Les dessous de la préparation des « primaires » à Nice

Le moins que l’on puisse dire, est que la préparation de la « Primaire socialiste » à Nice n’est pas un long fleuve tranquille.

Il s’agit, ni plus ni moins, que d’organiser les 226 bureaux de vote républicains et de les restructurer en bureaux de vote « Primaires ».

Cette tâche, nous l’avons menée à bien avec Sylvie Gautier et Valérie Nucéra une première fois, pour aboutir à 43 bureaux de vote correspondant à 43 lieux de vote, essentiellement des écoles primaires.

C’était certes la construction idéale tenant également compte de nos moyens militants.

Compte tenu du discours public tenu par le Maire de Nice – il avait pris le contrepied de Jean-François Copé, en indiquant qu il fallait faciliter les « primaires » et qu’il s’agissait  d’un processus qui pourrait servir à l’UMP en 2017 – je n’imaginais pas ce qui allait s’ensuivre.

Car il y a le discours et il y a les actes ! La réponse est millimétrée comme souvent avec Estrosi. Il indique qu’il met à notre disposition tout les locaux nécessaires mais … qu’il y a des frais de gardiennage s’élevant à 554 euros par tour de scrutin et par bureau de vote. Faites vos comptes : cela atteint, pour deux tours, 1008 euros multipliés par 43, à savoir : 43332 euros! C’est hors de portée de la Fédération et il le sait très bien !

Lorsque le Maire déclare à la presse que, certes il faut faciliter l ‘organisation des « primaires », mais que ce n’est pas au contribuable niçois de payer pour l’organisation d’une consultation populaire pour un parti politique, il a raison.

Sauf qu’il crée lui-même les conditions de ce coût en exigeant un gardiennage municipal permanent. C’est là où réside son vice ! La fédération du PS 06 étant une association, il était juridiquement possible de passer une convention avec celle-ci pour appliquer au PS les mêmes modalités tarifaires que celles que la municipalité applique aux associations. Il s’agissait alors d’une simple mise à disposition des clefs à titre gracieux.

J’ai donc fait savoir au Maire que ses exigences étaient disproportionnées. Des négociations ont suivi et la mairie m’a fait savoir qu’elle pouvait mettre à disposition des salles municipales et nous a fait parvenir une liste de salles disponibles.

Nous avons donc, encore une fois, restructuré les bureaux de vote en fonction des salles municipales proposées. Pour nous faire dire que les salles municipales que nous avions choisies dans la liste établie par la Mairie, je le rappelle, étaient, à deux exceptions près, fermées le dimanche. Il fallait donc des agents municipaux pour les ouvrir. Retour à la case départ.

De nouvelles négociations ont encore été engagées pour aboutir finalement au prêt, à titre gracieux, de sept salles municipales, plus deux C.A.L. Enfin, 13 à 14 écoles primaires complèteront, à nos frais et à ceux du Parti, ce nouveau dispositif, en utilisant une aide débloquée en urgence par notre premier secrétaire national, Harlem Désir, et que je remercie ici vivement pour sa décision.

La cour des comptes sceptique sur la vidéosurveillance

Il est bien dommage que les deux derniers conseils municipaux, les 11 et 22 juillet derniers, n’aient eu à l’ordre du jour aucune délibération sur la vidéosurveillance.

Tout le monde connaît, depuis le départ de ce mandat, notre opposition à la politique du maire en matière de vidéosurveillance. Elle est efficace dans la résolution des délits, mais pas dans la prévention des délits. Elle peut être un complément à une politique de sécurité mais en aucun cas son fer de lance pour compenser la présence humaine.

Une visite très complète du centre de vidéosurveillance a conforté ma position. J’y ai passé plus d’une heure, j’ai visionné plusieurs interventions et je le  confirme : ceux qui nient son efficacité pour arrêter les délinquants ont une position idéologique. Mais, précisément pour avoir visionné plusieurs délits, parmi lesquels des atteintes aux personnes parfois très violentes (le tabassage d’une jeune femme par exemple, avenue Malausséna), je vous l’affirme clairement : il n’y a aucun effet dissuasif car le délinquant pense toujours être plus malin que la caméra.

La Cour des comptes vient dans un récent rapport de donner son sentiment sur la vidéosurveillance. Le diagnostic est sans complaisance.

Si Claude Guéant a réagi aussi violemment, en dénonçant un certain nombre d’inexactitudes, d’oublis et d’appréciations supposés manquer d’objectivité, c’est qu’il a compris que la légitimité de la cour des comptes dans l’opinion publique était un danger.
Or ce rapport entérine en fait des constats que des professionnels et des chercheurs font depuis des années. En plus, ceux-ci sont fondés sur des données fournies par les services de police et de gendarmerie.

Le développement de la vidéosurveillance a un coût évalué à 300 millions d’euros pour l’État et autant pour les collectivités. La cour s’étonne, compte tenu des sommes engagées, du faible intérêt des collectivités pour l’évaluation. Seulement 30% des collectivités concernées par le dispositif financé par le Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance initient une démarche d’évaluation. 70% d’entre elles ne font rien !

Parmi les exemples cités, Nice et ses 624 caméras (1 pour 500 habitants) où il n’y a pas d’évaluation.

La cour indique ce que j’affirme depuis le début,  » la vidéosurveillance peut être efficace pour repérer les délits violents (atteinte aux personnes) mais ne peut pas prévenir la commission des délits ».
Enfin la Cour des Comptes évoque des installations ayant fait de la part des préfets, l’objet d’autorisations tout a fait contestables, en infraction avec le code général des collectivités territoriales et à l’article 10 de la loi du 21 janvier 1995, lequel était pourtant … une loi Pasqua !