27 avril 1848 c’était l’abolition de l’esclavage

 

L’homme qui a signé le décret d’abolition de l’esclavage s’appelait Victor Schœlcher.

Il est bon de rappeler en ce 172eme anniversaire qui était cet homme en faisant un peu d’histoire.

Dès 1831, après un voyage à Cuba, Schœlcher affirme dans la Revue de Paris que les esclaves sont des hommes donc sont libres de droit. En 1833, dans De l’esclavage et de la législation coloniale, il propose une libération progressive évitant les vengeances raciales et permettant aux esclaves d’acquérir l’autonomie économique et intellectuelle.

En avril 1847, la campagne de pétitions de la Société de morale chrétienne recueille 11 000 signatures.

À la fin de février 1848, pendant son voyage d’enquête au Sénégal, Schœlcher apprend la chute du roi Louis-Philippe. Il regagne Paris, contacte François Arago, ministre de la Marine et des Colonies, qui le nomme sous-secrétaire d’État chargé des colonies et des mesures relatives à l’esclavage.

Le 4 mars 1848, le décret, qui nomme Schœlcher, président de la commission d’abolition de l’esclavage chargée de préparer l’émancipation, est signé par le gouvernement provisoire de la toute jeune République. Le 5 mars, la commission voit le jour ; elle est présidée par Schœlcher. La commission tient sa première réunion le 6 mars, et le 27 avril, elle propose une série de douze décrets qui émancipent les esclaves (un article leur octroie le statut de citoyen, ils sont désormais appelés nouveaux citoyens ou nouveaux libres) et organisent l’avenir dans les colonies.

Ainsi près de 250 000 esclaves sont libérés (plus de 87 000 en Guadeloupe, près de 74 450 en Martinique, plus de 62 000 à La Réunion[12], 12 500 en Guyane, plus de 10 000 au Sénégal) d’après les demandes d’indemnisation présentées par les propriétaires. Badou Mandiang

Chaque 24 avril la communauté arménienne se souvient

 C’est la date retenue pour commémorer le génocide de 1915.

Cette année, comme pour toutes les autres manifestations, il n’a pas été possible de se réunir pour partager ce moment. La faute au Coronavirus.

Alors, confiné comme nombre d’entre vous, je repense à ces commémorations passées, particulièrement à celle de 2001, année où la France fut la première nation à reconnaître officiellement le génocide arménien.

Et j ai une pensée pour une personnalité particulière à laquelle j’avais remis l’olivier de la Région. Elle s’appelait Shamiran Sevag, c’était la fille du poète Rupen Sevag, exécuté en 1915 par les turcs.

Elle étonnait tout le monde par sa longévité et par sa vaillance. Un jour, au centre culturel arménien Barsamian alors que nous évoquions son âge, elle m’avait dit : »c’est que j’ai deux vies à vivre, la mienne et celle que les turcs ont volée à mon père ».

Shamiran était encore de ce monde en 2015, année du centenaire du génocide. Depuis, elle est partie rejoindre son père à l’âge de 102 ans.

Yom HaShoah 2020 sera différente

Chaque année, nous nous retrouvons à la colline du Château pour un hommage rendu lors de Yom HaShoah aux 6 millions de Juifs morts durant la Seconde Guerre mondiale, victimes des nazis et de leurs collaborateurs.

En leur mémoire nous allumons 6 bougies. Chaque bougie représente un million de juifs morts en déportation.

En France, 76 000 Juifs dont 11 400 enfants ont été déportés vers les camps de la mort. Seuls 2 600 d’entre eux survécurent.

Cette année la pandémie du Covid19 nous empêchera de nous retrouver mais chacun d’entre nous aura une pensée pour tout ceux qui ne sont pas revenus.

Aujourd’hui, c’est le 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes.


Pour l’illustrer j’ai trouvé ce très beau texte de Victor Hugo daté du 8 juin 1872.Monsieur,

Je m’associe du fond du cœur à votre utile manifestation. Depuis quarante ans, je plaide la grande cause sociale à laquelle vous vous dévouez noblement.
Il est douloureux de le dire : dans la civilisation actuelle, il y a une esclave. La loi a des euphémismes : ce que j’appelle une esclave, elle l’appelle une mineure ; cette mineure selon la loi, cette esclave selon la réalité, c’est la femme. L’homme a chargé inégalement les deux plateaux du Code, dont l’équilibre importe à la conscience humaine ; l’homme a fait verser tous les droits de son côté et tous les devoirs du côté de la femme. De là un trouble profond. De là, la servitude de la femme. Dans notre législation telle qu’elle est, la femme ne possède pas, elle n’este pas en justice, elle ne vote pas, elle ne compte pas, elle n’est pas. Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent : il faut qu’il cesse.
Je sais que les philosophes vont vite et que les gouvernements vont lentement ; cela tient à ce que les philosophes sont dans l’absolu, et les gouvernements dans le relatif ; cependant il faut que les gouvernants finissent par rejoindre les philosophes.
Quand cette jonction est faite à temps, le progrès est obtenu et les révolutions sont évitées. Si la jonction tarde, il y a péril.
Sur beaucoup de questions à cette heure, les gouvernants sont en retard. Voyez les hésitations de l’Assemblée à propos de la peine de mort. En attendant, l’échafaud sévit.
Dans la question de l’éducation, comme dans la question de la répression, dans la question de l’irrévocable qu’il faut ôter au mariage et de l’irréparable qu’il faut ôter à la pénalité, dans la question de l’enseignement obligatoire, gratuit et laïque, dans la question de la femme, dans la question de l’enfant, il est temps que les gouvernants avisent. Il est urgent que les législateurs prennent conseil des penseurs, que les hommes d’États, trop souvent superficiels, tiennent compte du profond travail des écrivains, que ceux qui font les lois obéissent à ceux qui font les mœurs. La paix sociale est à ce prix.
Nous philosophes, nous contemplateurs de l’idéal social, ne nous lassons pas. Continuons notre œuvre. Étudions sous toutes ses faces, et avec une volonté croissante, ce pathétique problème de la femme dont la solution résoudrait presque la question sociale toute entière.
Apportons dans l’étude ce problème plus même que la justice ; apportons-y la vénération ; apportons-y la compassion.
Quoi ! il y a un être, un être sacré, qui nous a formés de sa chair, vivifiés de son sang, nourris de son lait, remplis de son cœur, illuminés de son âme, et cet être souffre, et cet être saigne, pleure, languit, tremble. Ah ! Dévouons-nous, servons-le, défendons-le, secourons-le, protégeons-le ! Baisons les pieds de notre mère !
Avant peu, n’en doutons pas, justice sera rendue et justice sera faite. L’homme à lui seul n’est pas l’homme : l’homme, plus la femme, plus l’enfant, cette créature une et triple constitue la vraie unité humaine. Toute l’organisation humaine doit découler de là. Assurer le droit de l’homme sous cette triple forme, tel doit être le but de cette providence d’en bas que nous appelons la loi.
Redoublons de persévérance et d’efforts. On en viendra, espérons-le, à comprendre qu’une société est mal faite quand l’enfant est laissé sans lumière, quand la femme est maintenue sans initiative, quand la servitude se déguise sous le nom de tutelle, quand la charge est d’autant plus lourde que l’épaule est plus faible : et l’on reconnaîtra que, même au point de vue de notre égoïsme, il est difficile de composer le bonheur de l’homme avec la souffrance de la femme.