Forum de l’Egalité républicaine – Discours de clôture

 

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Tout d’abord je voulais vous remercier tous de vous être engagé pour cette journée, en pleine rentrée scolaire. Et plus particulièrement les modérateurs et les intervenants des tables rondes. Si vous avez répondu à cet appel, c’est qu’en conscience, les uns et les autres,  vous avez considéré qu’il fallait passer au dessus de nos différences. Si  toute la gauche est là, cet après-midi, si la société civile a répondu dans toute sa diversité ce matin, c’est que nous avons tous, militants associatifs, citoyens, responsables politiques, senti l’importance du moment. Les sujets n’étaient pas faciles mais nous avons beaucoup appris les uns des autres. C’est cela faire de la politique différemment, c’est cela une véritable plateforme citoyenne.

Le 14 juillet, après le feu d’artifice, Nice a été frappée par un attentat épouvantable, qui a fait 86 morts et près de 400 blessés. Un traumatisme pour notre ville touchée en plein cœur dans un lieu mondialement connu, la Promenade des Anglais. La ville est meurtrie. Contrairement à l’unité nationale qui s’était exprimée après les attentats des 6 janvier et 13 novembre 2015, à Paris,  ici, dès le 15 juillet, les polémiques ont fait rage. Je ne reviendrai pas dessus, cela ne le mérite pas. Mais  nous avons dû supporter une assez longue séquence indigne du moment que nous vivions, indigne de tous ceux qui en quelques secondes avaient perdu la vie, indigne de la douleur des familles.

Tous ceux qui se sont servi  de cet attentat pour en faire une tribune politicienne ne sortiront pas grandis de la période. Sans s’être franchement concerté, car la période n’était pas propice, et parce que de toute manière, nous ne nous parlons pas souvent, tous ensemble, depuis longtemps, aucun d’entre nous n’est entré dans ce jeu là. Je pense que nous devons collectivement en être fiers et c’est ce qui fait que même s’il y a des cousins plus éloignés que d’autres, nous avons un socle qui nous est commun. Cela s’appelle l’éthique républicaine.

Mais nous ne pouvions pas être totalement absents de cette période. Cela n’aurait pas été compris. Il fallait envoyer à l’opinion un message de rassemblement dans une circonstance exceptionnelle. C’est ce qui a conduit toute l’équipe de Nice au Cœur à proposer ce Forum sur l’Egalité républicaine et à poser la question à laquelle vous avez tenté de répondre : « comment renforcer la République ? ». Nous étions au début août et personne n’imaginait encore la déferlante Burkini  qui s’est répandue sur la Côte d’Azur. Ce qui s’est passé depuis cette date n’a, à mon sens, fait qu’amplifier le besoin de cette journée.

Mes chers amis, que l’on soit bien clair, ici, dans cette salle, nous voulons tous combattre les intégristes islamistes, les salafistes, tous ceux qui ne reconnaissent pas la République et qui veulent établir un Etat fondé sur les principes de l’Islam.

Il  faut être conscient que lorsque la parole raciste se libère, quand la laïcité est entamée, ce sont les valeurs de la République qui sont en danger.

C’est la raison pour laquelle, il est de notre responsabilité de porter un discours offensif sur la laïcité et sur la République, sans céder à la tentation de la tweeterisation, de la réaction à court terme. Tout ce qui relève du court terme quand on est sur un sujet de société d’une telle ampleur, comporte nécessairement des limites.

Bien sûr,  il est indispensable de rassurer les parents d’élèves en cette période de rentrée, de prendre des mesures pour la sécurité des écoles. En même temps on ne peut se satisfaire d’une société certes sécurisée mais anxiogène.  Nous devons travailler sur le long terme.

C’est d’ailleurs pour cela que c’est dur pour un responsable politique de répondre à la question posée. Tout simplement parce qu’elle renvoie au temps. Et le temps sociétal est beaucoup plus lent que le temps politique qui n’a que la durée du mandat. C’est en cela que le logiciel de nombreux élus locaux est en panne et qu’une nouvelle génération de pensée doit émerger. On ne va plus demander à un élu local, une piscine, un rond point. Tous les élus locaux savent le faire. Tout simplement, parce que l’amélioration de la vie quotidienne ne passe plus par de meilleurs équipements publics, elle passe par le mieux vivre ensemble et que cela n’est pas quantifiable, pas visible. L’élu local est confronté à des enjeux qui dépassent la proximité.  Plus que jamais la somme des intérêts individuels ne fait pas l’intérêt général. Voilà la contradiction qui  fait « turbuler » tout le système depuis un moment, nous sommes dans cette mutation. Et la République a du mal à trouver la réplique. Ce qui semblait aller de soi, le respect des différences, la liberté d’expression,  et le vivre ensemble, tout cela apparaît désormais fragile.

Ici, nous ne sommes pas en campagne électorale. Ce n’est ni le lieu de défendre un bilan, ni celui de faire un procès.

Et concernant la question qui nous occupe, si la République est aujourd’hui affaiblie, elle le doit à sa classe politique et les responsabilités sont partagées, même si elles ne sont pas à parts égales.

Parce qu’à droite, le premier quinquennat de Nicolas Sarkozy a affaibli la République en trois discours : le discours de Latran, Philippe Pellegrini y faisait allusion à l’instant ; le discours de Grenoble sur l’identité nationale ; le discours de Dakar sur l’homme africain.

A l’inverse, à gauche, les problèmes ont été pointés très tôt par ce que j’appelai la troïka de François Mitterrand. Hubert Dubedout, le maire de Grenoble, le père de la politique de la ville, Gilbert Bonnemaison, à l’origine de la création des Comités de prévention de la délinquance et Bertrand Schwartz, l’homme des missions locales, mais les alternances politiques ont provoqué trop de ruptures, trop de discontinuités. A chaque fois la vision libérale s’est traduite par un désengagement de ces politiques. A chaque fois la vision républicaine s’est traduite par de nouveaux efforts pour réinvestir les quartiers et ainsi de suite, mais les crises économiques successives n’ont plus permis de mettre tous les moyens nécessaires.

Cette ghettoïsation progressive, je l’ai dénoncée depuis des années. Depuis que, élu conseiller général entre 1998 et 2009, j’ai vu le processus progresser sous mes yeux ! Ce qu’il nous faut,  c’est nous donner les moyens de renforcer la République, et interdire, ne peut être la  seule solution. Bien sûr, il faut parfois le faire. Cela signifie que la République ne présente pas suffisamment d’attrait  pour logiquement s’imposer comme un système de valeurs supérieur à tout autre. Le constat est affligeant. Il y a eu lentement, mais inexorablement, ces 30 dernières années, un affaiblissement de la promesse républicaine dans les quartiers. Et ce recul de l’Etat, cet abandon pourrait-on dire, a laissé un vide que la religion, surfant sur les difficultés économiques et sociales,  s’est empressée de combler.

Alors comment la renforcer la République ?

Nous avons évoqué quatre questions : santé, vie associative, égalité homme-femme, laïcité. Nous aurions pu en évoquer d’autres : la culture, l’économie, les transports, la sécurité.

Commençons par l’égalité homme-femme ! Renforcer la République, c’est ne rien céder sur le principe de l’égalité homme-femme. J’avoue être consterné quand je vois des procès en sorcellerie montés contre certains d’entre nous. Ceux qui ne condamneraient pas le burkini seraient des anti-féministes. Convenez que la question est moins binaire que cela. Mis à part la loi Veil pour la légalisation de l’avortement, toutes les grandes avancées des combats féministes ont été obtenues sous des gouvernements de gauche. Dans ce département, j’ai trouvé courageuse la position de Jean Leonetti, qui n’a pas cédé à la pression de ses amis politiques. Par contre, là où il faut être intransigeant, parce que c’est là que commence l’intégrisme islamiste, c’est sur le respect de la liberté. Aucune jeune fille, aucune jeune femme, aucune femme ne doit être voilée sous la contrainte d’un père, d’un frère ou d’un mari. Je fais, vous l’aurez tous compris, allusion au cas de la jeune Samira, qui ne trouvant aucune aide, veut adhérer au FN parce qu’elle pense que seule l’extrême droite la sortira de sa situation. Mais quel échec pour la République ! C’est la République qui doit prendre ses responsabilités et lui venir en aide.

Voilà une question qui mérite qu’on légifère et qu’on crée un délit. Légiférer, non pas pour interdire mais pour émanciper.  La République a su trouver la solution pour libérer la parole des enfants victimes d’actes de pédophilie,  des femmes victimes de violences conjugales, elle doit maintenant faire sauter cette ultime chape de plomb que l’on peut assimiler à une violence faite à la femme. Et dans l’attente, il faut apporter des réponses de proximité. Nous allons travailler sur l’idée de ce fameux système de parrainage qui permettrait  à une femme dans cette situation de parler et d’être mise sous protection d’un parrainage civil, voire, sous protection policière si nécessaire. Et il faut aussi prendre en compte ce qui a été dit à la table ronde. Des associations doivent se mobiliser pour travailler aussi sur les garçons et les jeunes hommes.

Continuons avec la santé. C’est l’un des indicateurs les plus révélateurs des manquements à l’égalité républicaine parce qu’il est clair que tout le monde n’a pas le même niveau d’information. Ce ne sont pas tant les soins proprement dits qui sont inégaux, mais il y a les enjeux en terme de prévention, la santé bucco dentaire des jeunes, la prévention de l’obésité, l’inégal accès à la complémentaire santé, le tabagisme, la consommation de stupéfiants et les phénomènes dépressifs. Il faut développer les maisons de santé sur le modèle de celle des Moulins. Mais, nous allons proposer d’intensifier l’effort sur la prévention des maladies mentales. La violence de l’exclusion sociale, le chômage de longue durée, les échecs familiaux, l’absence de perspective positive, poussent  un certain nombre de personnes au plus profond du désespoir. Le terroriste de Nice avait un peu ce profil. Nous devons développer les permanences de psychiatres et de psychologues sur le terrain, sensibiliser les populations dans un but, non pas de sanctionner, mais de prévenir comme le disait ce matin Huidaide. Il faut mieux coordonner les interventions. C’est là-dessus qu’a insisté Ladislas.

Poursuivons avec la laïcité. Il nous faut promouvoir la laïcité parce qu’elle est le meilleur rempart contre tous les intégrismes. Mais la laïcité ne doit pas se transformer en arme contre les musulmans. L’intégrisme puise sa force dans l’ignorance, lit-on souvent. Eh bien, agissons et mettons le paquet sur l’éducation. Et je rejoins complètement Xavier Garcia. Nous allons proposer à nouveau un accès gratuit pour les Temps d’Accueil  Educatifs, parce que la fréquentation des TAE est inversement proportionnelle au niveau socio économique des familles. Plus la famille est fragile économiquement et moins les enfants participent aux TAE, les statistiques sont édifiantes. Or, ce sont eux qui en ont le plus besoin. Nous devons au minimum faire l’effort sur les quartiers défavorisés. La majorité municipale doit absolument prendre en compte cette demande, sa seule réponse aux enjeux de l’après 14 juillet ne peut être que sécuritaire. Il faut construire des TAE qui, par des systèmes attractifs, par des jeux, fassent la promotion de la citoyenneté et des valeurs de la République. Faire comprendre , dès le plus jeune âge, qu’ensemble, on est plus fort que seul, faire comprendre qu’un fille vaut autant qu’un garçon, même si elle est différente, faire comprendre que le masculin et le féminin se complètent sans que l’un ne domine l’autre, faire des initiations à la démocratie, les faire voter, choisir, leur faire prendre conscience que  quelle que soit leur couleur, leur religion, leur origine et leur sexe, chacun a une voix qui compte autant que l’autre, n’est-ce pas cela l’égalité républicaine ?

Chacun doit prendre ses responsabilités. Mais je peux vous dire que le temps perdu sur ce terrain ne se rattrape jamais. Je suis allé, en tant que 1er vice président de la région, parler de la charte de la laïcité dans des classes de 1ères en lycée professionnel. J’ai lu la colère dans certains regards. Pour de nombreux jeunes, parce qu’ils n’ont pas été formé et éduqué à la laïcité, celle-ci est assimilée à des restrictions de liberté alors qu’au contraire, elle protège la liberté de chacun.

Enfin la vie associative. Nous disposons d’une autre arme dans la mobilisation de moyens pour participer à cette reconquête, la loi de 1901, la vie associative. Là encore, je ne veux faire le procès de personne mais le totalitarisme n’est pas la bonne réponse. Le tissu associatif doit être libre et totalement indépendant du pouvoir municipal quel qu’il soit. Les salariés du monde associatif qui travaillent dans la politique de la ville ont toute notre gratitude parce que ce n’est pas facile, parce qu’il faut avoir la foi républicaine chevillée au corps. Jean-Claude Poirier rappelait ce matin que c’était au cœur des associations que l’on brassait le plus de mixité sociale. Les crédits consacrés à la politique de la ville doivent être augmentés de 30 % en trois ans (10 % par an et ce sont les associations les moins subventionnées actuellement qui doivent en bénéficier prioritairement, afin de diversifier les réponses possibles, et mieux soutenir les initiatives partant du terrain, proposant des méthodes innovantes.  L’association sera de plus en plus l’interface entre ceux qui participent, entre autre, les élus, et ceux qui ne participent pas.  C’est elle qui favorisera la participation des habitants, qui fera entendre la voix des « sans voix ». Il en est de même pour les clubs sportifs dont la majorité des adhérents sont issus des zones sensibles. Les clubs qui ont des difficultés à faire appliquer la laïcité  pendant les activités sportives doivent être aidés. L’exclusion d’un jeune doit être vue comme un échec et non comme une solution. Tout doit être mis en œuvre pour ne pas en arriver là, y compris un dialogue sur la laïcité dans les familles. Mais ce n’est pas aux bénévoles des clubs que cette tâche incombe. Ce point précis fera l’objet d’une proposition pour que des acteurs formés à la pédagogie de la laïcité puissent être mis à disposition de clubs qui auraient besoin d’une intervention ponctuelle. Jean-Baptiste Clerico a insisté sur ce point.

Comme on a pu le voir tout au long de la journée, l’Egalité républicaine, c’est un combat permanent. Elle n’est pas toujours respectée. C’est la raison pour laquelle nous mettrons en place un observatoire de l’Egalité républicaine. Il aura pour mission de recenser les manquements, les discriminations, les injustices et nous savons qu’elles existent, en matière d’emploi, de logement, d’éducation, de conditions de vie, de culture, de santé, de loisirs. Le 14 juillet a placé Nice au cœur de la question terroriste. C’est un enjeu international, c’est un enjeu national mais c’est aussi un enjeu local, compte tenu des enjeux spécifiques niçois.

Nous avons, grâce à la société civile, aux responsables associatifs, syndicaux, aux militants politiques, commencé à construire un diagnostic sans concession de l’état de notre République dans notre ville. Des propositions ont émergé. Elles ont recueilli de l’intérêt, parfois l’assentiment. Nous allons les porter publiquement, travailler, voir ce qu’il est possible de mettre en place et nous nous retrouverons l’an prochain, à la même époque, pour la 2ème édition du Forum de l’Egalité républicaine.

Vive la République !

La mort de Michel Rocard !

 
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C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Michel ROCARD. Désormais, nous sommes nombreux à nous sentir politiquement orphelin. Beaucoup le disent. Et je sais ce qu’ils ressentent. Notre génération était trop jeune pour avoir connu le PSU d’où était issu Michel ROCARD.  Nous sommes toute une clique (VALLS, CASTANER, TERRASSE aussi, et tant d’autres, à avoir adhéré au PS entre 1982 et 1988 pour lui, pour qu’il soit Président de la République.

Vous trouverez ici la vidéo de l’appel de Conflans, le 19 octobre 1980. J’ai choisi cet extrait parce que c’est en l’écoutant que j’ai décidé de faire de la politique. Quelques jours après, j’adhérais au syndicat étudiant UNEF-ID et un peu plus tard à Paris je rencontrais Manuel VALLS. C’est lui qui me confia la tâche d’organiser les jeunes rocardiens dans notre département

 

 

J’avais choisi ROCARD parce qu’il incarnait la modernité, le réformisme avant… l’heure alors que pour moi MITTERAND incarnait l’archaïsme, la façon de faire de la politique que j’ai toujours détesté. Michel ROCARD était l’homme de la 2ème gauche avec Edmond MAIRE et la CFDT. Cette gauche qui ne fait pas d’idéologie mais qui transforme et réforme.

Je l’avais aussi choisi parce que c’était l’homme du parler vrai ! Et c’est ce qui me plaisait. Nous étions tous de jeunes économistes et nous savions pertinemment que le programme économique de François MITTERAND, fait pour permettre un accord avec le PCF, était totalement irréaliste. Nous savions tous que les nationalisations à 100% étaient une erreur magistrale alors que Michel ROCARD préconisait des nationalisations à 51%. Nous savions tous que l’économie ne résisterait pas aux promesses du candidat MITTERAND, que le franc courait à la dévaluation. Nous avions tous prévu que cela se terminerait mal, ce qui fut le cas avec le tournant de la rigueur, qui à mon sens est plus fondamental que ce que l’on reproche à HOLLANDE aujourd’hui. Cette confrontation du socialisme avec le réel, c’était nous qui la maîtrisions.

C’est ce que j’ai retenu pour toute mon action politique. Je me suis toujours évertué à m’appliquer à moi-même l’exigence d’éthique qu’il nous apportait. Je n’ai jamais tenu au cours de mes campagnes électorales, des promesses irréalistes. Parce que j’ai toujours respecté les gens. C’est tellement facile de les abuser vu le décalage de quantité d’informations qu’il peut y avoir entre un citoyen normal et un responsable politique. Et il m’est arrivé quelques fois, au Conseil Régional de tirer la sonnette d’alarme par rapport à des mesures trop coûteuses. Et parfois d’être entendu. La vraie générosité, ce n’est pas celle de l’instant mais celle qui s’inscrit dans la durée, ce n’est pas celle qui se finance par l’emprunt parce qu’elle pénalise les générations futures. C’est cela aussi l’éthique en politique.

Cette manière de se confronter au réel, alors que d’autres évitent de l’intégrer dans leur raisonnement, a structuré cette époque et mon engagement. Les gens qui adhéraient à ce moment là au PS pour suivre ROCARD, à l’instar de ceux qui sont venus voter pour Ségolène ROYAL en 2006, n’étaient pas forcément socialistes.

D’ailleurs la violence de certains débats en a fait fuir plus d’un.

Tant d’années après, ce débat semble aujourd’hui encore d’actualité. Le débat qu’il y a aujourd’hui entre les frondeurs et la majorité du parti est le même qu’à l’époque mais il est inversé. Aujourd’hui, le PS est devenu un parti social démocrate et n’est plus un parti socialiste au sens originel du terme. Et les frondeurs incarnent ce passé et souhaitent cette revanche

Michel ROCARD fut tout de même le  Premier Ministre de François MITTERAND avec quelques belles réussites : le RMI voté à l’unanimité, la CSG qui finance une partie de notre protection sociale, passée par le 49-3, la loi sur la transparence financière des partis politiques, mais ce qui compte encore plus à mes yeux, les accords Matignon sur la Nouvelle Calédonie. 30 ans après la guerre d’Algérie, les circonstances de l’histoire lui permirent de démontrer son savoir faire, lui qui avait toujours été hostile à la guerre d’Algérie.

Ce Parti Socialiste social démocrate  et réformiste dont Rocard rêvait, c’est finalement HOLLANDE qui l’a fait muter et transformer.

De même que c’est Hollande, qui, avec le pacte de compétitivité que Michel ROCARD a toujours approuvé, a mis en œuvre ce fameux réformisme de gauche. Michel Rocard ne reprochait rien à François HOLLANDE de la pertinence de ses choix économiques et sociaux qu’il trouvait justes et courageux. Il lui reprochait de ne pas en avoir suffisamment averti les français avant 2012. Mais, aurait-il été élu face à SARKOZY sur la seule promesse de sang et de larmes. Michel ROCARD l’aurait certainement fait et il aurait probablement dit, après sa défaite, que c’était son honneur.

C’est une perte majeure pour la Gauche et même s’il n’a pas été Président de la République, il laissera une trace dans l’histoire à l’instar de Pierre MENDES FRANCE dont il fut proche. Il était en avance sur son temps.

J’étais rocardien et je le suis toujours resté. Parce qu’être rocardien cela signifie quelque chose. C’est lui qui m’a donné la passion de la belle politique, celle que j’essaie de pratiquer aujourd’hui au quotidien dans les responsabilités qui sont les miennes.

 

BREXIT !

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L’Union Européenne reste le plus formidable projet politique de la fin du XXème siècle et du XXIème siècle pour adapter le destin de 28 pays aux défis de la mondialisation.

Le vote des Anglais est un coup sévère porté à la construction européenne mais il n’est pas définitif. Ce sont les Anglais qui en seront les premières victimes car cela peut avoir des conséquences non négligeables pour eux. Affaiblissement de la monnaie, hausse du chômage, perte de rayonnement pour la City, arrivée de nouvelles immigrations, etc.

Désormais, l’avenir de l’Europe dépend de la capacité des dirigeants politiques à se mettre à la hauteur des enjeux communs aux peuples de l’Union Européenne.

La question européenne occupera probablement une place importante dans la prochaine élection présidentielle de 2017. Tous les responsables politiques doivent faire les efforts pour ne pas instrumentaliser le défi européen qui est devant nous et éviter de succomber aux tentations populistes ayant pour objectif de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Dans ce contexte, la très bonne image dont bénéficie François HOLLANDE dans l’ensemble des peuples européens, peut permettre à la France de jouer un rôle central dans le redémarrage d’une Europe qui ne pourra se faire contre les aspirations des peuples et qui ne peut plus être un simple grand marché financier et économique. C’est le message principal de ce qui s’est passé hier en Grande Bretagne.

Observatoire de la laïcité – Les huit constats du troisième rapport qui établit son bilan annuel quant au respect du principe de laïcité.

observatoire-laiciteDans le contexte particulier des attentats, fait à la fois d’inquiétude et d’émotion, l’Observatoire de la laïcité considère plus nécessaire que jamais de dresser l’état des lieux de la laïcité en France avec une grande rigueur d’analyse, d’autant plus qu’elle est un objet important du débat politique.
Il s’agit aussi pour l’Observatoire de la laïcité de veiller à l’application ferme et sereine des principes qui fondent la laïcité et de faire œuvre de pédagogie, pour que chaque citoyenne et chaque citoyen puisse s’approprier la laïcité et la faire vivre au quotidien.
En ce sens, l’Observatoire de la laïcité répond à de nombreuses sollicitations sur les règles d’application du principe de laïcité, et est à l’origine ou partenaire de nombreuses formations qui sont organisées sur la laïcité et la gestion du fait religieux partout en France. Ce rapport en fait largement état.

C’est ainsi qu’a été mené un travail important avec, notamment, le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le Commissariat général à l’égalité des territoires et le Centre national de la fonction publique territoriale afin de réaliser des modules de formation et des kits pédagogiques à l’usage de tous les acteurs de terrain. Le ministère de l’Intérieur et son Bureau central des cultes se sont également mobilisés avec, en particulier, la mise en place de diplômes universitaires de formations civiles et civiques sur la laïcité à destination des fonctionnaires, des ministres des cultes qui le souhaitent et des aumôniers.
Je ne doute pas que le point 4 fera polémique puisque beaucoup ont le sentiment que la situation au coeur de la communauté nationale se tend, que le discours sur la tentative d’une communauté d’imposer son mode de vie aux autres se développe mais les statistiques sont les statistiques. Il y avait l’insécurité et le sentiment d’insécurité, nous allons entrer dans le même type de raisonnement avec la laïcité.

L’Observatoire de la laïcité fait plusieurs constats :

1. Si les formations à la laïcité se sont multipliées, en particulier à l’initiative de l’Observatoire de la laïcité, les autorités compétentes doivent continuer à inciter leurs agents à les suivre et, pour le secteur privé, doivent assurer une diffusion la plus large possible des outils de gestion du fait religieux mis à la disposition des acteurs de terrain.

2. Depuis de nombreuses années, la crise économique et sociale, la trop faible mixité sociale dans certains quartiers et établissements scolaires et le contexte international renforcent certains replis identitaires et différents communautarismes. Ceux-ci conduisent dans certains cas à des pratiques religieuses réinventées et radicales.

3. Dès lors, l’Observatoire de la laïcité appelle l’Etat à ses responsabilités dans la mise en place de politiques publiques ambitieuses et salue les initiatives prises en faveur d’une plus grande mixité sociale et d’un dialogue franc et sincère avec les cultes menées notamment par les ministères de l’Education nationale et de l’Intérieur.

4. Comparativement au bilan de l’année dernière, les atteintes directes au principe de laïcité ne semblent pas en augmentation. L’Observatoire de la laïcité constate en même temps une réelle prise de conscience autour de la nécessaire pédagogie de la laïcité, qui s’illustre par une multiplication des initiatives, des formations, des débats citoyens et des sollicitations reçues quotidiennement par l’Observatoire de la laïcité.

5. La crainte d’un glissement de la laïcité vers une volonté de « neutralisation de la société et des individus » et de son instrumentalisation reste partagée au sein des organisations cultuelles et parfois dans le milieu socio-éducatif.

6. Le traitement médiatique, bien qu’il ait gagné en objectivité, continue de manquer trop souvent de recul, ce qui renforce les confusions et les crispations. L’Observatoire de la laïcité appelle à nouveau les médias à la plus grande vigilance dans le traitement médiatique de tout sujet touchant au principe de laïcité et aux religions.

7. Les actions menées au niveau local par les collectivités, les préfectures, les associations ou les citoyens eux-mêmes ont un impact positif certain tout en restant le plus souvent méconnues. Ces initiatives doivent être mises en valeur et démultipliées sur l’ensemble du territoire.

8. Le principe de laïcité reste mal compris dans de nombreux pays étrangers, souvent interprété à tort comme un principe d’interdit. Cela peut parfois avoir des incidences négatives sur les relations diplomatiques de la France. L’Observatoire de la laïcité considère essentiel de continuer à solliciter les représentations diplomatiques de la France et d’y multiplier les initiatives expliquant ce principe majeur de la République.

Message de solidarité après l’attentat d’ Orlando

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50 morts, 53 blessés à Orlando en Floride dans une boite de nuit gay. Ayons une pensée pour toutes ces victimes. Elles sont victimes d’un acte homophobe et terroriste, perpetré par un americain d’origine afghane qui a fait allégeance à l’Etat Islamique. Ayons aussi conscience qu’un pareil acte peut se passer à tout moment dans une boite homosexuelle, y compris chez nous. J’adresse un message de solidarité à la communauté gay de Nice choquée par cet acte horrible et je veux lui dire que nous sommes tous concernés.