Le déconfinement et ses conséquences locales

 

Je viens d’écouter l’allocution d’Edouard Philippe…
On ne peut pas considérer qu’ il s’agit d’un déconfinement véritable le 11 mai. Désormais il s’agit d’une première marche jusqu’au 2 juin.

Le plus emblématique est la question de l’éducation. A l’heure qu’il est, il n’est même pas acquis que les lycées rouvriront avant l’été.
Par contre les maternelles et le primaire reprendront le 11 mai, le 18 mai les 6emes et les 5emes, pour les collégiens le port du masque sera obligatoire.

Il n y a pas besoin de faire un débat sur l’application stop-covid, système auquel je suis résolument opposé. La manière dont l’autorisation des déplacements est conçue. Nous allons rester très contrôlés, très surveillés avec des attestations à présenter pour des déplacements de plus de 100 km, département par département, en fonction de la couleur des départements, fonction de l intensité du virus. On imagine la bataille qui sera menée en coulisse, pour être classé département vert et département rouge.

Un certain nombre de dispositions auront un impact direct sur la vie sociale. Les cinémas et les salles de spectacles demeurent fermés. L’événementiel sur lequel est fondé une part de l’attractivité de notre politique touristique demeure à l’arrêt. L’annulation décidée hier du grand prix de France de formule 1 en est le dernier exemple. La saison de sport professionnel est terminée, cela vaut notamment pour la ligue 1 de football et cela pourrait offrir à l’OGCNice, une place européenne. Les cérémonies religieuses demeurent interdites et c’est logique. Par contre la fermeture des plages pose question surtout pour une ville comme Nice où les plages privées font le forcing pour voir leurs surfaces agrandies.

Dans les transports le port du masque sera obligatoire et la règle d’un siège condamné sur deux sera obligatoire. Mais comment cela pourra t’il être appliqué? Seul le retour de contrôleurs dans les transports publics peut le permettre. Cela promet un débat intéressant avec la régie Lignes d ‘Azur et la métropole.

Au niveau économique, le télétravail est maintenu. Pour les autres salariés, le recours à des horaires décalés est préconisé. Le 11 mai sera le jour de la réouverture des commerces et des marchés. Le gouvernement tranche ainsi un débat que j ai eu hier avec Christian Estrosi qui est hostile à cette réouverture alors que je considère que les petits marchés auraient pu être rouverts.
Par contre le report de la décision d’ouverture des cafés, restaurants et hôtels, considérés comme lieux potentiels de propagation du virus, va faire des dégâts considérables dans une ville comme la nôtre.

Enfin tout cela reste subordonné à plusieurs facteurs :
-rester bien confinés jusqu’au 11 mai car si le relâchement se poursuit et qu’il y a une reprise épidémique d’ici 10 jours, le déconfinement pourrait être remis en cause
-assurer au moins 700 000 tests sérologiques par semaine pour dépister les positifs et avoir la capacité de les isoler ce qui passe par un volontarisme. Les préfets doivent réquisitionner le secteur de l’hôtellerie.
-avoir suffisamment de masques et les fournir gratuitement à tous les français. Dans le déficit abyssal qui est en train de se creuser, ce ne sera qu’une goutte d’eau. Mais personne ne doit rester sans un masque, inutile un jour, indispensable le lendemain.