Pourquoi n’avons nous pas voté le Programme Local de l’Habitat (PLH) 2017-2022 ?

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Cet important document qui fixe la stratégie de la politique du logement pour les cinq années à venir est arrivé en discussion au Conseil Métropolitain. Nous avons voté contre !

Tout simplement parce que n’allons pas cautionner un document qui nous ferait passer au mieux pour des naïfs, au pire pour des imbéciles.

En effet, pour répondre à une crise du logement dont les élus ne cessent de parler mais dont les habitants souffrent, le PLH a fixé des objectifs quantitatifs pour la production de logements neufs. 21 288 logements devront être construits d’ici 2022, soit 3548 logement neufs par an. 60 % de la production sera dédié à l’accession à la propriété.

Mais lorsque je lis, parmi les objectifs, qu’il faut loger les habitants dans des conditions compatibles avec leurs revenus, permettez-moi d’être perplexe. Je n’ai pris qu’un seul exemple, les logements prévus dans le cadre du projet de restructuration du Ray. Le Ray, c’est un quartier agréable, paisible, mais ce n’est tout de même pas la Promenade des
Anglais. Or, la commercialisation s’effectue aux alentours de 5 000 euros le m². Vous pensez que c’est compatible avec le revenu de la plupart des Niçois ?

Je n’en suis pas certain. Non seulement Estrosi endette la métropole, mais la politique qu’il conduit en matière de logement amène les gens à s’endetter à endetter sur 25 voire 30 ans. Et ce n’est pas tout. Cette crise du logement a entraîné une augmentation du prix des acquisitions dans le vieux de 10 % Fatalement, pris dans cette spirale, les loyers augmentent.

Toutes ces conséquences ont une cause : la pénurie des logements sociaux dont le maire est responsable.

J’ai bien noté l’objectif de construire sur 6 ans une moyenne annuelle de 1436 logements sociaux. Mais, comment y croire quand on reconstitue depuis 2001, ce qui s’est passé après l’adoption de la loi SRU.

En 2001, au lendemain de l’adoption de la loi SRU, la ville de Nice comptait 10,3 % de logements sociaux, soit 19 088 logements. Cela représentait la moitié de l’objectif des 20 %. Il restait donc à produire 9,7 % de logements pendant les 19 années conduisant à 2020, ce qui représentait une production de 926 logements par an.

En 2009, le maire a trouvé que ce n’était pas suffisant si l’on se réfère à l’objectif du programme local de l’habitat n° 2, adopté en 2009, qui était de 1 268 logements sociaux par an. Or, quelle a été la réalité de la production à Nice de 2001 à 2015 ? que s’est il passé derrière l’affichage?

Au 1er janvier 2015, Nice comptait 12,67 % de logements sociaux, soit 23 822 logements. Cela signifie que de 2001 à 2015, à Nice le logement social est passé de 10,3
% à 12,67 %, soit une hausse de 2,37 %, représentant 4 734
logements, c’est à dire une production moyenne sur la période de 338 logements par an. voilà la vérité ! La production réelle de logements sociaux a été quatre fois inférieure à l’affichage du PLH 2009-2015

Christian Estrosi a produit en moyenne 338 logements sociaux par an, et là, il nous demande de voter un document où il s’engage à en produire 1 468 par an. Vous comprendrez notre scepticisme. Nous n’avons même pas envie de faire semblant de le croire.

Voilà pourquoi nous avons voté contre ce PLH.