COMMUNIQUE DE PRESSE

Expulsion d’une famille d’un logement HLM : une double peine pour des familles déjà fragilisées
Parvenir jusqu’au stade de l’expulsion d’une famille d’un logement HLM parce qu’un des enfants est un trafiquant de drogue, c’est, au delà de l’effet médiatique, ajouter des problèmes là où il y en a déjà trop.
Cette décision très politique masque l’ensemble des carences de la politique menée par Christian Estrosi dans les cités de Nice.
Tout ne se résout pas par des investissements lourds en matière de renouvellement urbain. Ces opérations de lifting, très coûteuses, n’ont pas démontré leur efficacité.
En arriver à cette extrémité démontre l’échec de la politique menée dans nos cités depuis 13 ans et révèle le manque de moyens investis dans la prévention, le sport, la culture et l’animation économique.
Cela fait oublier aussi qu’il y a actuellement 16000 demandes de logement social en instance et que nous sommes très loin des 25 % de logements sociaux désormais exigibles au titre de la loi SRU.
Patrick ALLEMAND
Ancien Conseiller municipal
Président de Nice au Cœur

Depuis quand les élus se mêlent ils des choix artistiques d’une fédération sportive ?

C’est pourtant ce que est en train de se produire.
Un groupe de 24 sénateurs a adressé une lettre au président de la fédération française de football pour soutenir le rappeur Kaotik747. Parmi les signatures des sénateurs du département comme Dominique Estrosi Sassone ou Philippe Tabarot, des figures de la droite parlementaire comme Roger Karoutchi ou Gérard Longuet.
Sans remettre en cause le talent de Kaotik747, je regrette la manière dont il est instrumentalisé par une droite en perdition qui n a rien d’autre à faire qu’à se prendre pour le jury de « The Voice ».

Estrosi doit signer l’ouverture d’EnNour

S’il y a un dossier sur lequel Christian Estrosi a utilisé toutes les possibilités pour faire échouer un projet, c’est bien celui-ci.
Il y a eu tout d’abord la séquence concernant les financements provenant de l’étranger, puis il a essayé à deux reprises de faire préempter les locaux pour substituer à la salle de prières une structure d’aide à la petite enfance. Ensuite il a refusé d’appliquer une première fois l’injonction du Tribunal Administratif de Nice qui lui avait demandé d’autoriser cette ouverture. Il a interjeté appel auprès du conseil d’État qui a confirmé le jugement et c’est le préfet Colrat qui, devant le refus de Christian Estrosi, s’était substitué au maire et avait signé l’ouverture provisoire.
Il s’est intéressé ensuite à la manière dont les travaux d’aménagement avaient été exécuté et par quelles entreprises avant de déposer une plainte pour abus de biens sociaux, plainte classée sans suite par le parquet.
Cette fois c’est la cour administrative d’appel de Marseille qui le condamne une nouvelle fois à signer l’ouverture définitive de cette mosquée et il vient d’annoncer qu’il refuserait toujours de signer un acte d’ouverture de cette salle de prières.
Mine de rien, cette plaisanterie a déjà coûté au contribuable niçois plus de 40 000 euros de frais d’avocats, mais ce n’est pas le plus important.
Personne ne l’empêche de continuer à déposer des recours mais par contre il est primordial qu’il applique les décisions de justice. Nous sommes dans un état de droit avec une justice indépendante qui fonctionne au cœur de nos valeurs républicaines. Refuser d’appliquer une décision de justice c’est défier le principe de l’égalité de tous devant la justice et laisser revenir dans le débat ceux qui pensent que « selon que vous soyez puissants ou misérables… » car il n’est pas donné à tout le monde d’avoir la capacité de s’opposer à une décision de justice. Si on veut que notre pacte républicain tienne, il est essentiel que le principe d’égalité devant la justice soit défendu. Le citoyen x s’il est condamné peut faire appel, et puis ensuite s’il est condamné, il applique le jugement. Pourquoi et à quel titre le magistrat de la 5eme ville de France s’exonérerait-il de son application.
Cette attitude ne peut que nuire à l’image des élus et de la justice.

Réseaux sociaux, cela ne peut plus durer

J’ai sciemment pris un exemple très éloigné de ce qui s’est passé autour de l’assassinat de Samuel Paty, un exemple bien plus futile mais qui montre le redoutable amplificateur et accélérateur que peuvent constituer les réseaux sociaux.
Dimanche, c’était le Tour des Flandres ( les amateurs de cyclisme connaissent cette classique). A 35 kilomètres de l’arrivée, il y a trois échappés à l’avant, Wim Van Aert, Mathieu Van der Poel, et notre nouveau champion du monde, Julien Alaphilippe. il est en 3eme position, « à bloc », quand les trois hommes entrent dans une courbe où une moto de l’organisation avance au ralenti, en pleine trajectoire. Les deux premiers, dont le champ de vision est plus clair, évitent la moto en faisant un écart, pas Alaphilippe qui chute lourdement , se cassant le poignet et devant abandonner.
C’est un fait de course regrettable , comme il s’en produit depuis longtemps, chaque année. En 1968, Raymond Poulidor avait été renversé par une moto et avait du abandonner un tour de France qui lui était promis.
Certes le pilote de la moto n’aurait pas du se trouver là, mais cela arrive. Seuls ceux qui n’ont jamais suivi une course cycliste pensant que c’est facile.
Bref, ce pilote que je ne connais pas, a fait l’objet, dans les heures qui ont suivi ce fait de course, d’un lynchage médiatique sur les réseaux sociaux, venant notamment de coureurs, directeurs sportifs, spectateurs, etc. A tel point que « le malheureux » a fini par dire qu’il allait arrêter de suivre des courses cyclistes, alors qu’il le fait depuis 20 ans.
Ces réseaux sont devenus le refuge de toutes les intolérances, de toutes les appréciations lapidaires. Chaque déclaration est décortiquée par des gens qui n’ont que cela à faire. Et vous vous retrouvez avant même d’avoir pu expliquer, justifier, cloué au pilori. Il n’y a aucune empathie. L’humain n’a plus le droit à la moindre erreur. Nous entrons dans la dictature du monde parfait.

Gaëla Pujol

voici ce que j’écrivais le 21 août 2018:
« Soutien à Gaela Pujol !
Le contrat de Gaela Pujol n’ayant pas été renouvelé, je viens de saisir le maire de Nice de cette affaire.
La soliste du ballet Méditerranée, qui a porté plainte contre le directeur artistique Eric Vu-An pour harcèlement et discrimination, est définitivement écartée de l’Opéra de Nice.
Gaëla Pujol affirme ne pas avoir été renouvelée à cause de sa maternité. D’autres danseuses témoignent de ces pratiques dans le dossier qui serait sur le bureau du procureur. En effet,quatre danseuses auraient été écartées et harcelées, elles aussi, après avoir annoncé leur grossesse.
La maternité demeure aujourd’hui, une cause de discrimination cachée à l’embauche, difficilement appréciable. mais on retrouve aussi des problèmes lorsqu’elle se produit pendant l’emploi.
C’est la raison pour laquelle le bras de fer entamé par Gaêla Pujol contre le directeur du ballet Méditerranée est important . Elle se retrouve bien malgré elle porteuse de quelque chose de plus grand qu’elle même : le traitement d’une salariée pendant se maternité et les modalités de sa réintégration ensuite, l’application et interprétation du droit en la matière et surtout la manière dont sont jugés ces types de contentieux.
Voilà pourquoi nous devons la soutenir ».
Aujourd’hui Gaëla Pujol vient de gagner une première bataille juridique. Le juge administratif a annulé la décision de non renouvellement de son contrat.
La ville, bien ennuyée, annonce qu’elle ne fera pas appel et qu’elle va réintégrer la danseuse étoile.
Pourquoi la ville, à l’époque n’a t’elle pas donné suite à mon interpellation publique ?
Pourquoi la ville n’a t’elle jamais sanctionné le directeur Éric Vu-Han ?
Quelqu’un a-t-il une idée du préjudice moral et matériel subi par cette personne au sommet de sa carrière et qui a du se reconstruire.
Personne ne lui rendra ses deux années perdues.
L’impact médiatique de cette affaire va bien au-delà du simple cas de Gaëla Pujol, il met sous les projecteurs des pratiques discriminatoires inadmissibles.