Il faut étendre en urgence le RSA aux 18-26 ans

La génération « Covid » se trouve face à une impasse et les 45 000 étudiants de notre université n’ échappent pas à la règle.
Cette pandémie met en lumière encore davantage la précarité étudiante qui est un problème politique structurel qui ne date pas de la Covid. Simplement une activité économique normale dans le pays permettait de joindre les deux bouts avec des petits boulots.
Désormais la pandémie et les différentes décisions de confinement, puis de couvre feu à 20h puis à 18h ont fait voler en éclat ce fragile équilibre.
Il y a urgence à intervenir dans au moins 3 domaines :
– l’alimentation. Aujourd’hui certain.e.s étudiant.e.s ont faim dans la 5eme puissance économique mondiale.
Il y a des mesures nationales qui sont prises. Les resto U vont servir désormais deux repas par jour à 1€ à tous les étudiants, qu’ils soient boursiers ou non, de nationalité française ou étrangère.
Localement, des actions de solidarité sont menées par la Face06 et son épicerie sociale Agorae, très soutenue par la ville, qui devrait ouvrir le 1er restaurant social prochainement.
A la Cité Universitaire Jean Médecin, une épicerie sociale reposant sur une aide associative a été ouverte et fait face à une demande croissante, la ville est moins présente . Certains ont même des difficultés à faire leurs courses, les cours finissant à 18h alors qu’il y a le couvre feu.
– l’hébergement. Il reste à certains étudiants quelques dizaines d’euros, une fois la location de la chambre payée, et notamment dans le privé, on signale des impayés
– le moral étudiant est en berne.Si la sensation de se sentir abandonné est si forte, c’est qu’elle correspond à une réalité. Les Facs sont confinées, les étudiants ne connaissent quasiment pas leurs enseignants et sont en rupture de lien social, ils sont dans leur chambre de 9m2. Il y a des tentatives de suicides et nombre d’entre eux sont sous anti-dépresseurs.
Le gouvernement annonce un retour au présentiel un jour par semaine pour tous les étudiants et pas seulement pour les 1eres années, pour lutter contre cet isolement. Il annonce aussi la création de 22 000 emplois de tuteurs dont 400 sur Nice.Quelle formation auront ces tuteurs? C’est le flou arstistique.
J’aurais souhaité que des moyens supplémentaires soient affectés au BAPU ( Bureau d’Aide Psychologique Universitaire). Ils sont totalement débordés au boulevard Dubouchage.
C’est entre autres le résultat de la perte des petits boulots qui permettaient à certains de vivre décemment et qui provoque une brutale paupérisation des étudiants salariés.
Précarité financière, précarité affective, précarité sociale, nous devons envoyer un signal fort à notre jeunesse. Il faut étendre le bénéfice du RSA aux 18-26 ans, éventuellement sous conditions de ressources.. Je suis conscient que cette réponse matérielle n’est pas suffisante mais elle est désormais indispensable à cette « Génération Covid ».

Même les canons à neige sont en chômage partiel !

La fin décembre et le debut janvier sont le théâtre de chutes de neige abondantes. Cela fait des années que l’on avait pas vu le Cheiron, le col de Vence, le mont Vial autant enneigés sans parler des stations de ski.
Et c’est malheureusement l’année où les stations de ski sont fermées pour des raisons sanitaires.
Hôteliers, restaurateurs des neiges rejoignent la cohorte des sinistrés de la profession et ont recours au chômage partiel pour leurs salariés, les stations sont aidées par l’Etat.
Ce n’est pas la première fois que les stations manquent les vacances de Noël mais d’habitude c’est à cause du manque de neige et compensé par d’autres activités. Là c’est difficile.
Même les canons à neige sont en chômage partiel. Cela fait des années que cela n’était pas arrivé.
Je pense que maintenant que les vacances scolaires, cause de saturation des stations, sont passées, le dossier des stations de ski pourrait être réexaminé.

Épicerie Solidaire : Rencontre avec Kamel et Vincent

La cité Jean Médecin était déserte ce matin lorsque je suis allé rencontrer les deux âmes de cette épicerie solidaire.
Kamel je le connais (même si je ne l ai pas reconnu sous le masque !) car il est aussi bénévole au Café Suspendu.
Vincent, je ne le connaissais pas mais on les devine complémentaires.
Chaque semaine, en périodes de cours, ils accueillent 200 étudiant.e.s
L’épicerie tient sur 4 pièces.
Eaux minérales, boîtes de conserves, produits d’hygiène, pommes de terres sont stockés dans deux locaux attenants. Il y a le guichet où l’on retire son paquet et celui où on s’enregistre. Simple et efficace.
Seule difficulté cette épicerie est un comité de solidarité mais il n’a pas de structure juridique. N’étant pas une association loi de 1901 reconnue, il ne peut accéder directement à la banque alimentaire.
Mais un solide partenariat avec le Secours Populaire permet de contourner cette difficulté.
Un grand merci à Kamel et Vincent pour le temps qu’ils consacrent à lutter contre la progression de la précarité étudiante dans nos cités universitaires.

Soutien au monde de la culture

Ce sont les théâtres et les cinémas qui demeurent les plus touchés au sein du monde de la culture. Mais il ne faut pas non plus oublier les concerts qui emploient beaucoup d’intermittents du spectacle
Tout le monde ne peut pas se libérer entre 12 et 14 h un mardi pour des raisons professionnelles mais chacun a le devoir de prendre position pour soutenir le secteur de la culture autant essentiel pour la démocratie que pour la cohésion sociale et tout simplement pour le moral des françaises et des français.
La culture nous donne l’exemple. Elle se rassemble, se fédère et elle se solidarise entre le secteur public dont les salaires continuent à être versés et le secteur privé dont le modèle économique survit difficilement malgré les aides de l’Etat et est en voie de précarisation
C’est ce réseau de petits théâtres qu’il faut absolument sauver de la disparition car il irrigue toute la ville et est complémentaire du TNN dont il faut aussi saluer la mobilisation par la voix de sa directrice Muriel Mayette Holtz, présente à la place Garibaldi.
C’est là que les collectivités doivent continuer à porter leur effort afin que la lumière ne s’éteigne pas

 

Pauvreté à Nice, des chiffres alarmants

Il y a à Nice 74 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit une sur cinq révèle l’Observatoire des inégalités. Dans un quartier le taux atteint 81%. Il s’agit de la résidence sociale Nicea , l’ancienne Sonacotra pour être clair. C’est le 4eme chiffre le plus élevé de France derrière Paris 310 000, Marseille 210 000 et Toulouse 98 000.
Si l’on regarde la situation en terme de proportions ce n’est pas la même. Des communes de la Réunion approchent les 50%, Aubervilliers 44%, Roubaix 43%. Par contre Paris se situe aux alentours de 15%. Avec une personne sur cinq sous le seuil de pauvreté, il n’y a pas de quoi pavoiser à Nice.
Cela ne peut que nous encourager à nous interroger sur la pertinence de notre modèle économique.
Voilà ce que le plan de relance devrait prendre en compte prioritairement pour faire de Nice une ville pour tous.