En se faisant livrer, par huissier, les perspectives du projet de reconversion du stade du Ray, Christian Estrosi a transformé la séance du Conseil Municipal du vendredi 11 octobre en mauvais théâtre de boulevard. Ce n’est, malheureusement, pas la première fois .
Il a toutefois inauguré un genre inédit: celui du dénouement avant les premiers actes. Les Niçois ont certainement apprécié la découverte des résultats de la concertation sur le Ray avant d’avoir exprimé leur avis. En effet le maire prend une délibération pour ouvrir une concertation publique, mais nous montre déjà un croquis ou un groupe scolaire remplace la célèbre « Populaire Sud » du stade du Ray, Il fallait quand même oser !
Les perspectives ont été reproduites, samedi 12 dans la Presse. Conformément à la législation sur les droits d’auteur, les reproductions ont mentionné le nom du réalisateur : le Cabinet Golem-images.
Deux commentaires s’imposent.
Premier commentaire : toute la France travaille sur le projet de reconversion du Ray, sauf les Niçois.
L’étude de 2010 d’un montant de 200.000 euros; mais interrompue pour raisons méconnues, avait été confiée à un groupement dirigé par un bureau d’études parisien (SETEC) et comprenant des architectes parisiens (le Cabinet Richez), des ingénieurs parisiens (BBC énergie), des avocats Montpellierains (SCP Charrel et Associés), ou encore un cabinet parisien spécialisé en urbanisme et immobilier de commerce (convergences-cvl).
Cette fois, un cabinet marseillais, Golem-images a été chargé de réalisé les perspectives du nouveau projet.
L’auto proclamé « Fils de Nice » est victime du syndrome de l’herbe verte, toujours plus verte ailleurs que chez soi. Il ne cesse de confier la réflexion sur le Ray à des Cabinets extérieurs, en négligeant l’expertise niçoise. C’est une erreur grossière : l’avenir de Nice et du Ray repose sur les compétences des nombreux talents Niçois, en matière d’études, d’urbanisme, d’architecture et de perspectives.
Deuxième commentaire : la confusion s’ajoute à l’opacité.
Spécialisé dans les rendus d’architecture , Golem-images réalise son travail à partir de plans d’architectes.
De deux choses l’une :
Soit, Golem-images a établi les perspectives à partir des plans de l’étude de 2010 soit disant interrompue et dans ce cas là, les résultats de cet étude sont toujours d’actualité. On aimerait alors les connaître.
Soit Golem, a établi les perspectives à partir d’autres plans et dans ce cas là, une nouvelle étude a été confiée à un autre cabinet d’architecture. On voudrait alors, connaître le marché d’études et les travaux d’études.
Nous avons jusqu’à présent dénoncé l’opacité de la Mairie. Force est de constater que la confusion la plus totale s’ajoute à l’opacité.
Pour conclure, il est piquant de rappeler qu’avec un humour douteux, Monsieur Estrosi s’est amusé, pendant le conseil municipal à parler de moi avec le vocable : «le grand confus». La répétition insistante de cette mauvaise formule indigne et dédaigneuse m’invite à penser que Christian Estrosi s’est abandonné à un exercice de défoulement de sa propre confusion selon le processus de « projection » bien identifié en psychanalyse.
L’avenir du Ray est un enjeu majeur pour la Ville et pour la Métropole. Il est temps que cet avenir soit envisagé dans un cadre de raison, de clarté et de transparence, avec les talents niçois, plutôt que des ressources externes.
Nous nous y emploierons.
Signé : le grand confus qui a les idées claires