Erdogan, Kim Jong Un, Bachar Al Assad, le trio infernal !

Erdogan
Erdogan vient de gagner un référendum qui augmente considérablement ses pouvoirs mais se heurte à une résistance citoyenne qu’il n’avait pas prévu.
Kim Jong Un se prépare à faire un nouvel essai nucléaire dans un climat extrêmement tendu avec les États Unis qui ont dépêché sur place un porte avion nucléaire.
Bachar Al Assad continue méthodiquement à massacrer son peuple avec l’emploi d’armes chimiques et le soutien de Poutine…

Ces trois là peuvent mettre le bazar à tout moment alors que l’Europe montre une fois de plus son impuissance.

Donald Trump président !

trump

Les Etats Unis ont choisi leur président. Contre toute attente, ce sera Donald Trump. Contre toute attente, pas vraiment !

Donald Trump a avant tout gagné parce qu’Hillary Clinton n’a pas suscité le désir de voter pour elle. Si elle perd 6 millions de voix sur le score d’Obama de 2012 alors qu’Obama est à son zénith en terme de popularité, c’est qu’elle porte une responsabilité personnelle. J’allais dire familiale. Franchement, Bill Clinton a été élu président des Etats Unis en 1993, c’était il y a 23 ans ! Et 23 ans après, on essaie d’imposer l’épouse ( qui au demeurant a des qualités). Les difficultés qu’elle a eu à se débarrasser lors de la primaire démocrate d’un autre septuagénaire, Bernie Sanders, qui n’avait aucun moyen, auraient dû nous alerter. Cela les démocraties modernes ne le tolèrent plus. Les dynasties et les couples en politique, c’est terminé. C’est la raison pour laquelle, si François Hollande n’était pas candidat, je pense que la solution Ségolène Royal ne serait pas une bonne idée.

Le bilan d’Obama reste positif. Il a beaucoup fait pour les Américains. Obama a fait une révolution idéologique en imposant après un dur combat contre le Congrès, la solidarité avec l’Obamacare. Il a hérité d’une situation internationale désastreuse laissée par Bush. Il a notamment su accompagner le sens de l’histoire en rétablissant les relations avec Cuba. Il a supprimé la torture pratiquée par l’armée et réduit Guantanamo à la portion congrue sans toutefois parvenir à le démanteler. Il n’aura pas été à la hauteur sur la Syrie, isolant François Hollande à un moment où si tout le monde avait suivi le chef de l’Etat, nous n’aurions sans doute jamais connu la situation calamiteuse actuelle. Aucun président n’est parfait. Mais même si ce bilan est positif, Hillary Clinton a trop, beaucoup trop incarné la continuité.

Les américains ont-ils voté pour le programme de Trump ? Et Trump a t’il vraiment l’intention de l’appliquer ? Nous le saurons assez vite lorsque débutera le démantèlement de l’Obamacare, lorsque se posera la construction de l’édification du mur entre les Etats Unis et le Mexique, lorsque se posera la question de la remise en cause des accords de libre échange et le risque de représailles chinoises car les Chinois détiennent une partie importante de la dette américaine. Sans parler de sa promesse de créer 15 millions d’emplois.

François Hollande parlait hier de l’ouverture d’une période d’incertitude. C’est bien le minimum.

Pour Estrosi, c’est non aux réfugiés et oui aux députés !

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Cela faisait plusieurs jours que Christian Estrosi expliquait dans les médias qu’il ne voulait pas de « jungle » type Calais dans notre région. Il a sciemment fait l’amalgame avec les centre d’accueil et d’orientation pour déclencher chez nos concitoyens la peur et le réflexe du repli sur soi.

Il ne s’agissait que de centres d’accueil et d’hébergement accueillant essentiellement des mineurs qu’il faut protéger . Ce n’est que cela, le plan national de mise à l’abri et Monsieur Estrosi le sait parfaitement.

Ainsi, logiquement, la région PACA est devenue la première de France à voter une motion contre le plan de mise à l’abri national des personnes réfugiées présentes sur le territoire national.
Cette motion est inacceptable en matière de droits de l’homme et d’atteinte au principe fondamental du droit d’asile. Inacceptable aussi, parce qu’elle en appelle à la contestation des territoires contre une politique mise en œuvre par l’État. Le fait qu’elle ait été votée à l’unanimité, donc avec les voix de Marion Maréchal Le Pen et de ses colistiers montre à quel point il est allé sur les thèmes de l’extrême droite. C’est une faillite politique et idéologique. Pire, c’est une faute morale.

Ce texte renie tout le passé de notre Région, qui fut la terre d’accueil des républicains espagnols fuyant le franquisme, du côté de Marseille, et des italiens, très nombreux à Nice, qui fuirent le fascisme de Mussolini. Sans oublier les arméniens ayant fuit le génocide.

Courir après l’extrême droite n’est certainement pas le meilleur moyen de renforcer les valeurs de la République. C’est ce que Christian Estrosi disait lui-même, lors du dîner du CRIF du Sud Est l’an passé. Mais comme l’avait hélas prévu Nicolas Sarkozy, il a fini par « dessaouler », après le front républicain qui lui avait permis de battre le FN il y a tout juste un an.

Fidèle à sa pratique de la triangulation, au même moment, il annonce converger avec Michel Vauzelle et appuyer l’idée d’accueillir à Marseille, à la Villa Méditerranée, le siège du parlement de la Méditerranée. De quoi troubler une opinion un peu déboussolée et troubler les messages.

Mais cette fois le stratagème ne fonctionnera pas. La ficelle est un peu grosse. Pour Estrosi ce serait « oui » aux députés, « non » aux réfugiés !

La mort de Mohssine Fikri enflamme le Maroc !

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Le week-end était chaud au Maroc et ce n’est pas au thermomètre que je fais allusion. La mort tragique d’un marchand de poissons, Mohssine Fikri, pulvérisé à l’intérieur d’un camion à ordures le soir du 29 octobre 2016, n’a pas passée inaperçue. Elle n’est pas sans rappeler celle de Mohamed Bouazizi, qui s’immola par le feu à Sidi Bouzid, provoquant quelques semaines plus tard la chute de Ben Ali en Tunisie. Les réseaux sociaux ont favorisé le partage massif de photos et vidéos de l’homme inanimé dans la benne à ordure. Une video particulièrement horrible à été diffusée.

Mohssine était un père de famille âgé d’une trentaine d’années. il s’est jeté au dessus du compacteur du camion en marche après que la police ait confisqué toute sa marchandise et l’ait jeté dans la benne à ordures. Il s’agissait d’espadon, une espèce interdite de pèche en cette saison. Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur s’est empressé de préciser que la victime possédait des poissons interdits de pêche ce qui a amené les services de sécurités à les détruire.

Ce qui est à retenir c’est comme dans le cas de Mohamed Bouazizi, l’état de désespoir dans lequel il devait être. Bouazizi s’était immolé par le feu parce que les policiers lui avaient confisqué une charrette et une balance. Fikri s’est jeté dans une benne à ordure pour
récupérer sa marchandise pour pouvoir travailler dignement, au péril de sa vie.

La vague de protestations à El Hoceima où a eu lieu le décès, s’est étendue sur plusieurs villes marocaines dont Casablanca, Marrakech et Rabat. Des dizaines de milliers de personnes, à travers tout le Maroc, ont manifesté leur indignation. Quelques semaines après des élections qui ont donné la victoire aux islamistes, voilà une situation que toutes les démocraties doivent surveiller désormais.

Révolution du Jasmin : neuf mois après …

 

Neuf mois après la Révolution du Jasmin qui a chassé l’ex-président Ben Ali et donné le coup d’envoi du printemps arabe, les Tunisiens se sont rendus aux urnes lors du premier scrutin libre de leur histoire. « Sur les 4,1 millions de personnes inscrites, plus de 90 % ont voté », a notamment déclaré le secrétaire général de l’ISIE, la commission électorale indépendante.

Le Président de la commission, Kamel Jendoubi, a toutefois fait état à la mi-journée de certaines « irrégularités » dans le déroulement du scrutin, citant notamment des « pressions sur les électeurs analphabètes » et des « SMS envoyés pour influencer le vote », sans citer aucun parti. Certes, ces pratiques sont critiquables. Mais au fait,  l’UMP n’est-elle pas tout autant la championne des SMS, voir des coups de fil directement au domicile des gens ? Nous n’avons pas beaucoup de leçons à donner de ce côté-là!

Les 8000 bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 7 h  et ont les ont fermées à 19 h. Au petit matin, jeunes et moins jeunes formaient déjà de longues files d’attente. La majorité d’entre eux votaient pour la première fois. «Avant, je ne faisais aucun effort pour venir voter, c’était une mascarade », raconte Salma Cherif, un médecin de 48 ans, en quittant le bureau de Mutuelleville, un quartier chic de la capitale, Tunis. Son index était couvert d’encre bleue, la marque indélébile que vont porter tous les votants pendant 48 heures.

« C’est un instant que nous attendions depuis longtemps », témoignait Ahmed, 50 ans, rencontré dans la file d’attente longue de plusieurs centaines de mètres devant un centre électoral de Tunis. «Comment aurais-je pu le manquer ? Dans quelques instants, nous allons entrer dans l’histoire », avait-il ajouté.

C’est bien cela la première leçon qu’il faut retenir de ce scrutin. Il a été une réussite au plan de son organisation, du taux de participation et chaque tunisien peut aujourd’hui exprimer une légitime fierté, celle d’avoir fait basculer son pays dans le cercle des états démocratique et d’être le premier pays du monde arabo-musulman à avoir poussé si loin la démocratie, puisqu’il s’agit d’une constituante. C’est à dire que ce sont les représentants du peuple, 217 au total, élus par le peuple qui vont écrire la constitution de leur pays.

Quelque 42 000 militaires et policiers ont été déployés pour assurer la sécurité du vote. Plus de 13 500 observateurs locaux et internationaux ont surveillé le déroulement du scrutin et environ 1500 journalistes, venus des quatre coins du monde, ont couvert l’événement. Les élections libres en Tunisie sont devenues un évènement planétaire.

Venons en maintenant au résultat !

Le vent de liberté qui a soufflé sur la Tunisie, premier pays du monde arabe à s’être émancipé d’un pouvoir autocratique, a incontestablement profité aux islamistes du parti Ennahda (Renaissance). Interdit sous Ben Ali, et durement réprimé sous l’ancien régime, Ennahda a été légalisé en mars. Durant la campagne, son chef, Rached Ghannouchi, a cherché à rassurer. Il s’est réclamé d’un islam modéré proche du parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, l’AKP. Il a aussi promis de ne pas toucher au statut de la femme et prôné un gouvernement de large union. Malgré les promesses de Ghannouchi, le camp laïc demeure inquiet. Il craint qu’en cas de large victoire, Ennahda puisse imposer des bouleversements sociétaux remettant en cause les valeurs laïques de la Tunisie.

La démocratie ne s’apprend pas du jour au lendemain. La structuration de la vie politique a également besoin de temps. Or il est incontestable que la chute de Ben Ali a pris de cours ses opposants. Les seuls à être immédiatement opérationnels étaient ceux qui s’étaient structurés dans la clandestinité tel, justement, le parti Ennahda. Ceux-là ont entamé cette élection avec une bonne longueur d’avance. En ayant pour slogan principal, la promesse du paradis, il n’est pas difficile de faire des voix dans un contexte économique et social très difficile où le taux de chômage est très important et où personne ne décèle, dans les différents programmes, le moindre échappatoire à la crise ou à la pauvreté.

Il faut également avoir conscience que le résultat des partis islamistes est beaucoup plus fort dans les régions du Sud pauvres, où il avoisine parfois les 50% – dans la région de Kasserine notamment – qu’à Tunis, capitale, moteur économique et culturel du pays, ou ce score est bien moins important.

Ce qui m’inquiète le plus est le résultat d’Ennahda en France : il est supérieur de 5 points à ce qu’il est en Tunisie ! 37% contre 32%. En toute logique, il aurait du être moindre pour des gens vivant sur notre sol, et évoluant dans une République laïque. C’est le témoignage d’un terrible échec pour notre société. Pour la première fois, on peut le quantifier et mesurer ainsi à quel point les capacités intégratrices de notre République ont failli.