Lycée de Grasse : le risque zéro n’existe pas !

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La fusillade qui s’est produite hier à l’intérieur du lycée Tocqueville à Grasse est venue brutalement nous rappeler que nous sommes dans une drôle d’époque. Tout d’abord je veux exprimer toute ma solidarité envers les blessés et toute ma gratitude envers le proviseur qui a été exemplaire et sans lequel le bilan aurait pu être plus lourd.

C’est la première fois qu’un évènement de cette nature se produit en France. Nous ne sommes tout de même pas obligé de copier les américains dans tous leurs échecs.

C’est l’oeuvre d’un jeune de 17 ans fasciné par la violence et les tueries semble t’il. Je n’ai même pas envie de faire le lien avec l’engagement de son père dans l’extrême droite, ce n’est pas le sujet.

Le sujet véritable c’est que cette tentative d’homicide collectif, très mal montée heureusement, vient de révéler à l’opinion la vulnérabilité extrême de nos lycées. Imaginez la même situation avec des terroristes aguerris. Le risque zéro n’existe pas. Mais cela révèle aussi l’impérieuse nécessité de ne pas faire de politique politicienne là dessus, n ‘est ce pas monsieur Estrosi. Celui là même qui, pendant sa campagne électorale, promettait des portiques dans tous les lycées. La réalité c’est qu’il ne l’a pas fait. je ne lui reproche pas de ne pas l’avoir fait, je lui reproche d’avoir fait croire qu’il le ferait.

Le président de région va certainement annoncer un audit sécurité de tous les lycées de la Région. Certains travaux ne seront pas inutiles pour obturer certains passages par exemple.

Mais on ne pourra jamais sécuriser technologiquement tous les lycées avec des portiques . Le croire, c’est méconnaitre le fonctionnement d’un lycée. Un lycée n’est pas une prison, c’est au contraire un espace d’éducation mais aussi d’émancipation. Vous imaginez sérieusement transformer chaque lycée en hall d’aéroport, avec détecteurs, scanner, etc. Vous imaginez ce que cela pourrait donner aux heures de pointe, à 8 heures le matin par exemple. Dans un lycée où il y a entre 1000 et 1 500 élèves, parfois près de 3 000 comme c’est le cas à la cité du Parc Impérial. Il faut cesser cette surenchère sécuritaire ingérable.

Je plaide pour une autre notion, celle de l’auto-sécurité. Je pense qu’il faut très sérieusement que les lycéens prennent en main leur sécurité dans les établissements. Il faut sensibiliser les parents d’élèves. Il faut que les comportements changent, que l’individualisme recule, que les jeunes soient plus attentifs à leurs copains et copines, qu’ils soient présents quand quelque chose ne va pas, qu’ils signalent un mal être plus profond. Bref il faut que la communauté lycéenne ne soit pas un simple mot mais ait un sens. Cela ne supprimera pas le risque mais seule la solidarité lycéenne peut le faire reculer.