Un tour de France splendide.

 

Le Tour de France c’est après les jeux olympiques et la coupe du monde de football, l’événement sportif le plus regardé au monde. C’est le monument du cyclisme international, la course où se sont construites autant de légendes que de drames.

C’est aussi une immense fête populaire, des étapes suivies par des millions de téléspectateurs pour lesquels la journée marque une pause entre 16h et 18h, par des centaines de milliers de spectateurs qui assistent gratuitement dans les traversées de village ou dans le passage des grands cols, à cette lutte sans merci pour le maillot jaune.

Les images de cette foule en transe lorsque les champions sont dans les grands cols qui s’ouvre au dernier moment pour laisser passer les ténors sont impressionnantes.

Mais si les organisateurs tracent les parcours, ce sont les coureurs qui font la course, qui décident de la rendre palpitante ou ennuyeuse. Des étapes prometteuses sur le papier, j’en ai vu des dizaines accoucher d’une souris.

Tout l’inverse de ce qu’il s’est passé cette année. Il y eu ce weekend pyrénéen, le weekend Thibaut Pinot. Deux étapes de rêve où les attaques ont été incessantes. Une couse débridée, des coureurs à fond, des leaders qui s’effondrent comme Nibali ou Bardet, d’autres à la peine comme Thomas, un Pinot supersonique et un maillot jaune qui rappelait déjà à ceux qui l’avaient oublié qu’il ne pouvait pas gagner le Tour de France mais qu ‘il avait du panache.

Ils étaient encore 6 à trois étapes de la fin à pouvoir gagner. C’ est ce qui a rendu les Alpes encore plus somptueuses. Impitoyables, elles ont rendu leur verdict.

Thibaut Pinot a la classe pour gagner un tour de France mais il n’a pas la santé qui doit aller avec. Sur trois semaines, il y a toujours le jour sans avec les larmes des illusions perdues.

Julien Alaphilippe a eu un panache incroyable, il m’a même fait douter au sommet du Tourmalet. C’est un très grand coureur, un super, un top niveau mondial mais il n’est pas taillé pour gagner un Tour de France. Il arrive complètement épuisé

Mais c’est eux deux qui ont fait de ce Tour de France le plus beau depuis bien longtemps.

Et puis il y a le vainqueur, un magnifique vainqueur qui a éclaboussé de sa classe les Alpes, qui a couru avec l’expérience d’un vieux briscard malgré ses 22 ans pour renverser le tour en 48 heures. Il aurait pu écraser le tour davantage encore et il y a le potentiel pour en gagner bien d’autres. Après Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain, Egan Bernal est un sérieux postulant à l’entrée dans le Club des cinq !

Il sera dans quelques heures le premier coureur Colombie à remporter la plus grande course du monde 36 ans après que la légende « Lucho Herrera » ouvre le palmarès des étapes gagnées par les colombiens à l’Alpe d’Huez.

On en redemande et on attend avec impatience l’édition 2020 dont le départ sera donné de… Nice.