Après le sommet « social » à l’Elysée : tordre le cou à 10 mensonges de la droite

 

 

 

1. Non, les Français ne travaillent pas moins que les salariés allemands Les salariés en France travaillent en moyenne 36,5 heures par semaine alors que les salariés allemands travaillent en moyenne 34,7 heures. Ceux-ci travaillent autant que les salariés françaisen temps plein (39,3 heures pour la France, 40,0 heures pour l’Allemagne) mais moins en temps partiel (19,6 heures pour la France, 16,1 heures pour l’Allemagne). Les chiffres de l’OCDE montrent que les salariés allemands travaillent 1309 heures par an quand les salariés français travaillent 1469 heures par an en moyenne, soit en moyenne 160 heures de plus par an qu’outre-Rhin. En cause notamment, le temps partiel plus fort en Allemagne qu’en France.

 

2. Non, le coût du travail en France n’est pas supérieur au coût du travail outre-Rhin Selon l’Insee, la réalité est très claire :

 – dans l’industrie, la main d’oeuvre française est moins chère que la main d’oeuvre allemande (coût horaire de 33,16 euros contre 33,37 euros) : le différentiel de compétitivité entre les deux pays – dont témoigne l’écart de leurs balances commerciales respectives – a doncd’autres causes (structure de l’appareil productif et présence d’ETI, spécialisation dans la mondialisation, recours à la formation des salariés, démocratie sociale dans l’entreprise et participation des salariés aux choix stratégiques, financement des entreprises et de l’innovation, etc.)

– La main d’oeuvre en France est plus chère dans les services, ce qui explique que, globalement, elle reste supérieure à la main d’oeuvre allemande en 2008 (31,53 euros contre 28,91 euros).

– Les salaires bruts moyens sont largement supérieurs en Allemagne. Selon le rapport à la commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2010, si les cotisations patronales versées pour une heure de travail en France sont supérieures à ce qu’elles sont en Allemagne, le salaire y est inférieur.

 3. Non, les 35 heures n’ont pas augmenté le coût du travail

 – Avec l’application effective des 35 heures hebdomadaires (1er janvier 2002), le coût horaire du travail a augmenté « arithmétiquement » de 11,4%. Or, on observe que la part des salaires pour l’entreprise augmente de moins d’un point à partir de cette date, et sur le long terme, qu’elle est identique à la période 1993-94 : entre 67,1% et 68,2% de la valeur ajoutée brute par entreprise (source : comptabilité nationale).

– Cette réalité s’explique par le critère de la durée de travail effectif, qui a permis aux entreprises de gagner en moyenne une heure sur les quatre impactées par la réduction, grâce à la modulation du temps de travail, aux exonérations de cotisations sociales, dont on estimequ’elles ont réduit de 2,5% le coût du travail horaire, ou encore grâce au coût moindre des embauches faites pour pallier le passage aux 35 heures.

 4. Non, les Français ne sont pas moins productifs

 La compétitivité d’un pays ne peut se résumer au comptage simpliste du nombre d’heures ! Il doit être croisé avec le taux de productivité horaire : elle des salariés français est l’une des plus élevée au monde selon l’ OCDE. Avec 42,6 /h, elle dépasse de loin la productivité allemande (36,8 /h) et italienne (35,6/h) ainsi dépasse même la productivité horaire britannique (41,7/h).

5. Non, les 35 heures ne sont pas responsables du chômage et de la perte de compétitivité de l’économie française

 – Les 35 heures ont crée de l’emploi : 145 000 emplois en 2000, puis 80 000 emplois environ en 2001. Selon une étude de l’INSEE, l’emploi des entreprises passées à 35 heures a augmenté de 9,9% par rapport à celles restées à 39 heures. Au total, c’est plus de 350 000 postes qui ont été créés sur la période 1998-2002. L’emploi salarié a augmenté de 2% en moyenne annuelle sur cette période, au lieu de 0,7% de 1990 à 1997 puis seulement de 0,5% à partir de 2003.

 – Les 35 h n’ont pas rendu la France moins compétitive : les données de la Banque de France montrent que le passage aux 35 heures s’est accompagné d’une amélioration de la compétitivité de la France de 1998 à 2003 vis-à-vis de 46 pays partenaires. Dans la même période, le solde commercial de la France s’est amélioré, ce qui ne fut plus le cas les années suivantes alors que la droite était aux responsabilités. Les 35 heures n’ont pas empêché la France de continuer d’attirer les investissements étrangers : en 2002, elle était la deuxième terre d’accueil des capitaux étrangers. Le flux d’investissement étranger est passé de 20 milliards d’euros en 1997 à 38 milliards en moyenne entre 1998 et 2002.

 6. Non, la TVA-Sarkozy ne rendra pas la France plus compétitive

 La TVA « sociale » est une faute économique. Une augmentation de la TVA aura pour principal impact de réduire le pouvoir d’achat des Français, donc la consommation : ce ne sont pas les produits qui payent les taxes, mais les consommateurs. La chute de la consommation pèsera sur l’activité des entreprises qui investiront moins, ou n’investiront plus. Au final, on assistera à un ralentissement de la production et donc une augmentation du chômage. Rien ne garantit non plus que les entreprises répercuteront les baisses de cotisations sociales sur les prix. Elles pourraient au contraire en profiter pour augmenter leurs marges, surtout dans les secteurs où la concurrence est faible. Selon un document de travail de la DGTPE de 2007, l’augmentation des prix avec une TVA sociale de cinq points atteindrait1,7%.

 – Les expériences étrangères, comme au Danemark, ont été réalisées dans un contexte bien différent : interdiction a été faite aux entreprises d’augmenter leurs prix et les effets antiredistributifs de la TVA sont corrigés par la très forte progressivité de l’impôt sur le revenu.

 Par ailleurs, le modèle social danois se caractérise par l’octroi de prestations sociales confortables en contrepartie d’un niveau de prélèvement obligatoire élevé (48,8% du PIB contre 43,4%).

 7.Non, les chômeurs ne restent pas volontairement au chômage

Pourquoi Sarkozy et ses ministres ne disent-ils jamais la vérité, autrement dit que les demandeurs d’emplois ont déjà des obligations. Un demandeur d’emploi peut être radié de la liste du Pôle emploi : s’il ne peut justifier de l’accomplissement d’actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi, de créer ou de reprendre une entreprise soit, sans motif légitime, refuse à deux reprises une offre raisonnable d’emploi. Leur soi-disant mauvaise volonté ne peut donc être un obstacle pour les entreprises qui peinent à embaucher.

 8. Non le gouvernement n’a pas assez agi en 2009 pour le chômage partiel En 2009, la France dépensait dix fois moins pour financer ses dispositifs de chômage partiel que l’Allemagne : 500 millions d’euros contre… 5 milliards d’euros. Selon l’OCDE, le dispositif allemand a permis de préserver plus de 200 000 emplois alors qu’en France il en sauvegardait moins de 20 000. La conséquence est qu’en Allemagne, malgré une perte de 6 point de PIB, l’emploi est demeuré stable. Quel gâchis par tant de temps perdu !

 9. Non, les accords « compétitivité-emploi » ne garantissent nullement le maintien de l’emploi, au contraire ils contribuent à la baisse des salaires

 – Le Gouvernement Sarkozy-Fillon propose aux partenaires sociaux la mise en place  d’accords « compétitivité-emploi » dans les entreprises en difficulté. « Les accords de compétitivité, c’est permettre une négociation dans une entreprise pour revenir sur le tempsde travail afin d’adapter la situation de l’entreprise à son environnement économique », a expliqué le Premier ministre.

 – Cette mesure vise à contourner le droit du travail pour mieux diminuer les salaires. EnFrance, un cadre juridique protecteur fait de l’accord de chaque salarié une condition nécessaire à toute révision du salaire à la baisse. Ainsi, un accord collectif majoritaire pourradésormais permettre d’imposer une baisse de salaire à un salarié. La droite veut utiliser la crise pour modifier la nature des rapports sociaux en défaveur des salariés, en donnant, par ces accords, un support juridique aux pratiques de chantage à l’emploi apparues au cours des dernières années. Les salariés de Continental, et d’autres entreprises, ont cru en ces accords instaurant un «travailler plus pour gagner moins » et quin’ont pas empêché l’ouverture de plans de licenciements ou de suppression d’effectifs.

 

10. Non, le CDI intérimaire ne sécurise pas les intérimaires mais les intérêts du Medef

 – En ouverture de la dernière réunion de négociation paritaire le 2 décembre 2011, le Prisme, organisme proche du patronat, a clairement lié l’adoption de cette mesure à un ajustement de la réglementation afin d’autoriser les entreprises à renouveler les missions selon leurs besoins», alors qu’elle ne peuvent actuellement pas renouveler plus d’une fois les contrats d’intérim.

 – Le patronat réclame aussi la suppression du délai de carence du contrat arrivé à terme imposé, garantie pourtant indispensable pour éviter la précarisation de l’ensemble du salariat. Dès lors, les entreprises d’intérim pourraient constituer une vaste armée de réserve permanente de travailleurs précaires ayant signé plusieurs CDI (dans la limite de la durée maximale hebdomadaire du travail), ce qui est inacceptable. Pour François Hollande, la lutte contre le chômage passe par le redressement productif et le soutien aux entreprises, qui sont indissociables de la compétitivité-qualité fondée sur la création de l’emploi durable – et d’abord pour les jeunes et pour les seniors à travers le « contrat de génération » –, le soutien à l’innovation, la formation des salariés, la démocratie sociale et la présence des salariés dans les conseils d’administration et les comités de rémunérations des grandes entreprises, l’amélioration des conditions de travail.

 

Discours de Patrick Allemand lors de la présentation des vœux le 15 janvier 2012

 

Mesdames et messieurs, chers amis,

Merci d’être si nombreux aujourd’hui, à un tel point que la sécurité vient de me faire savoir qu’il n’était plus possible d’accèder à la salle.

Je voudrais tout d’abord remercier Lattifa Chouar et son complice, nous sommes désormais habitués à sa voix, mais c’est un plaisir sans cesse renouvelé, remercier aussi Sofkar. Sofkar cela fait partie de ces belles rencontres qui jalonnent la vie d’un homme politique. Contrairement à ce que l’on entend souvent dire, « on ne vous voit que pour les élections », ce n’est pas vrai. Je l’ai rencontré un soir aux Liserons et je suis ravi que vous ayiez pu decouvrir son talent,  remercier enfin le groupe Kcatal, qui nous a fait vibrer au son des rumbas catalanes.

Et enfin remercier Félix, le manager qui a organisé tout cela. Chacun nous a fait découvrir sa musique.

Saluer aussi les élus, ici présents, les nouveaux Conseillers Metropolitains, Paul Cuturello et Christine Dorejo, Patrick Mottard également.

Je veux dire d’entrée qu’il s’agit de vœux, de vœux politiques certes mais habituels. Je ne suis pas en campagne législative, je ne vous parlerai donc pas de cette élection, pas de mes adversaires et même pas de moi.

Je vais vous parler de vous, de 2012, de mes espoirs pour le changement. L’année 2012 doit être celle du changement.

Je vais revenir un instant sur les Primaires qui ont été une formidable réussite et qui ont donné à notre candidat une grande légitimité. Vous avez probablement quasiment tous voté aux Primaires dans cette salle. Vous l’avez fait parce que dans cette salle, une partie de la salle, les militants socialistes, ont accepté de se déposséder du pouvoir qu’ils avaient, celui de choisir leur candidat, et de vous le confier, de vous faire confiance, à vous les citoyens, pour faire ce choix.

On me disait toujours à moi, mais alors qui vous soutenez ? et je répondais Hollande, mais vous savez l’influence du Premier Secrétaire Fédéral est bien moins importante qu’avec les primaires citoyennes, et j’avais raison. Le choix du Premier Secrétaire Fédéral, sur 1 000 militants qu’il connaît, ce n’est pas neutre,  mais quand il y a comme dans notre département et cela a été un formidable succès 30 000 votants, un Premier Secrétaire Fédéral ne pèse plus grand-chose… le rapport du nombre de militants au nombre de votants est de 1 à 30 ! Nous avons imaginé la démocratie de demain.

Cette dynamique créée, nous allons la mettre au service de François Hollande, et j’en profite pour saluer ici le Directeur de campagne David Nakache et notre porte parole Xavier Garcia qui vont avoir dans cette campagne un rôle très important.

 En 2012, il nous faut donc tourner la page, je ne vais pas vous parler du projet, François le fera au Bourget samedi 22 janvier.  Je ne vais vous parler que de ça, vous convaincre qu’il faut tourner la page et vous donner des arguments pour convaincre autour de vous.

Pour tourner la page, il faut à tout prix empêcher Sarkozy de s’exonérer de son bilan. Je vais beaucoup insister la dessus, trop mais ce n’est pas grave. Mais au pire ne retenez que ces trois formules, ces trois images

Le quinquennat de Sarkozy a commencé sur le yacht de Bolloré, il s’achève par le naufrage de Sea France.

Le quinquennat de Sarkozy a commencé au Fouquet’s, une brasserie populaire comme dit Christian Estrosi, à 49 euros le steack frites quand même,  il a commencé au Fouquet’s, et il se termine par la saturation des restos du cœur.

Le quinquennat de Sarkozy s’est terminé par la perte du triple A, mais le pire c’est que nous avons maintenant un triple D. D comme dégradation, D comme division, D comme déclin.

Et avant de rentrer dans le détail, je veux vous dire ici, quand vous entendrez à la télé ou ailleurs, des gens vous dire, la perte du triple A, c’est le résultat de 20 ans d’erreurs politiques, sous entendu la faute de la droite et de la gauche que c’est faux. C’est archi faux. Et je m’étonne d’ailleurs qu’aucun de nos responsables nationaux ne soit monté au créneau avec virulence là dessus. En aucun cas nous ne sommes responsables de la perte du triple A. quand Lionel Jospin a laissé le pouvoir en 2002, les comptes du commerce extérieur étaient en équilibre, les comptes sociaux étaient en équilibre, nous avions diminué en 5 ans le nombre de chômeursde 1million, les comptes de la nation étaient en équilibre et même en léger excédent. Rappelez-vous du débat de l’époque, qui paraît irréel aujourd’hui, sur ce que nous allions faire de la cagnotte, l’affecter à la diminution de la dette ou en faire profiter les plus pauvres ? et c’est ainsi que l’on a crée la prime pour l’emploi. C’est cela la réalité. Et la réalité c’est que Chirac en un quinquennat a creusé le déficit de 240 milliards d’euros supplémentaires et que Sarkozy lui l’a creusé de 600 milliards d’euros de plus, c’est-à-dire qu’à eux deux en 10 ans ils ont fait gonfler la dette de 840 milliards d’euros, voilà où est la cause de la perte du triple A.

Je disais donc que par contre nous avions un triple D maintenant.

D comme dégradations.

Nous avons donc subi une dégradation de notre note par une agence de notation..Comment faire confiance à ce gouvernement qui pour nous faire avaler deux plans de rigueur successifs nous a expliqué que c’était nécessaire pour sauver ce triple A dont Alain Minc n’hésitait pas à le qualifier de talisman.

Le 23 octobre, le chef de l’Etat lui-même déclarait « si on perd le triple A, je suis mort ! ». Alors il y avait quand même de quoi sourire quand on a vu Baroin hier, avec son visage de premier de la classe, venir sur le plateau de France 2, expliquer qu’en fait nous sommes excellents, et que c’est exactement comme si on avait un élève qui était habitué à avoir 20 sur 20, à qui l’on avait mis cette fois 19. Mais de qui se moquent-ils ? Et quand mentent-ils ?

Nous payons la dégradation des comptes publics qui s’est opérée sous Sarkozy, 600 milliards de dette nouvelle je le disais, mais aussi un déficit des comptes de la sécurité sociale de 135 milliards,  un déficit du commerce extérieur de 75 milliards. Tout simplement par ce que c’est leur politique qui a épuisé le pays. C’est pour cela que François Hollande a eu raison de dire que ce n’était pas la France qui avait été dégradée mais une politique.

Qui a financé par l’emprunt, le bouclier fiscal 10 milliards ? Qui a financé par l’emprunt la réforme de l’ISF 15 milliards, qui a financé par l’emprunt la multiplication des niches fiscales pour servir des clientèles, notamment avec la TVA à 5, 5 pour les restaurateurs 3,5 milliards et je pourrai continuer ? Qui ? Sarkozy et son gouvernement.

D’ailleurs il s’est dégradé lui-même. Au début du quinquennat, il se comparait à un Général qui devait être sur tous les fronts, maintenant il dit que la France abesoin d’un bon capitaine. Bien entendu c’est de lui qu’il parle, il a échoué le navire France sur les récifs, comme ce commandant italien, lors de ce drame en Toscane, il y a 48 heures. Mais ces pauvres passagers ont au moins eu une chance, c’est que,  rompant avec le code d’honneur maritime, leur commandant a quitté le navire. Le notre, lui, il reste cramponné à la barre et dit ne vous inquiétez pas, je réforme, je réforme, alors que la France prend l’eau de toute part.

D comme Déclin et Désordre.

Ce qui se joue en ce moment, c’est la place de la France dans le monde. La France a pendant deux siècles été une des trois grandes puissances mondiales, elle ne le sera plus jamais. Mais on est tout de même pas obligé d’accélérer son déclin. C’est ce que notre politique a produit. Nous ne sommes plus une grande puissance militaire, nous ne sommes plus une grande puissance économique, mais nous sommes encore une grande puissance morale et c’est pour cela que nous sommes encore au Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous sommes le pays de la Révolution de 1789, nous sommes le pays de la Résistance, nous sommes le pays des Droits de l’homme, nous sommes le pays dont les valeurs ont rayonné partout dans le monde. Même sur ce plan nous avons reculé ! Notre parole est affaiblie par un certain nombre de gaffes diplomatiques dont la pire fut certainement celle du discours de Dakar affirmant que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire.

Mais elle est aussi affaiblie au Maghreb malgré le succès de l’opération libyenne. Personne n’a oublié, c’était il y a à peine plus d’un an, notre ministre des affaires étrangères d’alors  MAM confondait une opération de maintien de l’ordre avec une révolution.

Le désordre ensuite, Nicolas Sarkozy avait promis la sécurité et l’ordre. On voit ce qu’il en est advenu. Certes Claude Guéant produit des chiffres mirifiques, mais cela ne correspond pas à la réalité du terrain tant au plan de l’immigration que de l’insécurité. En matière d’immigration, à force de courir après le FN, on veut limiter l’immigration légale à 150 000 entrées et on annonce un chiffre record de 32 912 expulsions d’étrangers en situation irrégulière sans se rendre compte que ces chiffres ont un lien puisque plus on touche à l’immigration régulière et plus on fabrique de l’immigration irrégulière.

Au plan de la délinquance, personne ne peut croire qu’elle a diminué quand on voit ce qu’il se passe à Marseille, ou il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait un règlement de compte, quand on sait que la kalachnikov, une arme de guerre, se banalise dans les quartiers, voila le bilan de Sarkozy en matière de sécurité.

Troisième D : la division.

Il a passé son temps à dresser les français les uns contre les autres. C’est dans cette catégorie que l’on retrouve le   discours de Grenoble, la stigmatisation des Roms qui nous a  couté un avertissement par la commission européenne, en flirtant avec les thèses du FN.  Il a dressé les français qui ont peu contre ceux qui ont encore moins, tout le monde a en mémoire les proposde Laurent Wauquiez sur le RSA. Il a dressé ceux qui travaillent contre ceux qui sont au chômage, considérant que ces derniers sont trop indemnisés.

Il a dressé les français contre leurs élus en faisant croire que les élus coûtent chers à la République pour mieux faire passer une réforme territoriale scélérate qui a divisé les territoires entre eux

Il a  dressé les français contre leur justice en lui collant l’image de laxisme, là ou elle manque en fait cruellement de moyens, en la mettant systématiquement en accusation après chaque fait divers dramatique.

Mais il a fait à mes yeux pire, il a abimé la République, sapé ses fondements, discrédité ses principes.

Comment croire encore en la République lorsqu’ily a suspicion sur l’exemplarité de l’Etat, avec l’affaire Karachi, à propos de laquelle on va de rebondissement en rebondissement, mais où l’ombre du chef de l’Etat plane.

Comment croire en la République quand le doute sur l’indépendance de la justice est patent et illustré récemment par le fait qu’un juge antiterroriste , le juge Marc Trevidic soit devenu la cible du pouvoir.

Comment croire en la République quand le manquement aux règles éthiques se fait jour au plus haut niveau de la police et que l’IGS, la police des polices, censée garantir sa légalité est suspectée d’avoir monté une affaire bidon de trafic de faux papiers pour écarter des policiers jugés trop proches du PS.

Comment croire en la République quand ily a la protection des amis, la connivence avec l’argent, la confusion des intérêts comme dans l’affaire Woerth Bettencourt

Comment croire en la République quand l’Etat quitte son impartialité pour se mettre au service d’un baron local et imposer, seul endroit en France, une Métropole, et un schéma départemental de coopération intercommunale contre l’avis de 112 maires sur 163, contre l’avis de 31 syndicats intercommunaux sur 35 ? Contre l’avis de 11 EPCI sur 14 ?

Comment croire à la République quand son président affirme la primauté du prêtre sur l’instituteur au discours de Latran, au moment où on a plus que jamais besoin du rôle intégratif de l’école, au moment de la mondialisation de l’immigration qui devient multipolaire. L’instituteur n’a pas a être comparé à un religieux, c’est un serviteur de la laïcité.

 Nous devons faire attention aussi a la frénésie de réforme qui n’a jamais été aussi soutenue qu’en ce moment, et qui le conduit à vouloir instaurer seul la taxe Tobin qu’il a toujours combattu, à vouloir imposer la TVA sociale, à supprimer le bouclier fiscal après l’avoir instauré. Le sarkozysme c’est cela, c’est l’opportunisme.

Mais l’activisme n’a jamais fait la force. L’agitation n’a jamais construit une ligne politique.

Nous devons tourner la page et en ouvrir une autre. C’est avec tout cela qu’il faut rompre pour aller vers la cohérence et le justice avec François Hollande. Cette nouvelle page, nous allons l’écrire tous ensemble. Cette campagne présidentielle sera dure. Ce sera toujours le dénigrement, toujours la déformation, toujours le travestissement des idées et la caricature. En bref ce sera au plan national pendant trois mois ce qui est notre pain quotidien ici avec Estrosi.

L’affaire du quotient familial est de ce point de vue emblématique. François Hollande ne veut pas le supprimer, il veut le moduler. D’après la droite ce serait une folie, mais la droite ne défend pas la famille, la droite défend les allocations familiales d’une minorité de familles privilégiées, c’est différent. Elle le fait en pariant toujours sur l’amnésie.

Qui se souvient aujourd’hui que Nicolas Sarkozy avait promis le versement des allocations familiales dès le 1er enfant ? Qui se souvient qu’il avait promis la création de 200 000 places d’accueil pour la petite enfance. Qui se souvient qu’il avait promis de créer un droit opposable à la garde d’enfant ? C’était le moment où Sarkozy créait des droits opposables sur tout, sans bien entendu donner les moyens à la justice ; ce qui fait qu’avec les délais ce n’était pas possible ; vous imaginez le bébé de 6 mois qui déclenche un procédure de droit opposable à la garde d’enfant. Et qui obtient gain de cause 2 ans et demi après, il doit quitter la maternelle pour retourner à la crèche.

C’est tout cela le sarkozysme, une illusion.

Il faut laisser tout cela derrière nous, donner de la cohérence à un projet, un projet plus juste, plus humain tout simplement.

Il faut nous recentrer sur les valeurs, il faut restaurerla République. Sarkozy voulait une République irréprochable, il nous laisse une République irresponsable. Nous devons sauver notre modèle social issu du CNR, qui a été pendant des décennies un exemple dans le monde. C’est notre socle égalitaire. Tout cela n’aurait pas été possible sans des hommes comme Jean Moulin. Stéphane Hessel nous le rappelle  dans son opuscule « Indignez vous ». Il écrit « les années de résistance et le programme élaboré il y a60 ans par le Conseil National de la Résistance. C’est à Jean Moulin que nous devons, dans le cadre de ce conseil, la réunion de toutes les composantes de la France occupée, les mouvements, les partis, les syndicats, pour proclamer leur adhésion à la France combattante et au seul chef quelle se reconnaissait : le Général de Gaulle.

Et veux vous dire combien j’ai été choqué par la réponse du maire de Nice à ma demande de préemption par la ville sur l’appartement de Jean Moulin. Jean Moulin fait partie de l’histoire de Nice de notre patrimoine. Entre janvier 1942 et juin 1943, date de son arrestation à Caluire, Jean Moulin est souvent  venu à Nice dans cet appartement de40 m2 qui a servi de planque à tant de Résistants. Nous avons la chance que cet appartement soit à la vente. Et on me répond qu’un compromis a déjà été signé. Mais précisément la mairie peut préempter pendant la durée du compromis, ce qu’elle fait très facilement quand il s’agit d’une préemption à caractère religieux, ou pour un commerce dit « ethnique », elle ne veut pas le faire pour Jean Moulin, le symbole de la Résistance. Et bien je vous le dis, j’en ferai dans les jours qui viennent une affaire nationale.

Estrosi gaulliste social, déjà social j’avais des doutes, mais gaulliste, désormais je n’en ai plus aucun.

Or de ces principes et de ces valeurs, nous en avons besoin aujourd’hui plus que jamais. Il nous appartient plus que jamais  à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société de sans papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard de l’immigration. Pas cette société ou on remet en cause la retraite par répartition, les acquis de la sécurité sociale. Nous sommes les héritiers du CNR et nous devons en être fiers.

Enfin il nous faut défendre la laïcité. C’est plus que jamais un enjeu fondamental quand je vois cette salle de toutes les couleurs, de toutes les religions, de toutes les origines, qui est un échantillon de laFrance d’aujourd’hui. La laïcité, c’est qui fera que nous serons capable de vivre ensemble. La laïcité c’est finalement une idée simple. La laïcité au cœur du modèle républicain, c’est elle qui garantit la liberté de conscience, la liberté de pratiquer une religion ou de ne pas pratiquer,  c’est l’égalité des droits et des devoirs pour chacun d’entre nous, quelque soit son origine

La laïcité a été conçue en 1905 pour libérer la République de l’emprise d’une religion, la religion catholique. Ce mot se suffit en lui-même et comme le dit François Hollande, il ne faut pas ajouter de qualificatif au mot laïcité, ceux qui le font  ne lui veulent pas de bien. C’est le cas de Sarkozy qui parle de laïcité positive, ça ne veut rien dire ou alors cela signifierait qu’il y aune laïcité négative.

La laïcité est intimement liée à l’école de la République. Or l’école est en mauvais état après les dizaines de milliers de suppression de postes, il y aura encore 114 postes qui seront supprimés dans le primaire dans le département à la rentrée. Quand l’école est en mauvais état, les parents perdent confiance et c’est là que les intégristes trouvent l’occasion de substituer à la promesse républicaine de l’école une autre promesse. Chaque fois que l’école, que les services publics, que l’Etat, que la République recule, alors les religions trouvent de nouvelles espérances.

Il faudra être strict sur l’application de la loi de 1905 sinon des élus locaux comme les nôtres pourront continuer à sévir. Là aussi, le principe de laïcité doit être affirmé. Les élus n’ont pas à se mêler des cultes, sinon c’est un engrenage. Ils n’ont pas à mettre a disposition des locaux, parce que si nous finançons, alors ceux là même qui l’auront fait se mêleront de tout, ils voudront un droit de regard, un droit de contrôle, un avis sur la nomination des imams. Ce qui se passe a Nice à la rue de Suisse est de mon point de vue une atteinte inadmissible à la liberté religieuse. C’est pour cela qu’il ne faut pas que les collectivités locales financent quoique ce soit. Mais à l’inverse, les élus ne doivent mettre aucun obstacle pour freiner des croyants qui se sont cotisés pour acheter un local et je le dis, le droit de préemption religieux tel qu’il est exercé à Nice devra être interdit par la loi. Le rôle d’une collectivité c’est de faire en sorte que chacun puisse trouver une espace, car la prière dans la rue n’est pas plus admissible ni pour le passant ni pour les croyants. C’est cela qui nourrit l’extrême droite, c’est cela qui nourrit les identitaires. Si  nous n’y prenons pas garde demain, c’est Marine Le Pen qui défendra la laïcité ? Or la laïcité ne doit jamais devenir le drapeau de la haine, c’est le drapeau de la fraternité.

Voilà mes chers amis, mesdames et messieurs ce que j’avais sur le cœur.

Au moment de conclure c’est à chacun d’entre vous que je veux m’adresser. Tout le monde a compris que l’année 2012 sera très difficile pour tous. Que c’est l’année d’un choix capital. Que ce choix c’est chacun d’entre vous qui va l’effectuer en son âme et conscience ; chacun d’entre vous a dans son bulletin de vote une partie du destin de la France, c’est cela la Démocratie et votre voix vaut autant que celles des puissants. Vous avez été très nombreux à venir voter à la Primaire, à laisser vos coordonnées…Engagez vous dans cette bataille pour l’avenir de nos enfants.

Et je vais citer quelqu’un qu’on ne cite jamais dans les discours à gauche, il s’agit de Goethe.

Goethe a écrit :

« A partir du moment où l’on s’engage vraiment, la providence se met aussi en mouvement.

Toutes sortes de choses viennent à l’aide qui ne se seraient pas produites en d’autres circonstances, tout un courant d’éventement découle de la décision, apportant toutes sortes d’incidents imprévus, de rencontres et une aide matérielle que personne n’avait pu prévoir. Quoique vous fassiez ou rêviez de faire, commencez-le.

L’audace a son génie, son pouvoir, sa magie.

Commencez maintenant ! »

 Et bien c’est ce que je souhaite à chacun d’entre vous pour tous vos projets personnels ou professionnels, c’est ce que je nous souhaite collectivement pour le défi que nous devons relever ensemble et c’est ce que je souhaite pour la France !

Bonne année à tous.

 

 

 

 

Mon intervention lors du 1er Conseil Métropolitain

PREMIÈRE  SÉANCE DU CONSEIL DE LA METROPOLE – LUNDI 9 JANVIER 2012 AU CUM DE NICE

ALLOCUTION DE PATRICK ALLEMAND, CONSEILLER MÉTROPOLITAIN

Je n’ai pas voté pour vous mais selon les principes de la République, je respecte la désormais responsabilité que vous ont désormais confiée nos collègues.

Vous venez d’être élu Président de la première Métropole de France.

Cette métropole nous l’avons combattue. Pas le principe, car la métropolisation va dans le sens de l’histoire, elle est une des multiples réponses ou adaptations à la mondialisation.

Mais nous en avons contesté son périmètre. Le fait que tout le début de votre intervention ait été consacré à un rappel historique pour légitimer votre choix démontre votre difficulté. Il n’est à notre sens pas pertinent. Je l’ai souvent dénoncé comme l’Estropole tout simplement parce qu’elle englobe les deux vallées qui sont dans votre circonscription électorale.

Le concept de Métropole appliqué à ce territoire en est précisément l’antithèse. Vous l’avez rappelé, la racine grecque de Métropole veut dire le point dont on part. Une métropole irrigue, elle n’absorbe pas.

Et le violon sur la solidarité n’y changera rien. La solidarité territoriale c’est le rôle du Conseil Général, pas celui de la Métropole. En ayant opté pour ce périmètre irrationnel qui fait que les communes comme Le Broc ou Gattières n’en sont pas membres alors qu’elles sont dans le périmètre de l’OIN Eco-Vallée (Opération d’Intérêt national), qui fait qu’une commune comme Drap, qui d’ailleurs ne souhaitait pas être intégrée, et où on ouvrira bientôt un lycée où il y aura des lycéens niçois, à 6 minutes en train, n’y est pas. Par contre, il faut plus de temps pour aller de Nice au Col de la Bonnette, point le plus éloigné de la Métropole que pour aller de Nice à Marseille. En optant pour ce périmètre irrationnel vous avez dénaturé le concept même de Métropole.

Il faut simplement rappeler que vous avez doublé la superficie de la Métropole pour seulement 3 % d’habitants de plus pour le comprendre.

En coupant en 2 le département, vous avez affaibli considérablement l’institution même du Conseil général qui exerce désormais la totalité de ses compétences à l’Ouest de Cagnes-sur-Mer et à l’Est de Nice, mais qui en cède une partie sur le territoire métropolitain.

Ce combat est désormais derrière nous, même s’il reste une chance de voir cette réforme territoriale abrogée et le concept de Métropole repensé, après le 6 mai 2012.

Ce combat est derrière nous et en tant qu’élus responsables, nous souhaitons désormais que cette Métropole réussisse.

Votre opposition ne sera donc pas systématique, elle sera soucieuse de l’intérêt général qu’elle servira, elle sera vigilante et constructive. Nous y défendrons certains principes.

1ER PRINCIPE : LE REFUS DE LA COMPETITION ENTRE LES TERRITOIRES. CELA CONCERNERA TANT LES VALLEES QUE LE LITTORAL

Je l’ai dit à plusieurs reprises, l’après Mescla constitue une entité à part entière, une économie plus rurale, voire montagnarde, avec les mêmes problématiques que l’on soit dans les vallées du Daluis, du Cians, de la Tinée, de la Vésubie ou du Var. Vous avez scindé ce territoire en deux. Il faudra préserver les complémentarités.

Cela concerne aussi l’OIN vis-à-vis de Sophia Antipolis. Je vous entends toujours évoquer la main sur le cœur la complémentarité. Mais la réalité qui se dessine est toute autre. Le transfert de Schneider vers la zone industrielle de Carros est mal vécu par de nombreux responsables de la CASA. La surenchère que vous venez de faire à Orange qui était sur le point de s’installer à Sophia, pour que l’entreprise vienne sur l’OIN également. Si on entre dans cette logique, tout le monde y perdra, mais au-delà des rivalités locales, la région toute entière y perdra et la France aussi parce que Sophia Antipolis demeure à ce jour une des premières technopoles d’Europe. Vous avez parlé de soutien à l’export et vous avez cité Schneider et Virbac, c’est de l’attractivité de notre territoire dont il s’agit, pas de l’exportation, c’est notre relation avec AFII (Agence Française des Investissements Internationaux) qu’il faut construire.

2EME PRINCIPE : LA DEFENSE DES SERVICES PUBLICS DE PROXIMITE

Nous serons très vigilants à ce que la Métropole sous couvert de rationalisation, de restructuration, de mutualisation n’aboutisse pas à affaiblir des services publics de proximité.

L’exemple récent de l’hôpital local de Saint-Martin-Vésubie est bien là pour nous le rappeler. Que va-t-il se passer avec la fermeture de ces lits ? Il faudra descendre des malades à Nice pour de la médecine classique. Que le centre-métropole concentre l’excellence oui, qu’elle vide de leur substance les services publics de proximité non !

Mais on pourrait aussi parler de la Commission départementale de la présence postale, si prompte à quantifier le minutage des opérations postales pour conclure aux fermetures partielles ou totales. Puisque le littoral est riche, puisque vous avez voulu affirmer la solidarité du littoral vers la montagne, prenez l’engagement qu’aucun bureau de Poste ne fermera sur le territoire de la métropole !

3EME PRINCIPE : CONSTRUIRE UN PROJET METROPOLITAIN

Vous avez défini un périmètre mais vous n’avez pas de projet métropolitain. Or, si l’on veut que chaque citoyen se sente concerné, intégré dans ce territoire, il faut un grand dessein commun.

Ce projet métropolitain devra nécessairement intégrer le projet de territoire de l’OIN Eco-Vallée, mais il ne pourra être que cela.

Ce pourrait être au contraire l’occasion d’organiser ce grand débat citoyen sur l’avenir de notre territoire, débat que vous avez tronqué volontairement dans le cadre de l’OIN. Un vrai projet métropolitain, c’est faire de la métropole un territoire commun et non la juxtaposition de 46 communes, c’est la raison pour laquelle nous nous abstiendrons tout à l’heure sur la Charte. Et je n’y reviendrai d’ailleurs pas. Oui, l’entité communale doit être préservée. Oui, les compétences communales non transférées doivent continuer à être exercées dans les communes qui doivent se réorganiser en créant un certain nombre de syndicats intercommunaux.

Mais si le législateur a transféré certaines compétences à la Métropole pour qu’elles deviennent des compétences métropolitaines, c’est précisément pour que vous construisiez des politiques métropolitaines. Je pense notamment à la question du logement et plus précisément du logement social. Combien de temps pourrons-nous encore tolérer ce déficit qui impacte considérablement nos populations et finira par être un frein au développement économique, y compris au développement de l’OIN ? Vous vous êtes engagé, ce sont vos chiffres, à créer 5 000 emplois par an les premières années et 50 000 emplois en 25 ans sur Eco-Vallée.

Vous avez conçu la Métropole comme une mosaïque de communes avec des PLH (Plans Locaux de l’Habitat), des PLU (Plans Locaux d’Urbanisme) adoptés indépendamment les uns des autres. Vous avez annoncé des objectifs ambitieux en matière de logements sociaux. Il ne suffira désormais plus d’avoir des objectifs chiffrés, il faudra dire où et combien !

Non seulement vous avez dénaturé le concept de Métropole par le périmètre choisi, mais vous en avez également dénaturé le contenu.

C’est, à l’instant où je parle, un arrangement entre communes qui est avant tout une opération destinée à gonfler la dotation financière par habitant attribuée par l’Etat, une opération avant tout financière.

Votre opposition œuvrera dans le sens de la construction de ce dessein collectif s’il est possible.

Bien que dubitatif sur la charte inscrite à l’ordre du jour, qui n’a aucune valeur juridique face à la loi mais qui est destinée à rassurer les maires, nous observerons avec attention la manière dont elle sera appliquée, en rappelant que dans le principe, en cas de conflit, c’est vous et vous seul qui avez le pouvoir.

4EME PRINCIPE : OUI A L’ITALIE MAIS PRIORITE A LA FRANCE ET NON A UNE TENTATIVE ISOLATIONNISTE VIS-A-VIS DE LA REGION

Je ne parle pas de la Région au plan politique mais de la Région en tant qu’entité économique et sociale. Nous avons fêté en grande pompe en 2010 le 150ème anniversaire du rattachement de Nice à la France, l’intégration du comté de Nice à la France.

Si l’Italie doit être le partenaire privilégié de la Métropole, elle ne doit pas être sa priorité, ce serait la doter d’un horizon trop étroit. Nice Côte d’Azur a vocation à être une Métropole au rayonnement international. Pour cela elle ne peut accepter d’être exclue du réseau national de transport à grande vitesse plus longtemps. La L.G.V. (Ligne Grande Vitesse) Sud est la condition indispensable pour « révolutionner » les mentalités et faire rayonner notre Métropole.

Avec la ligne 2 du tramway, cela doit être votre combat prioritaire, notre combat prioritaire à tous. Promettre d’aller à Gênes en 1 h en 2018 comme vous l’avez fait, non seulement est irréaliste car ce n’est pas la priorité de R.F.F. (Réseaux Ferrés de France) mais n’aurait pas de signification économique, si la L.G.V. Sud est n’est pas construite.

Je milite depuis toujours pour l’arc latin Barcelone-Gênes, pour le rééquilibrage de l’Europe vers le sud mais le chaînon manquant Nice-Gênes ne peut en aucun cas se substituer à la priorité de la LGV Sud Est. A la pétanque, c’est ce qu’on appellerait la consolante. Notre Métropole a vocation à autre chose qu’une consolante. De ce point de vue, nous souhaitons l’initiative d’un premier tronçon partant de Nice jusqu’à l’Est varois à l’horizon 2023, mais il nous faut imposer le chaînon manquant. Concernant l’autre priorité, je suis abasourdi, vous n’avez pas prononcé une seule fois le mot tram, pas une seule fois la ligne 2. Pourtant ce doit être la priorité des priorités.

5EME PRINCIPE : CELUI DE LA TRANSPARENCE ET DE LA SIMPLIFICATION

Force est de constater que cela part mal. Le gouvernement, votre gouvernement ressemble à une armée mexicaine, cela vous rappelle quelque chose mais je ne suis pas ministre, je suis certain que l’ambassadeur du Mexique ne sera pas ce soir au quai d’Orsay.

Il y avait 30 Vice-présidents, il y en a désormais 15, et 14 Présidents de commissions, avec cette fois de véritables pouvoirs. Vous avez d’ailleurs longuement détaillé en égrenant les compétences des 14 commissions, le contenu de leurs pouvoirs. Que reste-il aux Vice-présidents ? Il est clair que le pouvoir est désormais aux commissions.

C’est une répartition très politique, qui n’a été guidée que par une préoccupation. Ne pas traumatiser vos Vice-présidents sortants et sortis, préserver leurs égos, leurs appétits. Je ne suis pas sûr que le citoyen se retrouve dans ce subtil dosage et que cela ne se fasse pas au détriment de l’efficacité opérationnelle de cet exécutif. Seul l’avenir le dira.

Voici les cinq grands principes qui guident notre action au sein de ce conseil métropolitain.

J’ai remarqué par ailleurs qu’à quatre reprise, vous avez été cité le Conseil régional en des termes moins agressifs qu’à l’accoutumée, je l’ai noté. Puisque nous en sommes encore au moment des vœux et des résolutions, je vais vous indiquer la mienne pour 2012. Désormais je ne répondrai plus à la moindre interpellation de la Région en séance publique du Conseil municipal ou du Conseil métropolitain. Ce n’est pas le lieu. Il y a une assemblée régionale pour cela et le fait que vous soyez constamment obligé de vous exprimer pourrait être interprété comme le constat que ceux qui vous représentent à l’Hôtel de Région ne vous satisfont pas dans l’exercice de leur mandat d’opposants. Il est vrai que culturellement, ils ne sont pas habitués à être dans l’opposition, ça les forme !

Le Conseil régional est une collectivité ouverte au dialogue. Vous savez où se trouve mon bureau, vous savez où se trouve celui du Président. La porte ne vous a jamais été fermée. Après nous avons nos priorités qui ne sont pas forcément les vôtres. C’est la loi de la démocratie.

Finalement, et ce sera ma conclusion, vous voilà président d’une Métropole dont vous avez dessiné les contours, et qui est quelque part un détournement de la loi sur le cumul des mandats. Vous étiez en 2008 Maire de Nice, Président d’une communauté d’agglomération et Président du Conseil général. La loi vous a contraint à abandonner le Conseil général. Vous avez profité de la réforme territoriale pour vous refaire un petit département comme vous l’avez dit, non par les armes comme au temps des Comtes de Provence mais par la paix.

Je souhaite simplement que les intérêts des populations y soient préservés, que chacun s’y sente respecté, et nous nous efforcerons d’y veiller.

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Christian ESTROSI est un grand adepte du principe : « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Invité sur BFM TV ce matin, il n’a pas hésité à dire que François HOLLANDE n’était pas au niveau parce qu’en qualifiant le chef de l’Etat de « sale mec » il portait atteinte à la fonction présidentielle. C’est Nicolas SARKOZY lui-même qui a dévalorisé la fonction présidentielle tout au long de son mandat. Personne n’a oublié le « casse-toi, pauvre con ! » adressé à un ouvrier.

Par ailleurs, Christian ESTROSI devrait se méfier de ses propres critères d’appréciation. Si on devait mesurer le niveau d’un homme politique à sa propension à utiliser des attaques verbales ad hominem, alors Monsieur ESTROSI a vraiment un tout petit, tout petit niveau.

Patrick ALLEMAND 1er Secrétaire Fédéral – Mandataire de François HOLLANDE pour les Alpes-Maritimes