Retraites : une réforme de progrès social pour défendre le système par répartition

 

La réforme des retraites présentée par le Premier ministre est astucieuse. Elle a surpris tout le monde par sa rapidité et son contenu. Il s’agit d’une réforme de progrès social qui préserve l’essentiel, notre système par répartition, de combler le déficit des régimes de retraite qui devrait s’élever à 20 milliards d’euros en 2020, et de faire progresser la justice au sein du système de retraites.

Ce matin les syndicats sont perplexes par rapport à la réussite de leur mobilisation du 10 septembre, et le front syndical est divisé. En effet plusieurs écueils redoutés ont été évités. La réforme annoncée écarte la désindexation des pensions, et c’était un des soucis de nos retraités. Elle écarte aussi le changement des bornes d’âge ou encore toute accélération de l’augmentation de la durée de cotisation d’ici à 2020. La durée de cotisation prendra en compte l’allongement de l’espérance de vie par une actualisation tous les 3 ans sans dépasser 43 ans en 2035. Il ne peut en être autrement compte tenu de notre  pyramide démographique actuelle.  Cette réforme s’appliquera à tous, salariés du privé comme du public. C’est donc une mesure juste.

Autre souci la CSG. Cette réforme, financée par les cotisations plutôt que la CSG, sera favorable aux retraités, dont le pouvoir d’achat sera préservé. C’était pour le coup la volonté, le souhait exprimé par l’ensemble des organisations syndicales.

Le gouvernement a pris à bras le corps les véritables enjeux de la réforme des retraites. Pour la première fois, la pénibilité est prise en compte, avec la mise en place d’un compte de prévention de la pénibilité, financé par les employeurs. La réforme s’attaque aux inégalités entre les femmes et les hommes, notamment par la validation des trimestres à partir de 150 heures SMIC au lieu de 200 heures et la refonte des avantages familiaux réservés aujourd’hui aux seuls parents de plus de trois enfants et touchés à 70 % par des hommes. Elle prend en compte la situation des jeunes : toutes les périodes d’apprentissage seront désormais validées, avancée majeure pour les 435.000 apprentis en formation.

Cette réforme a été menée dans le dialogue social. Il faut bien comprendre que le dialogue social ne s’est pas limité aux 48 heures qui viennent de s’écouler. Elle est favorable aux salariés et retraités, et utile au système par répartition.