupéfaction générale, le Projet Stratégique et Opérationnel de l’Eco-Vallée de la Plaine du Var a été remis en cause par le tribunal administratif en mai 2017 pour défaut d’études environnementales.

Dans les faits, l’OIN a tout simplement négligé d’intégrer Natura 2000 dans le document stratégique.

Dans la Plaine du Var, la métropole construit des stades et des centres commerciaux sans se soucier de leur impact sur l’environnement.
Cet oubli n’est une négligence administrative. C’est en réalité le révélateur d’une politique environnementale volontairement superficielle et négligée.

Chaque année, les politiques publiques et les investissements consacrés à l’environnement et au développement durable sont présentés dans des rapports volumineux. Mais, ces rapports concernent en réalité la gestion courante des réseaux d’eau potable, de l’assainissement et la collecte des déchets. Il n’y a pas d’engagement politique fort pour développer les énergies alternatives ou les dispositifs environnementaux innovants.

Aujourd’hui, le territoire métropolitain, comme d’ailleurs l’ensemble du 06 est terriblement en retard dans le domaine de l’équipement photovoltaïque alors que l’ensoleillement généreux permettrait de positionner la métropole comme un territoire pionnier des technologies solaires et photovoltaïque.

4 – Situation financière : l’explosion de la dette

Fin 2011, avant la création de la Métropole, l’encours de dette s’élevait à 742 millions d’euros.
Fin 2016, l’endettement de la dette s’élève à 1,238 milliards.

Depuis 5 ans, l’endettement progresse régulièrement malgré la baisse des encours transférés par le CG06 au moment de la création de la Métropole. Ces encours venant du CG06 pèse seulement 126 Millions d’euros fin 2016.

La dette de la métropole a augmenté de 50% alors que les dépenses d’investissement pour les lignes 2 et 3 du tramway n’ont été que partiellement engagées, à hauteur seulement de 350 millions et qu’il reste au minimum 4 à 500 millions d’euros à financer.

La dette potentielle de la Métropole, à la fin des travaux de la L2 et L3, est d’au moins 1,5 milliards.
A la Métropole, Estrosi se comporte comme au CG06 et à la Ville de Nice, c’est le Père de la dette.

La dette se paie toujours et ce sont les contribuables métropolitains qui paient.
Ils paient avec des impôts locaux plus élevés qu’ailleurs
Ils paient aussi avec des impôts déguisés qui augmentent sans cesse : le coût des services comme les transports ou l’assainissement.

5 – Solidarité : le déficit de solidarité territoriale

La seconde particularité de la dette Métropole et de son financement par les contribuables, c’est de n’avoir qu’un seul objet : le tramway à Nice, en sacrifiant le schéma directeur des transports vers les communes voisines comme La Trinité ou Saint-Laurent-du-Var et les autres investissements.

Le dernier cadeau empoisonné, c’est le déficit de solidarité territoriale et d’équilibre des investissements.

La solidarité entre le littoral et le haut pays était un des arguments forts de Christian Estrosi pour justifier la création d’une Métropole allant de la Promenade des Anglais aux cimes du Mercantour.

La réalité, c’est qu’en 2016, les investissements pour le Haut Pays ont à peine dépassé 500.000 euros.

La Métropole n’est pas une collectivité au service de son territoire et des communes membres. Elle est au service du tramway de la Ville de Nice.
La solidarité territoriale n’est qu’un leurre.