Quand la ségrégation territoriale se fait complice de la Covid

L’explosion de cas de Covid à l’Ariane vient nous rappeler que la Covid s’est particulièrement bien adaptée aux inégalités sociales.
Isolement du quartier, surpopulation dans les appartements, gestes barrières appliqués de façon aléatoire, absence de mixité, tous les ingrédients sont réunis pour qu’effectivement un cluster explose à l’Ariane.
Et pour réponse, la mairie annonce des actions de prévention. A ce stade c’est un minimum syndical et c’est très insuffisant.
Cela fait un an que le coronavirus sévit et que l on nous rabat les oreilles avec les gestes barrières, le port du masque, le lavage des mains. A l’Ariane ils sont informés comme ailleurs.
Il y a simplement des gens qui ont décidé de s’asseoir sur les consignes. Entre le haut du boulevard Saramito et les chênes blancs, j’ai parcouru le trajet en voiture et j’ai compté 58 personnes sans masques.
L’ ennui, c’est que toute la ville est concernée par ce cluster.
Il n’y a donc qu’une seule solution. Je demande à ce que l’on considère l’Ariane comme priorité territoriale, et qu’un centre de vaccination soit implanté dans une école du quartier pendant les vacances scolaires qui vont débuter afin de vacciner un maximum de monde dans la quinzaine.
Je demande également que l’Etat prenne en compte la situation particulière de notre département et de notre ville compte tenu du taux d’incidence que nous subissons. Nous devons bénéficier de moyens vaccinaux supplémentaires.

Covid : que se passe-t-il à Nice ?

Le taux d’incidence dans les Alpes Maritimes est le plus élevé de France avec 448 cas pour 100 000 habitants, soit plus du double de la moyenne nationale qui est de 211.
Mais c’est à Nice que la situation est la plus critique puisque le taux dépasse 500, ce qui équivaut à 1700 nouveaux cas par semaine. Saint Laurent du Var est dans la même situation. Dans les autres villes du littoral, cela varie entre 250 et 500.
Il est clair qu’ un effort collectif s’impose et que les contrôles, le non port du masque, etc, doivent être plus fréquemment sanctionnés. Sinon l’hécatombe va se poursuive et nous amener inéluctablement vers ce 3eme confinement. Nous n’aurons qu’à nous en prendre qu’à nous même.
Pour plus de précisions je vous renvoie au quotidien régional qui fait un point très précis de la situation.

Je n’ai manifesté ni contre les masques, ni contre les vaccins : la gauche doit s’interroger.

Répondant à l’appel d’une trentaine d’associations, de syndicats et de partis politiques, nous étions 150 environ à la gare SNCF à 14h15 pour manifester contre la loi sécurité globale et contre la loi sur le séparatisme.
Au moment où le cortège allait démarrer, plus une centaine de manifestants nous ont rejoint et se sont infiltré dans le défilé avec des slogans anti-masques et anti-vaccins alors que je milite et pour les masques et pour les vaccins !
Le problème est que collectivement les organisations de gauche n’ont pas pu canaliser cette participation inopportune qui par son nombre et son dynamisme a pris le dessus.
Et nous nous sommes retrouvés un tas à nous désolidariser d’un cortège que nous avions nous même organisé.
Cela pose un vrai problème et doit nous interpeller collectivement.
Restons toutefois lucides également. Si ce qui est arrivé a pu arriver c’est qu’il y a un grave problème de mobilisation à gauche.

Le Royaume Uni, foudroyé par le variant anglais vient de franchir la barre des 100 000 morts

C’est le 1er pays européen à franchir cette barre symbolique. Les Etats-Unis ont passé la barre des 400 000 morts, la Covid leur a coûté plus que la seconde guerre mondiale en pertes humaines.
Et ici c’est toujours pareil. Chacun fait semblant de ne pas voir ce qu’il se passe à côté. Mais la situation est difficile partout.
Les restaurateurs sont fermés en Allemagne, en Angleterre, au Portugal, en Italie. Il n’y a pas qu’en France.
Le confinement est généralisé dans tout le Royaume Uni, en Allemagne pour de longues semaines, les écoles sont arrêtées. ici une minorité bruyante conteste un couvre feu qui risque finalement de ne pas s’avérer suffisant mais nous aurons essayé.
Qu’on le veuille ou non depuis le début de l’automne on s’en tire mieux que beaucoup d’autres même si c’est indécent à dire avec plus de 300 morts par jour.

Il faut étendre en urgence le RSA aux 18-26 ans

La génération « Covid » se trouve face à une impasse et les 45 000 étudiants de notre université n’ échappent pas à la règle.
Cette pandémie met en lumière encore davantage la précarité étudiante qui est un problème politique structurel qui ne date pas de la Covid. Simplement une activité économique normale dans le pays permettait de joindre les deux bouts avec des petits boulots.
Désormais la pandémie et les différentes décisions de confinement, puis de couvre feu à 20h puis à 18h ont fait voler en éclat ce fragile équilibre.
Il y a urgence à intervenir dans au moins 3 domaines :
– l’alimentation. Aujourd’hui certain.e.s étudiant.e.s ont faim dans la 5eme puissance économique mondiale.
Il y a des mesures nationales qui sont prises. Les resto U vont servir désormais deux repas par jour à 1€ à tous les étudiants, qu’ils soient boursiers ou non, de nationalité française ou étrangère.
Localement, des actions de solidarité sont menées par la Face06 et son épicerie sociale Agorae, très soutenue par la ville, qui devrait ouvrir le 1er restaurant social prochainement.
A la Cité Universitaire Jean Médecin, une épicerie sociale reposant sur une aide associative a été ouverte et fait face à une demande croissante, la ville est moins présente . Certains ont même des difficultés à faire leurs courses, les cours finissant à 18h alors qu’il y a le couvre feu.
– l’hébergement. Il reste à certains étudiants quelques dizaines d’euros, une fois la location de la chambre payée, et notamment dans le privé, on signale des impayés
– le moral étudiant est en berne.Si la sensation de se sentir abandonné est si forte, c’est qu’elle correspond à une réalité. Les Facs sont confinées, les étudiants ne connaissent quasiment pas leurs enseignants et sont en rupture de lien social, ils sont dans leur chambre de 9m2. Il y a des tentatives de suicides et nombre d’entre eux sont sous anti-dépresseurs.
Le gouvernement annonce un retour au présentiel un jour par semaine pour tous les étudiants et pas seulement pour les 1eres années, pour lutter contre cet isolement. Il annonce aussi la création de 22 000 emplois de tuteurs dont 400 sur Nice.Quelle formation auront ces tuteurs? C’est le flou arstistique.
J’aurais souhaité que des moyens supplémentaires soient affectés au BAPU ( Bureau d’Aide Psychologique Universitaire). Ils sont totalement débordés au boulevard Dubouchage.
C’est entre autres le résultat de la perte des petits boulots qui permettaient à certains de vivre décemment et qui provoque une brutale paupérisation des étudiants salariés.
Précarité financière, précarité affective, précarité sociale, nous devons envoyer un signal fort à notre jeunesse. Il faut étendre le bénéfice du RSA aux 18-26 ans, éventuellement sous conditions de ressources.. Je suis conscient que cette réponse matérielle n’est pas suffisante mais elle est désormais indispensable à cette « Génération Covid ».