La mode islamique : L’argent n’a pas de religion !

La mode islamique : L’argent n’a pas de religion ! C’est la reflexion que je me suis faite ce matin en découvrant les nouvelles tendances de la mode pour 2016. « Il n’y a pas de règles dans la mode ». Le message, signé H et M, a été lancé dans une récente pub mondiale du géant suédois. Pour la première fois, à l’injonction « soyez chic », apparaît une jeune femme musulmane dont les cheveux et le cou sont recouverts d’un foulard. « Nos collections permettent à chacun d’habiller s…a personnalité mais n’encouragent pas un choix de mode de vie en particulier », c’est la position d’ H et M.

C’est un véritable tournant. Les grandes marques s’intéressent au marché du Moyen-Orient, depuis les années 1970 et le choc pétrolier. Elles lui ont toujours proposé des vêtements en les modifiant à la marge, mais elles s’interessaient au créneau spécifique des familles ayant bénéficié de la manne pétrolière.

La grande nouveauté est que, pour la première fois, elles investissent le marché des classes moyennes voire populaires. Nous ne sommes plus sur une niche économique. Elles créent des tenues islamiques. Ne pensez surtout pas qu’il y a derrière un positionnement idéologique ou religieux. Non c’est simplement du business. En 2019, le marché musulman devrait représenter une manne de 443 Milliards d’euros, presque deux fois plus qu’en 2013.

H&M est loin d’être la seule enseigne à se positionner sur ce marché de la mode appelé « pudique ». A Londres, Marks & Spencer présente une collection de maillots de bain couvrant l’intégralité du corps de la femme, excepté le visage, les mains et les pieds, pour 62 euros noirs ou bleus avec des fleurs.

En Italie, Dolce & Gabbana, maison catholique italienne de luxe, vient de créer une ligne Abayas pour se positionner sur ce marché de la mode islamique. Sa collection est composée de quatorze pièces d’abayas (robes longues musulmanes) et de hidjabs. Sur les tenues couvrantes on trouve des broderies et des fleurs à la milanaise.

En France, cette vogue n’a toujours pas touché les grandes maisons françaises. Pour combien de temps? Personne ne peut le savoir. Seul Agnes B a pour l’instant pris position en indiquant qu’elle n’en ferait jamais parce qu’il ne faut pas « banaliser un vêtement qui, quoi qu’on en pense, n’est pas anodin pour l’image de la femme ».

Encore un beau débat en perspective !