Monsieur le Préfet de Région,
Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs
Michel VAUZELLE, Président de notre Région, m’a demandé de le représenter à l’occasion de cette 5ème conférence régionale de l’industrie.
C’est donc avec grand plaisir que je suis parmi vous aujourd’hui. Je salue également les Elus et personnalités présents ainsi que tous les acteurs qui participent au développement de notre industrie azuréenne, qui fait preuve chaque jour de dynamisme dans notre Région.
Les régions françaises ont vu leurs compétences en matière de développement économique renforcées par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, dite acte deux de la décentralisation
La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est emparée de cette possibilité de manière ambitieuse, convaincue que la région est une échelle très pertinente pour déployer des programmes de soutien aux entreprises, développer des filières économiques qui sont sources d’innovation, d’excellence et d’emploi.
Ces 5 dernières années, notre Région s’est organisée pour accompagner ce développement économique en menant un important travail d’observation et de diagnostic puis en élaborant, de façon concertée, avec les acteurs économiques notamment, un Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) et des schémas thématiques pour accompagner le développement touristique (SRDT), la diffusion des technologies de l’information (SRDSI), la structuration de son économie sociale et solidaire (PROGRESS) et plus récemment, à la demande de l’Europe, le soutien à l’innovation avec en octobre 2009 l’approbation dela Stratégie Régionalede l’Innovation (SRI). Ces schémas ont permis de définir des orientations stratégiques pour les politiques mises en œuvre dans l’ensemble de ces domaines.
Dans le SRDE, notre Région a présenté les dispositifs qui lui permettent d’être une « Région Solidaire, Internationale, Apprenante et Innovante, Réactive et Entreprenante ». Dans la SRI, notre Région a proposé les grandes lignes de soutien qui permettront d’ «innover pour vivre mieux». Et prochainement, dans ses travaux de révision du SRDE, elle proposera de nouvelles voies pour encourager une économie responsable, ancrée dans ses territoires.
Très concrètement, cela se traduit sur le terrain, par de nombreux soutiens aux structures d’accompagnement des entreprises.
Par ailleurs,notre soutien se traduit aussi par des aides directes aux entreprises à travers des prêts à taux zéro.
Le financement de l’amorçage et du développement des entreprises est aussi un point fondamental sur lequel nous avons développé des outils.
La Région a mis en place un fonds pour l’amorçage, le démarrage et l’expansion des projets innovants avec la création dela SAS Provence-Alpes-Côte d’Azur Investissement au capital de 15 M€ ; il est opérationnel depuis 6 mois, et de nombreuses entreprises ont déjà bénéficié de ce fonds.
Pour parer au risque d’assèchement du crédit, qui serait extrêmement préjudiciable pour l’activité de nos entreprises, la Région s’est dotée, avec l’appui du Fonds Européen d’Investissement, d’un outil financier permettant à la fois un meilleur accès au crédit bancaire pour les PME ainsi qu’une possibilité de baisse des taux d’intérêt. Il s’agit d’un Fonds de Garantie (appelé JEREMIE) pour garantir en partie des prêts bancaires sur des projets de développement et qui sera opérationnel à partir du mois de juin de cette année.
Les aides indirectes à travers le financement de structures sur les territoires et les aides directes aux entreprises ne nous paraissent cependant pas suffisamment ambitieuses pour assurer un développement dynamique de l’économie régionale.
Ainsi, la Région souhaite favoriser la mise en place de filières économiques fortes, des filières qui tirent l’économie, qui créent de l’emploi et des filières qui permettent aussi à notre Région de construire ce que sera notre Région demain.
La période est difficile : les crises économique et financière, les mutations économiques liées à la globalisation de notre économie avec les délocalisations que nous connaissons, l’augmentation et l’instabilité du prix de ressources qui se raréfient (pétrole, métaux, denrées de base,…), de nouvelles contraintes environnementales qui se gèrent par de nouvelles réglementations (Reach, RT2012,…), l’évolution aussi des préférences collectives font que si nous n’avions pas une politique incitative forte cela signifierait que nous baissons les bras devant ces « chocs » qui impactent notre économie.
Il n’en est pas question. Notre Région a innové et a décidé qu’elle soutiendrait la mise en réseau de ses entreprises avec ses organismes de recherche et avec ses universités.
Des réseaux qui permettent à ses acteurs de se connaître, d’innover ensemble, car c’est souvent en partageant des savoir-faire qu’on peut proposer de nouveaux produits, de nouveaux services, d’adresser de nouveaux marchés.
Des réseaux qui permettent aussi de se serrer les coudes pour passer les caps difficiles.
Ces réseaux, ce sont les PRIDES : 29 PRIDES sont aujourd’hui labellisés en Région. Ils regroupent plus de 4 200 membres dont environ 3 600 entreprises (les autres membres étant des laboratoires, associations à vocation économique, organismes de formation, etc…) et 185 000 emplois (soit 17% de l’emploi régional hors administration publique).
Les PRIDES viennent renforcer la politique des Pôles de compétitivité ; ils recouvrent des réalités économiques variées et concernent l’ensemble des secteurs d’activités de la région, notamment ceux relevant de l’industrie et des services à l’industrie à contenus techniques ou technologiques.
On peut citer l’aéronautique et le spatial, les sciences et technologies marines, les matériaux innovants, la gestion des risques, les énergies renouvelables, l’optique-photonique ….
L’industrie azuréenne compte dans l’économie du département des Alpes-Maritimes et plus globalement celle de la Région. Elle représente 9% de l’emploi départemental, soit 36 000 emplois, et réalise un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros. Les Alpes-Maritimes abritent le 2ème pôle industriel de Provence- Alpes-Côte d’Azur qui représente, à lui seul, 20% des emplois industriels régionaux.
Elle est particulièrement déployée dans les secteurs pharmacie, la parfumerie et l’électricité-électronique.
La Région a labellisé de nombreux PRIDES du secteur industriel comme par exemple les PRIDES Pegase pour le secteur de l’aéronautique, le PRIDES ARTEMIS pour le secteur de la plasturgie et des matériaux composites, ou encore le PRIDES PASS pour le secteur de la parfumerie et de la cosmétique.
Je vous encourage vivement à découvrir les PRIDES. Ils ont pour mission d’accompagner le développement des entreprises sur 5 leviers identifiés comme majeurs pour le dynamisme de notre économie régionale :
• Les projets innovants,
• Le commerce international,
• L’appropriation des TICs,
• Les ressources humaines et le développement des compétences,
• La Responsabilité de l’entreprise en matière sociale et environnementale.
Nous avons déjà engagé 70M€ pour soutenir notre politique « PRIDES » et ses entreprises adhérentes à travers plusieurs dispositifs.
Nos PRIDES sont encore jeunes et perfectibles et pourtant ils sont vraiment prometteurs. C’est ce qui ressort de l’évaluation que le cabinet CMI a mené, sur cette politique, en 2010. Nous allons continuer d’accompagner la mise en réseau de notre économie, nous allons activer les échanges de bonnes pratiques entre les PRIDES pour qu’ils accompagnent mieux encore leurs adhérents dans le montage de projets collaboratifs et dans les actions collectives qui dynamisent les entreprises participantes.