Pourquoi faire du quai Cassini le quai Napoléon 1er est une erreur ?

 

Effectivement quoique l’on en pense, il y a une réalité dans cette ville. Elle ne veut pas renoncer à son identité, elle ne veut pas se diluer. A chaque fois qu’il y a une situation similaire, la polémique renait et profite en général à l’extrême-droite.

Aussi ce qui se passe aujourd’hui n’est pas une surprise. Oui, Napoléon, encore général a combattu Nice et les niçois. De 1792 à 1814, c’est lui, qui, à la tête de l’armée française, a organisé l’occupation du Comté de Nice. Car le comté représentait un obstacle pour Napoléon qui voulait aider l’Italie à faire son unité. Ce sont ses troupes révolutionnaires et républicaines qui ont poursuivi dans les montagnes l’armée régulière des niçois, notamment à Levens, puis à Duranus, et plus particulièrement au Saut des français, qui fut un haut lieu de la résistance des barbets contre l’occupation du comté de Nice. Des soldats républicains français furent jetés du haut de cette falaise de 300 m de haut, dans la vallée de la Vésubie, en contrebas, en représailles des atrocités que ces mêmes soldats avaient commises.

Il était évident qu’il y aurait polémique.

J’ai eu la même mésaventure lorsque, premier Vice-président de la région, Michel Vauzelle m’avait confié la représentation de la région au lycée du bâtiment Pierre Sola. Une partie du conseil d’Administration souhaitait changer le nom de l’établissement, au nom du principe de laïcité, Pierre Sola ayant été évêque de Nice pendant 20 ans.

J’ai donc proposé qu’il y ait à Nice, un lycée Garibaldi, honneur qui avait déjà été refusé au plus célèbre des niçois, par la droite locale, au moment de la construction du lycée Guillaume Apollinaire. Mais les enseignants et le personnel de direction de l’époque,avaient pensé que Vauban ce serait bien mieux pour un lycée du bâtiment.

Je me suis battu pied à pied pour Garibaldi mais à une voix de majorité, c’est Vauban qui fut choisi. Ce que le personnel de direction ne savait pas, c’est ce que Vauban représentait pour les niçois.

Vauban ce fut l’ingénieur militaire le plus prolifique de toute l’histoire de France. il a laissé des dizaines de fortifications, mais c’était surtout l’ingénieur militaire de Louis XIV ! Or c’est sous le règne de Louis XIV qu’à deux reprises, le Comté de Nice passa sous domination française entre 1691 et 1696 et de 1705 à 1713 et surtout c’est Louis XIV qui a ordonné le 12 février 1706 la destruction du château de Nice.

Vous imaginez sans peine l’atmosphère houleuse qui régnait le jour où j’ai dévoilé la plaque entérinant le changement de nom du lycée. Il y avait déjà parmi les jeunes agitateurs, un certain Philippe Vardon qui était alors un des leaders des Identitaires.

Hommage à Pierre Joselet.

 

Ce matin nous étions tous rassemblés à la coulée verte pour inaugurer l’allée Pierre Joselet qui la traversera pour joindre l’avenue Félix Faure et le boulevard Jean Jaurès.

C’était très émouvant de se retrouver autour de Paule Rey-Joselet qui fut la présidente de mon comité de soutien aux dernières élections municipales.

Il y avait bien sûr de nombreux avocats, Pierre Joselet étant avocat de 1951 à 1989 et bâtonnier de l’ordre en 1981.

Il y avait bien sûr sa famille.

Paul Cuturello, Christine Dorejo et moi même pour rappeler à ce parterre de robes noires qu’il avait également été conseiller municipal délégué à la culture sous la municipalité de Jacques Cotta à l’après guerre, puis clairement engagé à gauche et opposant vigoureux à Jacques Médecin. Il fait partie avec Max Cavaglione et Jean Hugues Colonna de ceux qui firent tomber la maison Médecin et j’ai encore en tête sa célèbre formule qui fit le tour des médias de France le jour de la fuite de Jacques Médecin : Ali baba est parti mais les quarante voleurs sont restés.

Pierre Joselet était également un homme de la Résistance, qui avait protégé des juifs pendant la guerre et qui avait obtenu la légion d’honneur à titre militaire. C’était tout cela et bien d’autres choses Pierre Joselet, notamment un excellent pianiste.

Je n’ai vraiment rencontré Pierre Joselet qu’une seule fois. Mon ami de toujours Joël Blumenkranz était déjà son associé et c’est par son intermédiaire que je l’avais vu. Très jeune militant, il m’intimidait et je n’aurais jamais frappé à sa porte si on ne l’avait pas fait pour moi. Je garde de ces instants furtifs l’image d’un homme affable. Malheureusement en 1991, il mourut bien trop tôt, à l’âge de 72 ans.

Clin d’œil de la vie, c’est aujourd’hui, 18 octobre, 37 ème anniversaire de la mort d’un autre Pierre, Pierre Mendès France, avec lequel il avait en commun le PSU. Que Nice honore la mémoire de Pierre Joselet.

Un souvenir particulier


C’était en 1980, je gagnais le 1er grand prix de Niss’Artisanat à la foire de Nice. Une discipline sur home trainer qui nécessitait beaucoup de vélocité. J’ai été très ému en la retrouvant parce que le petit monsieur en veste grise au milieu de la photo, c’est le « Roi René », René Vietto qui fait partie du patrimoine sportif français et de la légende du tour de France.