Michel Vauzelle choisit François Hollande

 

Avant hier, Michel Vauzelle et François Hollande ont reçu une délégation de Fralib à Marseille. Au-delà du soutien à des salariés menant un combat exemplaire pour sauver une entreprise, il n’a échappé à personne que l’image avait une toute autre portée politique.

Il s’agissait ni plus ni moins que d’annoncer le soutien officiel de Michel Vauzelle pour les Primaires socialistes à la candidature de François Hollande.

Ayant fait moi-même ce choix depuis plusieurs semaines, je me réjouis de voir un soutien d’un tel poids arriver dans l’équipe de M. Hollande.

C’est pour nous un apport considérable. D’abord, sur l’ensemble du territoire régional où son avis, à défaut d’être suivi, est au moins entendu et respecté. Ensuite, il y a son expérience des relations internationales en général, et des relations avec les pays de la Méditerranée en particulier. En cette année, où le monde arabe, depuis la révolution du Jasmin, ne cesse, de convulsions en convulsions, d’évoluer vers la démocratie, le concours de M. Vauzelle est très important.
Enfin, il arrive avec son expérience de Président de Région ainsi qu’avec son analyse de l’évolution de l’organisation territoriale de notre pays. Et Vauzelle est une voix très écoutée parmi les élus républicains et ceux-ci pourraient avoir un rôle non négligeable dans cette primaire.

Michel Vauzelle est également l’un des plus fins connaisseur du mitterandisme. Quand il dit aujourd’hui que François Hollande est celui qui se rapproche le plus de F. Miterrand, ce n’est pas une formule de comptoir. Cela s’appuie sur des éléments précis concernant autant son talent oratoire que sa capacité à rassembler.

Mais au-delà de tous ces éléments déjà fondamentaux, ce qui semble avoir fait que notre Président de Région s’engage derrière F. Hollande, c’est la compétence de celui-ci ainsi que sa compréhension de la crise économique.

Et, par dessus tout, il y a ce fait décisif qu’il soit à l’écoute des gens et que, déjà, il sache comme Francois Mitterand en son temps, ou même Jacques Chirac, créer cette relation unique avec les Français, qui reste la composante indispensable d’une réussite à l’élection présidentielle.

Pourquoi j’ai accueilli Ségolène Royal

Ségolène Royal et P. Allemand

Plusieurs personnes se sont demandées pourquoi j’ai accompagné, hier, Ségolène Royal alors que je soutiens François Hollande.

Les raisons sont multiples et toutes avouables.

– Comme je l’ai dit à France 3,  je suis socialiste,  je suis Premier Secrétaire Fédéral : c’est en cette qualité que je l’ai accueillie. D’ores et déjà, je me projette au-delà du 16 octobre, dans cet instant décisif où il faudra rassembler toute la famille socialiste autour de celui ou celle qui aura été désigné par le peuple. Dans cette perspective, je trouve normal et convenable d’adopter cette attitude envers elle, tout comme ce fut le cas concernant Manuel Valls  au printemps dernier, et tout comme ce pourrait l’être si Martine Aubry ou Arnaud Montebourg passait par les Alpes-Maritimes.

– Je les connais tous les cinq très bien. Je connais leurs qualités et je forme le vœu que, quel que soit le résultat de ces primaires, ils soient tous chargés de responsabilités dans un gouvernement ou soient placés à des postes clefs. Après la victoire de 2012, nous devrons former la meilleure équipe possible : aucun talent ne sera de trop, considérant l’état de la France aujourd’hui. Je pense que les élus locaux doivent absolument faire passer ce message en ne transformant surtout pas cette primaire en « guerre » de chapelles.

– Pourquoi ai-je changé ? Mais je n’ai pas changé ! J’ai toujours voté Hollande, dans le Parti, depuis 2000. Simplement en 2007, pour privilégier l’unité du parti, il n’a pas été candidat et, de toute manière, il ne se trouvait pas dans la situation adéquate.  J’ai donc, à ce moment là, choisi Ségolène Royal : elle me paraissait la plus susceptible de battre Sarkozy. Aujourd’hui, François Hollande est candidat : c’est tout naturellement que je me retrouve derrière lui.

– Enfin j’accueille Ségolène Royal avec une tendresse particulière, précisément parce qu’il y a eu 2007, parce qu’elle nous a fait vivre de formidables moments, parce qu’elle est venue tenir un meeting à Nice, chose qu’aucun candidat socialiste n’avait fait depuis 1974 et, enfin,  parce que l’élection présidentielle est une élection hors norme, une aventure humaine, qu’elle fut son aventure humaine et que nous l’avons partagée.

C’est aussi simple que cela.

La surenchère anti-sociale de Thierry Mariani

Souvenez-vous, il y a 16 mois, Thierry Mariani menait la liste régionale UMP contre Michel Vauzelle.

C’est en tant que leader ou porte-parole de  la « droite populaire » qu’il s’est exprimé dans le J.D.D. M. Mariani a insisté sur la nécessité d’un « fichage généralisé » des allocataires sociaux pour lutter contre la fraude sociale.

Cette lutte contre la fraude répond évidemment  autant à une exigence de justice qu’à une volonté de crédibilité de nos politiques sociales. Les Conseils généraux, notamment, et tous leurs élus locaux socialistes sont d’une extrême vigilance sur ce sujet. Il faut souligner également que c’est un député du même parti et de la même région que M. Mariani, qui, dans un rapport, a rappelé que le montant cumulé des fraudes aux prestations sociales est de 4 à 5 fois inférieur à celui des fraudes aux prélèvements sociaux. Quant à la fraude fiscale, chacun sait bien qu’elle est d’une toute autre dimension ! Ce rapporteur est le député UMP des Bouches du Rhône, M. Dominique Tian.

Après Laurent Wauquiez qui avait dénoncé le « cancer du RSA » en stigmatisant les allocataires et en exigeant,  en contrepartie à son versement, un temps de travail obligatoire, Thierry Mariani reprend la même thématique. Cette  proposition qui dénonce, stigmatise et entretient le soupçon vis-à-vis des plus faibles, relève d’un populisme  de bas étage.  Il ne s’agirait, ni plus ni moins que d’un fichage des pauvres.

C’est pourquoi, il me paraît essentiel de lutter contre cette proposition malgré les conséquences politiques qui peuvent en découler. La droite ne manquera certes pas d’agiter à nouveau le spectre du laxisme social de la gauche. Mais il s’agit là d’une question de principe qui m’apparaît fondamentale.

A la veille de l’élection présidentielle, ce qui se profile derrière cette initiative prise par l’aile droite de l’UMP est le repositionnement du débat sur des sujets clivants. On va délibérément dresser les Français les uns contre les autres. Les uns, les plus faibles, seront désignés comme des profiteurs et seront opposés aux autres, victimisés dans leur rôle supposé de payeurs. Dans une période où la question de la fiscalité et surtout de l’indispensable rôle de redistribution de l’État, sera l’un des axes central du débat national, Mariani occupe ce terrain en assimilant les plus fragiles à des fraudeurs.

Il nous revient donc, en tant que citoyens de gauche, d’être particulièrement vigilants là-dessus.

Meeting d’Estrosi contre marine Le Pen : les dessous de cette initiative.

L’Université d’été du Front National va se tenir à Nice les 10 et 11 septembre prochains.

Christian Estrosi vient d’annoncer à grand renfort de communication qu’il va organiser le 11 septembre une grande réunion de l’UMP face à Marine Le Pen. Il a d’ores et déjà invité Xavier Bertrand et d’autres « poids lourds » de l’UMP.

Comment interpréter cette initiative ?

Tout d’abord, Estrosi n’exclut pas, dans son analyse, un 21 avril à l’envers. Sérieusement, je ne vois pas comment un socialiste pourraient être absent du second tour. Par contre, et compte tenu des marges d’erreurs de 2 à 3 points, la fourchette basse de Sarkozy, même s’il se redresse, flirte dangereusement avec la fourchette haute de Marine Le Pen. Cela, Estrosi le sait.

Ensuite, le Maire de Nice n’a pas renoncé à un plan de carrière … parisien : il veut donc apparaitre comme l’un des fers de lance de Sarkozy contre le F.N. Il crie, à qui veut l’entendre, qu’il est le patron de la deuxième fédération UMP de France et veut « montrer ses muscles ».Cependant, force est de remarquer que l’objectif affiché de 3000 participants reste modeste : cela ne représente même pas la moitié du nombre officiel de militants UMP dans ce département. Il veut montrer ses muscles mais reste dans une posture « petits bras » !

Toute cette stratégie, cette gesticulation pour certains, ont vocation à le repositionner au sein même de son mouvement : semaine après semaine, il apparait comme le chef de file de l’opposition à Jean François Copé.

Enfin, il ne faut pas  mésestimer les enjeux locaux. Les élections législatives se profilent. Si nous arrivons à gagner l’élection présidentielle, sa stratégie ne fonctionnera pas mais pour l’instant, celle-ci est claire : il veut bipolariser le débat entre lui et l’extrême droite sous toute ses formes – F.N.  et Identitaires – pour essayer d’étouffer une gauche qui demeure son véritable adversaire et qu’il redoute.

En conclusion, à moins que la presse ne déclenche une véritable bulle médiatique sur cette affaire, ce meeting apparaitra comme une réponse faible, partielle et certainement pas à la hauteur des enjeux actuels. L’échec de la majorité actuelle sur la sécurité – il se confirme chaque jour prenant connaissance des différents faits divers – sera au moment de la présidentielle, la question sociétale majeure (mis à part, évidemment, les questions sociales et économiques). La majorité actuelle, n’en déplaise à Estrosi, a échoué dans ce domaine pourtant capital pour le bien-être de chacun au sein de la Cité. Si la gauche ne parvient pas à être crédible sur cet enjeu, alors les solutions démagogiques du F.N. ont un boulevard devant elles.

Et ce ne sera pas une salle d’affidés, réunis (ou convoqués …) à Nice, qui pourra y changer quoique ce soit.

Les dessous de la préparation des « primaires » à Nice

Le moins que l’on puisse dire, est que la préparation de la « Primaire socialiste » à Nice n’est pas un long fleuve tranquille.

Il s’agit, ni plus ni moins, que d’organiser les 226 bureaux de vote républicains et de les restructurer en bureaux de vote « Primaires ».

Cette tâche, nous l’avons menée à bien avec Sylvie Gautier et Valérie Nucéra une première fois, pour aboutir à 43 bureaux de vote correspondant à 43 lieux de vote, essentiellement des écoles primaires.

C’était certes la construction idéale tenant également compte de nos moyens militants.

Compte tenu du discours public tenu par le Maire de Nice – il avait pris le contrepied de Jean-François Copé, en indiquant qu il fallait faciliter les « primaires » et qu’il s’agissait  d’un processus qui pourrait servir à l’UMP en 2017 – je n’imaginais pas ce qui allait s’ensuivre.

Car il y a le discours et il y a les actes ! La réponse est millimétrée comme souvent avec Estrosi. Il indique qu’il met à notre disposition tout les locaux nécessaires mais … qu’il y a des frais de gardiennage s’élevant à 554 euros par tour de scrutin et par bureau de vote. Faites vos comptes : cela atteint, pour deux tours, 1008 euros multipliés par 43, à savoir : 43332 euros! C’est hors de portée de la Fédération et il le sait très bien !

Lorsque le Maire déclare à la presse que, certes il faut faciliter l ‘organisation des « primaires », mais que ce n’est pas au contribuable niçois de payer pour l’organisation d’une consultation populaire pour un parti politique, il a raison.

Sauf qu’il crée lui-même les conditions de ce coût en exigeant un gardiennage municipal permanent. C’est là où réside son vice ! La fédération du PS 06 étant une association, il était juridiquement possible de passer une convention avec celle-ci pour appliquer au PS les mêmes modalités tarifaires que celles que la municipalité applique aux associations. Il s’agissait alors d’une simple mise à disposition des clefs à titre gracieux.

J’ai donc fait savoir au Maire que ses exigences étaient disproportionnées. Des négociations ont suivi et la mairie m’a fait savoir qu’elle pouvait mettre à disposition des salles municipales et nous a fait parvenir une liste de salles disponibles.

Nous avons donc, encore une fois, restructuré les bureaux de vote en fonction des salles municipales proposées. Pour nous faire dire que les salles municipales que nous avions choisies dans la liste établie par la Mairie, je le rappelle, étaient, à deux exceptions près, fermées le dimanche. Il fallait donc des agents municipaux pour les ouvrir. Retour à la case départ.

De nouvelles négociations ont encore été engagées pour aboutir finalement au prêt, à titre gracieux, de sept salles municipales, plus deux C.A.L. Enfin, 13 à 14 écoles primaires complèteront, à nos frais et à ceux du Parti, ce nouveau dispositif, en utilisant une aide débloquée en urgence par notre premier secrétaire national, Harlem Désir, et que je remercie ici vivement pour sa décision.