Européennes : un scrutin plein de surprises

 

La première concerne le niveau de la participation qui se situe 10% au dessus des prévisions à près de 52%. Il faut s’en réjouir et aussi se poser la question de savoir quelle est la part due au retour à un scrutin national avec des listes nationales plus lisibles et donc plus motivantes, dans cette hausse de la participation.

La seconde surprise, c’est le score des Verts d’EELV. Là encore, les estimations qui jusqu’au dernier moment ne les donnaient pas au dessus de 8 à 9% ne correspondaient pas à ce que nous sentions monter dans la société autour des thèmes liés à l’environnement. Traditionnellement les verts réussissent bien aux européennes. Et puis les marches pour le climat devaient bien finir par trouver une traduction politique notamment auprès de la jeunesse. Ainsi la question environnementale a fini par infuser.

La troisième surprise c’est le score de LaREM, qui avec 22,4% est dans l’étiage du score réalisé par Macron au 1er tour de l’élection présidentielle. Son socle est donc solide. Et s’il ne s’était pas impliqué directement, ce score très honorable serait considéré comme un succès. Avec sa stratégie de bipolarisation il a réduit à néant la droite mais il apparaît comme perdant face au Rassemblement National.

Même si le rassemblement national gagne cette élection je ne suis pas certain qu’ils soient satisfaits du score qui indique une quasi stagnation depuis 2014. Dans cette stratégie risquée, voulue par le président, le RN aurait pu progresser plus.

Néanmoins c’est bien la débâcle de la droite LR qui est la plus grosse surprise de ce scrutin. Longtemps estimé à 14%, les LR terminent à 8,3%. La stratégie droitière de Laurent Wauquier a échoué. A ce niveau, isolée en plus, la droite ne fait plus figure d’alternance possible. 20% des électeurs LR préoccupés par les questions identitaires ont voté RN et 25% des libéraux de LR ont voté pour LaREM.
Après avoir pulvérisé la gauche à la présidentielle, Macron vient d’écraser la droite.

Enfin qui aurait pu imaginer que le PS et ses alliés finissent sur la même ligne que la France Insoumise.
Dans le contexte, la performance de Glucksman est bonne. Longtemps sondé entre 4 et 5, la liste fait finalement 6,3% et envoie à Strasbourg 6 ou 7 députés. Sylvie Guillaume retournera à Strasbourg, c’est uns satisfaction pour notre fédération qui a toujours soutenu sa candidature.
A l’opposé celle de la France Insoumise est un désastre pour un parti dont le candidat a frôlé les 20% à l’élection présidentielle. Il est clair que le mouvement des Gilets Jaunes a plus profité au RN qu’à la France Insoumise.

En conclusion (toute provisoire) il est évident que le processus, engagé au moment de l’élection présidentielle, de décomposition du vieux clivage droite gauche se poursuit de même que le processus de recomposition entre les progressistes et les nationalistes.