Stratégie transfrontaliere avec l’Italie : la vision d’Estrosi est revancharde et étriquée.

 

C’était ce matin la première délibération à l’ordre du jour du Conseil communautaire.
Je ne ne suis pas intervenu contre parce que notre groupe y est favorable. Une courte intervention de Bob Injey a, cependant, eu le mérite de faire dévoiler la pensée profonde du Maire, qui contrairement à son habitude, avait lu son intervention, à la virgule près.
Je ne l’avais jamais entendu faire une charge pareille contre Marseille et les Marseillais.
Quelques morceaux choisis :
– Le port de Marseille bloqué 100 jours par an par la CGT alors qu’au port de Gènes il n y a pas de grèves.
– Les Marseillais ont dressé un rideau de fer autour des Bouches du Rhône pour empêcher le TGV de venir jusqu’à nous. Ils ont choisi un tracé à 12 milliards pour être sûrs que l’on ne puisse jamais le financer.
– Les acteurs économiques de Marseille devraient se révolter contre l’incompétence de leur classe politique, etc…
– D’ ailleurs ils commencent à s’énerver parce qu’ils ont compris le danger du rapprochement entre Gènes et Nice.

Il est bien entendu revenu sur la réaffectation d’une partie des crédits LGV vers la mise aux normes de la voie ferrée entre Nice et Vintimille. Il a promis à nouveau que cela serait terminé pour 2018 alors que Réseau Ferré de France assure que c’est impossible : cela, il ne peut l’ignorer.

En fait, l’idée maîtresse est apparue dans cette réponse lyrique ! Il s’agit de d’induire une synergie économique transfrontalière entre Nice et Gènes pour aboutir au développement d’une sorte de métropole transnationale. Ceci aurait comme objectif  premier d’affaiblir l’agglomération marseillaise.

Ce n’est pas ma conception de l’avenir territorial, économique et international de ma ville. Je ne conçois pas qu’elle se construise par opposition à Marseille. C’est d’ailleurs même injurieux pour nos amis ligures. Car après une telle charge, mue par l’amertume, si le consul d’Italie n’a pas compris que ce rapprochement était un choix par défaut, c’est qu’il est aveugle.

Je ne veux pas d’un choix par défaut. Puisque Marseille ne veut pas de nous, allons vers Gènes. C’est le discours du Maire. Non le choix de Gènes doit être un choix complémentaire et non un choix alternatif. Il ne doit pas se faire contre Marseille, mais simplement pour Nice. Et Nice, qui est au centre d’un arc Gènes Marseille par sa situation géographique aura un rôle extrêmement important à jouer. C’est cela qui est déterminant et non la vision étriquée du Maire, qui, en bon Sarkozyste, consacre l’essentiel de son énergie à dresser les gens les uns contre les autres, en l’occurrence les Niçois contre les Marseillais.

Dans l’enjeu de la construction de ces grands ensembles, ce serait au contraire jouer contre Nice !

Le passage de la LGV en souterrain à Nice n’est pas acquis !

La réunion du Comité territorial des Alpes-Maritimes concernant la LGV a été très intéressante. On commence enfin à distinguer plus précisément la manière dont la concertation va être organisée. Et les Niçois ont intérêt à être très présents dans cette phase.
En effet, nous avons maintenant les quatre scénarii possibles passant par les métropoles. J’ai toujours été pour un tracé plus direct mais c’est celui-là qui a été choisi, dont acte !
Les quatre variantes sont les suivantes:
– le scénario le plus proche des centres villes couterait 17,3 milliards d’euros
– le scénario le plus économique couterait 15,9 milliards d’euros
– le scénario le plus rapide couterait 17,3 milliards d’euros
– le scénario le plus maillé couterait 17,8 milliards d’euros.
Aucune de ces variantes ne sera définitivement achevée avant 2040.
13 réunions publiques vont être organisées dont un premier groupe est imminent. Ainsi, une rencontre sera organisée à Nice dès le 15 septembre à Acropolis. C’est la phase de présentation des scénarii.
Cette concertation un peu particulière est ouverte à tous les publics. Elle s’achèvera en décembre 2014 avec, comme objectif premier, la recherche et le dégagement d’un consensus.
Quarante groupes de travail ont été créés. La réunion du 06 en a fait rajouter deux nouveaux :
– un groupe de travail fret logistique
– un groupe de travail viticulture agriculture
Un comité départemental des élus sera créé dans chaque département. Pour les Alpes-Maritimes, il comprendra 41 communes. La réunion est prévue pour le 28 septembre mais, actuellement, les communes concernées n’ont pas encore été averties.
Il y a également quatre groupes de travail territoriaux dans les Alpes-Maritimes.
– Ouest : 29 participants
– Sophia : 23
– Nice : 14
– Paillons Riviera : 23
Vous remarquerez, encore une fois, que le groupe de travail de Nice est le moins étoffé.
Or il faut être très vigilant. En effet, il est apparu clairement lors de cette réunion, que, contrairement à Marseille et Toulon, où le principe d’un passage en souterrain est acquis, il n’en est pas de même pour Nice. Le seul tracé qui prévoit le passage de Nice en souterrain est le tracé le plus rapide, alors que les quatre autres prévoient les passages sous Marseille et sous Toulon.
Il y a donc urgence à se mobiliser et ce, sur une longue période si l’on veut éviter, pour gagner 1,1 milliards d’euros d’ économies, de voir les TGV partager nos voies actuellement existantes avec le réseau TER et que la Région compte continuer à développer.

C’est en tout cas le point de vue que j’ai fait valoir.