Repenser les relations entre partis à Nice

 

Les résultats des élections départementales confirment mes tendances lourdes du 1er tour déjà entrevues l’an passé aux élections municipales.

Le particularisme niçois qui deconnectait les élections locales des tendances nationales, a vécu. Pendant des années, si les élections législatives nous étaient interdites car politiques, les élections locales permettaient des anomalies électorales. Elles se nommaient Victor, Mottard, Cuturello, dans une moindre mesure Concas parti depuis sous d’autres cieux. Après ma démission du Conseil Général en 2009, Il y avait encore 4 conseillers généraux de gauche en 2010, il n’y en a plus. Patrick Mottard étant le dernier à rendre les armes après un premier tour plus qu’honorable.

Les clefs d’une reconquête, je les évoquerai au fil des jours. La première c’est de définir entre les partis de gauche de nouvelles règles du jeu.

Prendre en compte la situation exceptionnelle de la gauche dans ce département et faire prendre conscience aux responsables des formations politiques que les électeurs nous ont donné une dernière chance en permettant à toutes les sensibilités de la gauche de continuer à exister. La survie de la gauche passe par la déconnexion des enjeux locaux par rapport aux positions nationales.

J’ai toujours été un homme d’union. Depuis 1998, toutes les batailles que j’ai mené l’ont été sois la bannière du rassemblement, plus ou moins large. Il faut donner aux partenaires et notamment au Front de Gauche des garanties sur le principe suivant. L’union ne signifie ni la fusion, ni la dilution, chacun doit participer à l’union en revendiquant ses différences.

Les différences de perception politique étaient une richesse, elles sont devenues un handicap. Il faut redonner du sens à une formule fédératrice et respectueuse de chacun : ensemble mais nous mêmes.

Le respect mutuel est la clef de la cohésion électorale. J’ai toujours dit que je n’avais pas d’adversaires à gauche. Mon adversaire politique, c’est Christian Estrosi, mon ennemi c’est l’extrême droite. Mais les socialistes ne peuvent se laisser trainer dans la boue par certaines déclarations. Ces tensions inutiles et stériles font le jeu de l’adversaire qui en joue. Trop souvent les socialistes apparaissent comme la cible numero1 alors que c’est la droite qui devraient concentrer nos attaques respectives.

Malgré ce contexte les électeurs de gauche nous ont adressé hier un formidable message. Aucune voix de PS EELV n’a manqué au ticket Tujague Tomasini à Contes. Aucune voix du Front de Gauche n’a manqué au binome Gourdon Vinciguerra à Grasse2. Nos appels réciproques ont été entendus. Et il faut saluer l’esprit de responsabilité de nos électorats. L’union qui ne s’est pas faite en totalité au niveau des fédérations s’est réalisée dans les urnes et elle gagne. Nous devons en tenir compte.

Enfin l’arithmétique et la politique sont deux mondes. Si on s’en tient au résultat arithmétique, le rassemblement de toute la gauche n’est pas suffisant. Il aurait permis quelques second tours de plus mais pas de victoire supplémentaire. Sauf qu’en politique 1+1 égal rarement deux. Cela peut faire moins de deux mais cela peut faire plus. Cela s’appelle la dynamique du rassemblement.

A nous de sortir des jeux qui nous condamnent à l’impuissance.