Le déficit de la branche maladie de la Sécurité Sociale n’est pas une fatalité

 

Le déficit de la branche maladie de la sécurité sociale a atteint un déficit de 8,6 milliards d’euros en 2012. Si le déficit pour l’exercice de 2010 se réduit par rapport à 2011, les Français connaissent toujours plus de difficultés pour se soigner. En effet, 30% d’entre eux ont annoncé avoir renoncé à se soigner pour des raisons financières. Dans ce contexte, ce nouveau déficit confirme néanmoins le caractère non seulement injuste mais aussi inefficace de la politique du dernier gouvernement en matière de financement de la sécurité sociale.

Ce nouveau déficit disqualifie absolument les orientations prônées par Sarkozy, Fillon et consorts, à savoir la multiplication des déremboursements, l’extension des déserts médicaux, la réduction des moyens de l’hôpital public. Comment peut-on supporter qu’une politique de renchérissement de l’accès aux soins et de mise en danger de l’hôpital public ne se traduise même pas par un équilibre des comptes de l’assurance maladie ?

Ces résultats révèlent cruellement l’absence de toute ambition de Nicolas Sarkozy en matière de santé publique.

Parallèlement, ces chiffres confirment la pertinence de nos priorités  en matière de réforme de santé. Il prévoit tout d’abord de mettre un terme au principe de convergence tarifaire entre le public et le privé. Cette réforme permettra de renforcer l’hôpital dans son action de service public. L’hôpital public ne peut être mis sur un pied d’égalité avec les cliniques privées qui n’assurent pas les mêmes missions. Ensuite, François Hollande s’engage à baisser les coûts des médicaments, en recherchant à en réduire le volume et en baissant le coût des génériques, à ce jour plus chers que dans la plupart des voisins européens. Cette situation a permis aux laboratoires pharmaceutiques de se doter d’une rente une fois de plus sur les frais de la sécurité sociale.

En matière de santé et de vertu budgétaire concernant la sécurité sociale, les Françaises et les Français ont le choix entre deux orientations : d’une part, la réduction de l’accès aux soins et la mise à mal de l’hôpital public incarnées par Nicolas Sarkozy, d’autre part une politique de maîtrise des déficits de la Sécurité Sociale qui ne se réalise pas au détriment de la qualité et de la diversité de l’offre de soins pour les Français.

C’est le choix que je vous invite à faire…

Raymond Aubrac est mort…

Raymond Aubrac vient de mourir. Il fait partie de ces hauts personnages dont on aimerait croire qu’ils soient éternels. Même à 97 ans, alors que c’est dans l’ordre des choses,  on se retrouve surpris, pris au dépourvu ! On comprend que l’on ne verra plus cette silhouette usée, voutée, certes mais qui annonçait cet esprit oh combien vif, cette intelligence fulgurante, cette épaisseur qui n’appartiennent qu’aux grands hommes. On prend conscience aussi du privilège d’avoir connu un tel personnage.

Raymond Aubrac était l’une des dernières personnalités de la Résistance à avoir  connu Jean Moulin. Il était le dernier survivant des chefs de la Résistance réunis et arrêtés en juin 1943 à Caluire (Rhône) avec le chef du Conseil national de la Résistance (CNR).

En 1947 et 1950, il avait été témoin à charge lors des deux procès du résistant René Hardy (mort en 1987), accusé d’avoir livré Jean Moulin à la Gestapo et acquitté au bénéfice du doute.

Raymond Aubrac était  très actif et avait notamment été ovationné en février 2008 après un discours défendant la laïcité, lors du meeting de campagne de Bertrand Delanoé pour les élections municipales. Il avait été commissaire du gouvernement dans notre région à laquelle il continuait de porter de l’intérêt. En 2004, il était venu à Nice à l’invitation de Michel Vauzelle et de moi-même visiter le musée de la Résistance que la région héberge dans ses locaux de la plaine du Var. Je garde de cette visite un souvenir très ému. Il avait présidé cette année là, le comité de soutien à Michel Vauzelle pour les élections régionales.

Mais il portait toujours un regard attentif à la jeunesse.  Malgré son age avancé, il était également venu à Nice à l’invitation du MJS parler des valeurs de la République, du Conseil National de la Résistance. C’était à l’hôtel Splendid.

Récemment encore, je l’avais sollicité pour me venir en aide et demander au maire de Nice de préempter l’appartement situé au-dessus de la galerie Romanin, rue de France c’était l’un des refuges de Jean Moulin. Nous n’avions pu mener ce dossier à bien. Il était surchargé de travail, je l’avais trouvé un peu plus lointain que d’habitude.

En perdant Raymond Aubrac, la France, mais au-delà l’humanité toute entière, perdent un des derniers grands témoins de la Résistance et du Conseil National de la Résistance dont est issu notre modèle social à la française.

Sachons nous souvenir que la défense de ce modèle est aussi l’un des enjeux des scrutins des 22 avril et 6 mai prochains.

Le programme caché de Nicolas Sarkozy: plus d’impôts , moins de protection sociale , moins de République.

 

Jour après jour, à mesure que Nicolas Sarkozy avance dans l’énoncé de ses  propositions pour le prochain quinquennat, une cohérence se fait jour, qui est d’ailleurs la seule de sa campagne, celle de son programme caché.

La première tare cachée du projet de Nicolas Sarkozy, c’est plus d’impôts pour les plus modestes des Français. Le rendu public de son projet, la semaine dernière, avait déjà fait apparaître une impasse dans le financement des mesures nouvelles qu’il annonce, d’un montant de 34 milliards d’euros. Cette impasse, comme la dégradation des comptes publics depuis cinq ans, devrait le disqualifier à tout jamais pour donner à quiconque des leçons de rigueur et de gestion. En fait, cette absence de rigueur conduira les Français les plus modestes à devoir payer davantage d’impôts, dans un contexte d’injustice fiscale caractérisée : aucune réforme de la fiscalité n’est prévue par Nicolas Sarkozy, qui permettrait de replacer la justice au cœur de l’impôt ! Après les augmentations de la TVA, l’instauration dans la précipitation et en tout fin de législature de la TVA sociale, après l’engagement pris devant les autorités européennes d’augmenter les prélèvements obligatoires à l’horizon 2016, les Français savent désormais que le programme du candidat sortant, qu’ils recevront sous peu, aura toutes et l’esprit et la lettre d’une facture salée présentée aux plus modestes.

La deuxième tare cachée conduira à restreindre encore un peu plus la protection sociale pour les salariés et les précaires, qu’il s’agisse du Contrat emploi-compétitivité, de la stigmatisation constante des chômeurs, de la privatisation souhaitée du système de santé… La pente d’un nouveau quinquennat de Nicolas Sarkozy serait celle du démantèlement organisé du droit social français. Ce Droit, ces acquis constituent pourtant un élément majeur du pacte républicain. Un second quinquennat de Nicolas Sarkozy qui serait, par la force du droit constitutionnel le dernier, ferait tomber une à une toutes les digues qui, jusqu’à présent, avaient pu contenir les plus folles ambitions de « ruptures ».

La troisième tare cachée est : moins de République pour les Français. En effet, la République est d’abord et avant tout une ambition de rassemblement du pays autour de valeurs intangibles qui fondent son modèle et donne de la force à la Nation.  Les mauvais débats organisés par l’UMP sur la hiérarchie entre les civilisations, la distance prise avec la laïcité par des ministres qui émettent des jugements sur des pratiques religieuses auxquelles ils devraient demeurer indifférents, l’idéologie de la confrontation permanente portée par le candidat sortant, constituent autant de manquements au pacte républicain, de distance prise avec la République qui apaise.

Pour éviter le programme caché de Nicolas Sarkozy, il n’y a qu’une solution : créer les conditions politiques pour que soit appliqué le programme assumé au grand jour de François Hollande pour que la justice soit remise au cœur de la République, de nouveau rassemblée autour de ses valeurs.