Airbnb est une question plus complexe qu’il n’y paraît

 

La montée en puissance des protestations contre les locations Airbnb se poursuit. Après les hôteliers, voici venir le tour des copropriétaires.

J’ai toujours été sceptique sur la position des hôteliers parce que je considère que la cible touristique n’est pas la même. Ceux qui viennent sur Nice en location Airbnb n’ont pas les moyens de venir séjourner en hôtel. Airbnb et les autres plateformes visent la classe moyenne, notamment le couple avec enfants, et les jeunes qui n’ont pas les moyens de se payer l’hôtel et deux repas par jour au restaurant, voir en sandwicheries.

Airbnb est la traduction de la mondialisation et de la démocratisation du tourisme.

Par contre je comprends que certaines copropriétés soient excédées. Interdire les locations Airbnb est illusoire. C’est contraire au principe de la libre administration d’un bien immobilier par son propriétaire. Du moment qu’il a quitté impôts et taxes, il n’y a rien à dire ou peu, les procès étant coûteux pour les copropriétés et ayant des issues aléatoires.

C’est au niveau des règlements intérieurs des copropriétés que certains garde-fous peuvent être mis.

Mais Airbnb c’ est aussi bien d’autres aspects qu’il faut avoir à l’esprit.

Le problème majeur c’est le fait que les appartements en location Airbnb sont autant d’appartements retirés du marché de la location privée. Plus le nombre de Airbnb augmente, plus le marché locatif privé se tend. C’est une des causes de l’augmentation du prix des loyers dans le privé.

Le second problème est la finalité qui va de l’exploitation commerciale au complément de revenus. Certains se sont lancés dans de véritables petites entreprises, achètent des biens immobiliers avec cette seule finalité. Une des solutions serait de limiter le nombre de biens louables en Airbnb par foyer fiscal, (trois par exemple). Par contre il ne faut pas prendre de mesures aveugles car pour de nombreux foyers il s’agit d’un complément de revenus qui permet juste d’améliorer un niveau de vie sans cesse attaqué par des taxes et autres impôts.

Enfin il ne faut pas oublier que cette classe moyenne qui économise sur son budget hébergement est celle qui fait les beaux jours de nos restaurateurs limonadiers, celle qui consomme les loisirs et qui fait aussi travailler le boulanger et l’épicier du coin.

Sans compter ces petits revenus complémentaires de la voisine qui fera le ménage avant chaque arrivée ou de la personne qui viendra faire l’accueil à la place du propriétaire.

C’est tout cela Airbnb. Alors Pour ou contre ?