Décidément, certains persistent et signent.

« Errare humanum est, perseverare diabolicum ». Cette célèbre formule pourrait s’appliquer à une certaine gauche qui ne tire aucun enseignement des dernières élections municipales.
Je viens de prendre connaissance d’un appel à un rassemblement qui se tiendra jeudi 5 novembre à 18h30 devant le parvis de la basilique Notre Dame.
Le texte qui le précède traitant de ce que pourrait être une conception républicaine de la lutte contre le terrorisme est intéressant.
Une première liste de signataires vient d’être publiée. Vous n’y trouverez pas Nice au Cœur et pour cause, nous n’avons pas été sollicité pour le signer.
Pourtant cette démarche de rassemblement nous intéresse sur un sujet aussi crucial qui appelle à l’unité et à la responsabilité. C’est la raison pour laquelle nous appelons nos adhérents et nos sympathisants à y venir. Et nous serons signataires de cet appel.
Le poison de la division a conduit la gauche à être éliminée en mars 2020.
Notre liste a obtenu 6,54% des suffrages au dernières élections municipales. Et que cela plaise ou non, il sera difficile de faire sans nous.

Côte d’Azur Habitat : Plus aucun élu de l’opposition au Conseil d’administration !

J’ai observé avec beaucoup d’attention la nouvelle composition du Conseil d’Administration de Côte d’Azur Habitat. On peut constater que les deux anciens présidents y figurent toujours (Dominique Estrosi Sassone et Philippe Pradal) et que seulement deux non niçois font leur entrée (Ladislas Polski et Joseph Ségura).
On note surtout que l’opposition municipale n’y est pas représentée. C’est très grave. Je me souviens que nous nous sommes battus dans les groupes successifs que j ai présidés (Changer d’Ère en 2008 et Un Autre Avenir pour Nice en 2014) pour que l’on puisse y être présent. C’est d’ailleurs ce qui a permis à Paul Cuturello, membre à l’époque du Conseil d’Administration, de monter au créneau sur les dossiers logement à chaque fois que cela était nécessaire.
Je ne comprends pas l’absence de bataille politique publique conduite par le groupe Nice Ecologique pour parvenir à imposer un membre de l’opposition républicaine.
C’est à se demander si le logement de dizaines de milliers de niçois les préoccupe.
On se souvient que

Paul Cuturello

a dénoncé à chaque fois :

– Le peu d’ambition pour rattraper le retard dans la construction des logements sociaux (à peine plus de 11 % alors que la loi en exige 25 %) ;
– Le recours systématique aux VEFA (vente en l’état futur d’achèvement) pour financer les nouvelles constructions ;
– Les contournements astucieux pour faire gonfler le nombre des constructions (par l’augmentation des logements étudiants par exemple) ;
– Les problèmes récurrents dans les grands ensembles souvent situés en périphérie de la ville : problèmes des facturations d’eau excessives aux Liserons et à Saint Charles, proliférations des rats à Bon Voyage, les Moulins, les Liserons et Saint Charles.
– Le manque de transparence dans l’attribution des logements sociaux, l’opposition n’ayant pas réussi à siéger à la commission d’attribution des logements sociaux dont on ne sait toujours pas qui la préside (cette information ne figurant pas sur le site de Côte d’Azur Habitat).
L’absence de l’opposition à Côte d’Azur Habitat est un très mauvais signal pour la transparence de la gestion et pour les locataires qui venaient nombreux nous interpeller. Vers qui pourront-ils se tourner désormais ?
Les écologistes ne pourront même pas se battre au sein du Conseil d’administration pour faire avancer les dossiers de rénovation énergétique de logements sociaux très dépensiers car mal isolés.

Michèle Rubirola maire de Marseille !

Bravo à Michèle Rubirola qui a su, avec courage et ténacité, s’affranchir des consignes d’EELV et a privilégié la voie du rassemblement des gauches à celle de l’autonomie.

C’est un formidable espoir qui se lève dans toute notre région car ce Printemps Marseillais a montré la voie. Même si des partis comme le PS et ou le PCF ont participé à la coalition, ils n’ont pas pour autant eu un rôle majeur, ils se sont fondus dans un collectif citoyen.

Certes cela s’est fait dans la douleur avec un suspens insoutenable permis par un mode de scrutin qui peut permettre toute les combines et qu’il est urgent de modifier

J’ai connu en 1998 l’histoire des trois tours. C’était le même parfum. Les syndicalistes et les forces de gauche manifestant devant l’hôtel de région. Les deux premiers tours de scrutin le fameux vendredi noir, la peur de se faire voler la victoire par un accord entre la droite et le FN.

Et la délivrance du 3eme tour le lundi matin. C’est ce vendredi noir qui entraîna la réforme du mode de scrutin régional qui est à mon sens le meilleur. La prime à la liste arrivée en tête est de 25%. Cela suffit pour permettre une élection en toute clarté et assurer une majorité à l’exécutif. Et en même temps cela permet d’avoir des oppositions structurées.

Les enseignements du scrutin municipal au plan national : dégagisme, écologistes, gauche, femmes.

Le dégagisme, cette nouvelle notion apparue avec l’élection d’Emmanuel Macron, puis de son armada de députés LREM venus de tous horizons se poursuit.

Les élections européennes avaient confirmé cette tendance avec la première place du Rassemblement National et la poussée d’EELV, achevant pouvait-on penser la dislocation du débat classique gauche droite.

Les élections municipales permettent de tirer un certain nombre d’enseignements.

Le PS a plutôt bien résisté, gardant Paris, Nantes, Lille et reprenant à la droite Nancy souvent avec des coalitions avec les écologistes. Même si les écologistes ont pris au PS Poitiers et Strasbourg, leur progression se fait surtout aux dépens de la droite. c’est le cas de Bordeaux, Lyon, Annecy. Demeure le cas particulier de Marseille qui n’est pas encore définitivement acquis à la gauche.

Ça a donc vraiment bougé à la tête des plus grosses villes de France. Que ce soit au niveau des étiquettes politiques, mais aussi et surtout du profil des nouveaux maires élus ou réélus dans les villes de plus de 100.000 habitants, on constate un renouvellement assez important par rapport aux équipes précédentes.

Trois ans après avoir semblait balayés par le « nouveau monde » promis par LREM, la balance penche désormais clairement à gauche dans les villes de plus 100.000 habitants. 57% sont tenues désormais par la gauche. Et si l’on ne regarde que les dix plus grandes, seules deux d’entre elles auront des maires de droite après ces élections municipales. Mais les équipes gagnantes sont souvent le reflets de coalitions agrégeant des militants de partis avec des personnes engagées dans le monde associatif assez loin des schémas classiques.

Enfin les électeurs et électrices ont utilisé un autre moyen pour continuer dans le dégagisme ambiant : les femmes. À l’issue des élections, cinq des dix plus grandes villes de France seront dirigées par des femmes. La plus inattendue, c’est sûrement Jeanne Barseghian à Strasbourg. À Paris, l’élection d’Anne Hidalgo était attendue tout comme celles de Johanna Rolland à Nantes ou celle de Martine Aubry à Lille. Il reste beaucoup de suspense à Marseille concernant la mairie mais la seule certitude, c’est qu’une femme sera à la tête de la ville.