15 août 1944 : l’histoire doit lutter contre l’oubli.

 

Loin des fastes de la cérémonie officielle du 75eme anniversaire du débarquement de Provence, à Saint Raphaël, présidée par Emmanuel Macron, c’est la réflexion que je me faisais au même moment.

Nous étions une poignée d’élus à participer à la cérémonie en mémoire des 23 fusillés de l’Ariane, et fait sans précédent, manquaient à l’appel les gerbes du représentant du Conseil Départemental et du représentant du Conseil Régional.

C’est un détail me direz vous. Oui et non. Si on ne lutte pas contre ce genre de détail, au bout il y a l’oubli. Et l’histoire n’aime pas l’oubli, c’est là qu’elle balbutie, qu’elle bégaye et parfois qu’elle se répète.

Alors pour apporter ma contribution à cette lutte contre l’oubli, je décide de publier les 23 photos des pâques du carré des Fusillés de l’Ariane, de ces hommes et de ces femmes tombés ce jour là.

Suzanne Mayer Tarica, sauvée par la famille Giribone.

 

Poignant témoignage ce matin de Suzanne Mayer à la gare SNCF de Nice pour la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’état français et d’hommage aux « justes » de France.

Elle était là ce matin, rappelant que François Giribone avait hébergé sa famille dans un atelier exigu où il rangeait son matériel de peinture, en face de son domicile.

Elle put ensuite rejoindre un camp de réfugiés en Suisse alors que le reste de sa famille était parti se cacher dans le Tarn.

Avec Nicolas Delaire, Laura Albanese, Fouzia Ayoub, Geraldo Hermano Nice

Journée Nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’état français et d’hommage aux justes de France

 

La cérémonie s’est déroulée ce matin à la gare SNCF de Nice, en présence du nouveau préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzales.

Une cérémonie très émouvante en présence de Suzanne Mayer Tarika, sauvée des rafles par la famille Giribone

Cette cérémonie qui permet désormais à la France de regarder son histoire n’a été possible qu’après le discours de Jacques Chirac au Vel d’Hiv, le 16 juillet 1995. Pour la première fois, la France reconnaissait sa faute.

« Le 16 juillet 1942, la France, patrie des Lumières, patrie des Droits de l’homme, terre d’accueil, terre d’asile, la France, ce jour là, accomplissant l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. Nous conservon s à l’égard des déportés juifs de France une dette imprescriptible »

Jacques Chirac.

Une minute de silence comme je n’en ai jamais vécu !

 

Nice a rendu hier hommage aux victimes de l’attentat terroriste du 14 juillet 2016.

J’étais présent à la cérémonie d’hommage qui s’est déroulée dans les jardins de la villa Masséna. J’ai déposé une rose blanche au mémorial en souvenir et par respect pour ces 86 vies volées en 4 minutes et dont les noms ont été rappelés pendant plus de 12 minutes dans le recueillement.

Nous sommes allés ensuite au défilé militaire, très pauvre, malgré la présence des 3 mirages de l’armée de l’air. Aucune unité de l’armée terrestre, aucun véhicule blindé. C’est là que j’ai lemieux compris la phrase de Christian Estrosi, le matin :  » L’oubli, voilà notre adversaire ».

Enfin nous sommes allés au concert donné hier soir dans les jardins Albert 1er par l’orchestre philharmonique de Nice. un moment très agréable malgré des averses sporadiques. Ce fut La Marseillaise, puis, entre autre, l’arlésienne, Carmen de Bizet, un homme et une femme, Love Story de Francis Laï avant le Boléro de Ravel, perturbé par des rafles de vent qui firent s’envoler quelques partitions; enfin la version instrumentale des feux d’Artifice de Calogero, chanson qu’il n’avait pas pu achevé en 2017, submergé par l’émotion.

A l’issue du concert à 22h32, il y a eu une minute de silence (peut être un peu plus) avant que les 86 faisceaux ne s’allument à 22h34. Je peux la dire, des minutes de silence, dans ma carrière politique, je ne les compte plus, mais celle là comptera. Pas un seul bruit, pas une chaise qui grince, pas un enfant qui parle. C’est le cœur de la ville qui a cessé de battre. Chaque seconde paraissait longue tant ce silence absolu pesait et marquait l’émotion toujours aussi vive.

C’est ce qui me fait dire que la Nation oubliera peut être mais Nice jamais !

Souvenons nous de Max Barel !

Ce matin nous étions une trentaine à honorer la mémoire de cet homme entré en Résistance avant mai 1941, où il travaillait, sous la direction de Georges Marrane, à l’organisation de la Zone sud, en liaison avec Michel Pontremoli

Max Barel fut à l’origine de l’Union des cadres industriels de la France combattante (UCIFC). Nommé en octobre 1943 chef de plateforme de contrôle et de réglage, puis en novembre 1943 adjoint à la direction des fabrications, il s’occupa de la fabrication de matériel de sabotage et d’organisation des sabotages industriels.

À Pâques 1944, recherché par la police, Max Barel dut entrer dans la clandestinité. Le 6 juillet, il fut arrêté par la Gestapo en gare de Lyon-Perrache et conduit dans les locaux de la Gestapo, place Bellecour.

Selon l’un de ses compagnons de prison, il fut torturé de toutes les façons possibles […] tenta de se suicider de différentes façons, il fut mis dans une baignoire et arrosé à l’eau bouillante.

Ceci a été fait par l’Obersturmführer Klaus Barbie. Il mourut dans les locaux de la Gestapo après cinq nuits et quatre jours d’interrogatoire.

Ce matin nous avons été nombreux à être émus et à avoir également une pensée pour son père, Virgile, député communiste de la 1ere circonscription. Quelques drapeaux de la CGT flottaient.