Ce sera François !

 

François Hollande a donc été choisi par le peuple de gauche pour représenter le Parti Socialiste à la prochaine élection présidentielle.

C’est le peuple qui a finalement tranché ce problème de leadership de la Gauche que les socialistes, depuis Lionel Jospin, ont été incapables de trancher congrès après congrès.

En effet la victoire est nette. Il le fallait pour donner de la force à notre candidat, le rendre incontestable et lui donner toute sa légitimité. C’est chose faite. Avec 56,8% des voix, la victoire de François Hollande est confortable. La légitimité est double comme a pris soin de le faire remarquer hier soir Ségolène Royal. D’abord le nombre de votants, près de 2, 8 millions d’electeurs se sont déplacés, ce qui donne au vainqueur une formaidable dynamique citoyenne à défaut d’être militante, et qu’il appartiendra aux fédérations de faire vivre. Ensuite, la netteté de l’écart qui, finalement est inattendue, ne laisse place à aucune contestation, à aucune amertume, aucun regret, et facilitera le rassemblement.

Depuis hier, les journalistes n’arrêtent pas de pilonner sur ce rassemblement, sa réalité ou sa virtualité, son authenticité ou son côté factice. Ils me parlent de tensions dans la Fédération. Moi je ne les vois pas ! j’ai vu des mandataires de candidats qui, jusqu’au bout, ont défendu leurs convictions, leur candidat, mais sans jamais franchir la ligne jaune, avec beaucoup de camaraderie, un mot qui avait perdu beaucoup de son sens depuis des années.

Le bilan est qu’y compris au niveau départemental, c’est le Parti Socialiste qui sort vainqueur avec 30874 votants, un chiffre incontestable là aussi. Le score  de François est plus elevé que la moyenne nationale, 58,2%. Le peuple de gauche a choisi celui qui avait la dimension présidentielle mais aussi celui qui lui paraissait correspondre le mieux au style de présidence qu’il souhaite pour tourner la page de l’hyper présidence Sarkozy : une présidence plus consensuelle. De ce point de vue, les derniers jours de la campagne où il a montré un grand sang froid et une capacité à tenir un cap, à ne jamais sortir de sa ligne de conduite, consistant à ne porter aucune attaque personnelle contre son adversaire a sans doute été déterminante. C’est une personnalité qui rassure, alors que Martine est apparue trop clivante, et que malgré son alliance à Lille avec le MODEM, tout le centre s’en est détourné. Or le centre est indispensable pour gagner, une fois la Gauche rassemblée.

François était déja dans le rassemblement quand d’autres étaient encore dans le dénigrement. Mais pouvait-il en être autrement quand on est en retard ? L’essentiel est que ce rassemblement s’opère au sommet au plus vite, comme il s’opère dans les « fédés » d’ores et déja. Tous les signes envoyés dès hier soir étaient de ce point de vue très positifs. les déclarations de Martine Aubry qui ne s’attendait sans doute pas à victoire aussi nette de son rival a été exemplaire de dignité, et véritablement constructive.

Sa capacité à faire les synthèses va faire merveille dans les jours qui viennent pour intégrer les différentes équipes qui le souhaitent dans son organisation de campagne. Et il devra éviter absolument l’écueil qu’il y a eu en 2007, où la coordination entre la candidate et le parti avait été parfois défaillante. Les problèmes de partis réglés, il faudra ensuite parler aux autres formations de la Gauche pour préparer d’ores et déja l’après présidentielle si elle s’averait  gagnante, c’est à dire notamment la plateforme de gouvernement. Premier Secrétaire pendant onze ans il a  cette expérience et les liens que Martine Aubry a tissé depuis trois ans seront aussi d’une grande utilité.

Comme on le voit, la route vers l’Elysée est encore longue, mais quel beau dimanche nous avons vécu.

En avant vers la victoire !