L’apartheid social se poursuit à Nice (2)/ Des bancs publics pour les niçoises et les niçois!

A l’attention d’Anthony Borré, Premier Adjoint au maire de Nice

Monsieur le Premier Adjoint,

La municipalité avait déjà supprimé le banc et les deux chaises qui se trouvaient place Garibaldi, à côté de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur. Le matin du 24 octobre, je me suis rendu compte que le banc et les deux chaises à côté du manège avaient également disparu.

Après avoir brièvement discuté sur place avec des riverains, il s’avère que cette disposition aurait été prise pour éviter que des SDF ne les occupent. Il est vrai que ces bancs étaient occupés par des SDF mais ils l’étaient aussi par les passants qui en profitaient pour se reposer.
Résultat, il y a de moins en moins de places assises pour que les Niçoises et Niçois profitent tranquillement des perspectives de la plus belle place de Nice, la place Garibaldi. Quant aux SDF, ils se sont adaptés et occupent la margelle qui entoure l’arbre.

Seuls, les limonadiers et les restaurateurs sont les gagnants de ce nouveau mauvais coup dur pour les passants.

Aussi, je vous demande de bien vouloir faire réinstaller ces bancs publics, indispensables dans une ville comme la nôtre.

Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Adjoint, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Patrick Allemand
Chef de file PS – Elections municipales de Nice 2026

L’appartheid social à Nice se poursuit.

Le transfert définitif du centre d’accueil du Secours Populaire du Port à la place des Amaryllis, en plein cœur de la cité des Moulins, c’est le Maire actuel, Christian Estrosi qui dit aux plus précaires : « pas de pauvres sur la carte postale, vous n’avez pas votre place en centre ville ».

J’ai déjà alerté les pouvoirs publics sur ce projet qui devient réalité et qui va conduire des personnes précaires, en particulier des familles, à côtoyer des dealers et des narcotrafiquants, à quelques dizaines de mètres de l’endroit précis où deux hommes ont été abattus il y a dix jours, sans aucune raison!

Chaque année, le SPF, en partenariat avec le Syndicat des librairies indépendantes, organise l’opération « Donnez à lire ». Les libraires partenaires proposent à leurs clients d’acheter un livre jeunesse en plus de leurs achats, qui sera distribué aux enfants aidés par le SEcours populaire.

Deuxième conséquence, et pas des moindres: les bénévoles, sans qui ces structures associatives meurent, accepteront-ils, eux aussi, de côtoyer ces dealers, ou pire de risquer leur vie à chaque permanence? Accepteront-ils de devoir prendre une demie-heure de transport public sur leur temps de bénévolat? A-t-on pensé à tout cela au cœur d’une Mairie qui n’a de Républicaine que le nom?

Dans la même logique, on apprend que le centre d’accueil de la cité de Roquebilliere, autre zone sensible, va déménager et prendre ses quartiers aux Liserons, dans l’ancienne école maternelle Aquarelle.
Comme les Moulins, la cité des Liserons est un haut lieu du trafic de drogue en tout genre. Pire, contrairement aux Moulins, desservis par la ligne 3 du tram, ce centre d’hébergement qui bénéficiait d’un arrêt de la ligne 1 au Pont Michel sera exclu de la desserte en tram, ce qui marginalisera encore davantage nos populations precaires.

Patrick Allemand

Chef de file PS élections municipales.

Saison 2 « Promenade du Paillon » : tout ça pour ça !

Le 18 octobre, c’était le grand jour de la livraison de la saison 2 « promenade du Paillon ».

Cette saison 2 est le cinquième prétexte à inauguration (premières pierres comprises). Et le chantier est loin d être terminé…

Après avoir abattu le Théâtre National de Nice et le Palais des congrès Acropolis, la forêt urbaine ne cesse de s’étendre. Encore que le terme de forêt urbaine, devrait plutôt être remplacé par celui de forêt minérale. En effet, on peut même parler carrément d’une dalle de béton puisque le Paillon continue de couler dessous.

Une nouvelle portion a été inaugurée, l’occasion pour le maire de Nice d’inviter la population à un grand banquet niçois avec des encarts publicitaires partout dans la ville, financé par les deniers publics.

Cette opération médiatique a mobilisé une logistique sans précédent destinée à la promotion d’un seul homme, le maire de Nice.

L’ensemble coûtera aux alentours de 90 millions d’euros. C’était la seule préoccupation du maire alors que d’autres engagements, notamment vis a vis de la ligne 4 et de la ligne 5 du tram n’ont pas été tenus.

Tout ça pour ça!

Patrick Allemand
Chef de file des socialistes pour les élections municipales de Nice.

Municipales 2026 : délinquance, drogues, police municipale, sécurité privée… Ce que la gauche écologiste dit à Nice-Presse Dimanche

ENTRETIEN DE PATRICK ALLEMAND AVEC NICE PRESSE LE 12 OCTOBRE 2025

© Romain Boisaubert / Nice-Presse

À quelques mois des municipales, le chef de file des socialistes niçois veut incarner une gauche « sérieuse et concrète »… bien davantage que la France Insoumise. Après le drame des Moulins, Patrick Allemand plaide pour une politique de sécurité fondée sur la proximité et la prévention, loin, dit-il, de la « politique spectacle » orchestrée par le duo Estrosi-Ciotti. Les propositions de la liste « Unis pour Nice » (PS-PCF-EELV) dans Nice-Presse Dimanche.

Après la fusillade aux Moulins, le week-end dernier, certains ont reproché à votre liste de ne pas s’être rendue sur place. Était-ce une erreur ?
Non. C’était un choix. Aller sur place pour faire un selfie ou un tweet n’aurait rien apporté. Nous, nous ne faisons pas de communication à chaud, nous construisons une politique alternative. La sécurité mérite du sérieux, pas du spectacle.

Il s’agit plutôt là de soutenir les habitants sur place. Juliette Chesnel-Le Roux, tête de liste de l’Union de la Gauche, n’a pas réagi. Julien Picot et vous si. Pourquoi ces divergences dans la communication ?
Il n’y a pas de désaccord fondamental. Parfois, on réagit collectivement, parfois individuellement. Ce jour-là, j’ai réagi très tôt, spontanément, parce que j’étais profondément choqué. Mais il n’y a aucun problème entre nous. Nous tirons tous dans le même sens.

Cette nouvelle fusillade à Nice. Qu’est-ce que cela traduit du climat actuel ?
Je suis inquiet, profondément. Deux personnes totalement innocentes ont été abattues froidement, sans lien avec les trafics. Un jeune de 20 ans, qui n’avait jamais touché à la drogue. Un homme de 59 ans, très estimé dans le quartier, engagé dans la vie associative. C’est particulièrement préoccupant, car on n’est plus dans un cadre de règlements de comptes classique. C’est une scène de rue, une rafale, une violence gratuite… Cela montre que l’on franchit un cap, celui où la peur s’installe durablement dans la vie des Niçois.
On entend peu la gauche sur les questions de sécurité, comme si la droite avait le monopole du sujet. Vous l’accusez d’ailleurs de ne pas avoir réglé le problème de fond…
Parce qu’on a empilé les dispositifs sans résultats. Depuis 2008, entre 150 et 200 policiers municipaux ont été recrutés, mais les faits divers se multiplient. Ce n’est donc pas un problème de quantité. C’est une question de méthode.

Quelle serait la vôtre, si votre liste était élue en mars prochain ?
Revenir à la proximité. Nous défendons le retour d’une vraie police de quartier, comme celle qui existait avant la réforme Sarkozy. Les centres de loisirs de la police, les CLJ, faisaient un travail formidable de prévention. Tout cela a disparu. Il faut renforcer les associations culturelles, sportives, d’aide aux devoirs. La sécurité, c’est aussi la réussite scolaire et le lien social. C’est comme ça que l’on reconstruit une ville apaisée.

Conserverez-vous les caméras de vidéoprotection ?
Bien sûr. Nous n’allons pas faire du « démontage idéologique ». Mais les caméras sont utiles pour élucider les faits, pas pour les empêcher. Il faut en améliorer l’usage : plutôt que d’empiler les écrans, il faut les exploiter efficacement, avec un travail d’analyse, de suivi, d’enquête. Et surtout, arrêter de croire qu’une caméra remplace une présence humaine sur le terrain.

La France Insoumise niçoise évoque à demi-mot un désarmement de la police municipale. Quelle est votre position ?
Je suis évidemment contre. Désarmer la police municipale aujourd’hui serait irresponsable. On mettrait les agents en danger. La montée des violences exige des moyens adaptés, mais pas une logique de confrontation. L’enjeu, c’est la coordination, pas la surenchère.

Et sur la question des agents de sécurité privés, comme ceux de Gaida. Vous les maintiendriez ?

Non. Ce n’est pas au privé d’assurer des missions régaliennes. Nous compenserons par des postes d’ASVP, sous contrôle public. La sécurité doit rester une compétence municipale, exercée par des fonctionnaires formés et encadrés.

L’échec du rassemblement pour la marche pour le climat fait peine à voir.

Nous étions cet après midi à la place Garibaldi à 16 heures pour la marche pour le climat.
Face à un enjeu aussi essentiel que le réchauffement climatique, en pleine COP 26 à Glasgow, on pouvait espérer mieux que 100 à 150 personnes, soit au minimum quatre fois moins que les manifestants anti-pass ( 6 à 7 cents personnes). Une véritable humiliation pour la gauche en général.
Je ne sais quelles organisations avaient pris l’initiative de ce rassemblement, et peu importe, mais il serait temps de mobiliser tout le monde, de ne pas chercher à exclure car cela aboutit à affaiblir les causes que l’on est censé défendre.