Les Liserons : les factures d’eau qui font déborder le vase

 

Paul Cuturello, Christine Dorejo et moi-même, avons été sollicités par des habitants du quartier dès le mois de décembre dernier, quand les riverains ont reçu leurs régularisations de charges locatives. Les provisions pour charges payées tout au long de l’année étant déjà bien importantes, aussi, ils ne pensaient pas être redevables de nouvelles sommes. Pour certains, les charges mensuelles peuvent atteindre plus de 300 euros, ce qui est considérable quand on connaît l’état de ce quartier.

Alors, nous avons demandé à plusieurs locataires de nous fournir leurs régularisations de charges de 2017 et 2018 et nous les avons comparées. Et, nous avons constaté que c’était l’eau (froide et chaude) qui était au cœur du problème d’explosion des charges.

Nous nous sommes ensuite rendus sur place et nous avons échangé avec les locataires qui ont tous affirmé faire un usage raisonnable de l’eau.

Pour les habitants, l’augmentation des consommations d’eau ne peut pas leur être imputée pour les raisons suivantes :

– De nombreuses fuites ont été déclarées suite à l’absence d’entretien des immeubles et à la vétusté des canalisations générales très anciennes.

– Des plombiers qui sont intervenus pour le compte de leurs clients ont affirmé que la tuyauterie était trop ancienne et devait être entièrement refaite.

– Les seules fortes variations de charges observées concernent les consommations d’eau froide individuelle et d’eau chaude collective. C’est ce qui nous a amené à conclure que le problème se situait à ce niveau.

Sur les six situations observées, les augmentations sont de 18%, 88%, 96%, 210%, 262% et 328% pour l’eau froide et 4%, 19%, 69%, 70%, 116% et 213% pour l’eau chaude.

– De nombreuses coupures d’eau pour recherche de fuites sont intervenues tout au long de l’année, ce qui, de façon générale, aurait dû mécaniquement diminuer la consommation générale de l’eau.

– Les garages ont été à plusieurs reprises inondés à cause de fuites d’eau dans les parties communes.

– Plusieurs appartements situés en rez-de-chaussée ont été murés et il est impossible de savoir si ces derniers aussi ont des fuites.

– Les tuyauteries qui ont cédé ont été régulièrement signalées à Côte d’Azur Habitat. Pourtant, l’intervention de ce dernier a souvent tardé, provoquant des gaspillages d’eau que les locataires refusent désormais de payer.

Le dernier exemple en date est celui du 4 mars dernier quand la tuyauterie d’eau chaude du 4 impasse des Liserons a cédé, entraînant des écoulements importants le long de la façade de l’immeuble et des inondations dans les appartements et les garages.

De nombreux signalements à Côte d’Azur Habitat

L’office HLM Côte d’Azur Habitat a régulièrement été interpelé sur cette situation par :

– Un courrier que j’ai adressé au Président de Côte d’Azur Habitat daté du 20 février 2019, correspondance à laquelle je n’ai reçu aucune réponse à ce jour.

– Des appels et courriers de locataires.

– Une pétition de locataires qui circule encore actuellement.

– La presse locale qui s’est emparée de ce sujet à de nombreuses reprises.

Malgré cela, les locataires, y compris ceux qui ont demandé à ce que les sommes correspondantes à la régularisation soient suspendues, ont quand même été prélevés des montants contestés.

Tout ceci contribue à renforcer le sentiment d’abandon ressenti par les habitants de ce quartier.

En notre qualité d’élus, nous ne pouvons accepter que cette situation perdure.

Quand le maire de Nice déclare « vouloir remettre la République au cœur des quartiers », nous souhaitons d’abord qu’il commence par demander au principal office HLM de la ville de rendre des comptes aux locataires de tous les quartiers dont il a la charge, y compris celui des Liserons.

Présenter des projets de rénovation c’est bien, mais l’urgence, c’est d’abord de s’occuper des difficultés quotidiennes. En attendant la restructuration, il n’est pas normal de laisser sans entretien, ni investissement tout ce qui concerne l’accès à l’eau.

En conclusion

Nous demandons une révision du montant des charges des locataires. En aucun cas, ces derniers ne doivent supporter le coût des gaspillages en eau dont ils ne sont pas responsables et qui sont consécutifs à des négligences imputables à Côte d’Azur Habitat et à son service d’astreinte.

La ville de Nice ne peut pas déclarer vouloir renforcer le vivre ensemble et favoriser, dans les faits, des crispations de plus en plus fortes dans les quartiers.

Remettre la République au cœur des quartiers !

 

Cette belle phrase rappelle la grandeur du défi qui se dresse devant les pouvoirs publics. Mais cette phrase est aussi un paravent utilisé par de nombreux élus pour masquer la vacuité de leurs choix politiques dans le domaine de la politique de la ville, qui est à la dérive.

Les résultats sont là. Même les associations les plus soutenues par la ville, comme ADAM, tirent la sonnette d’alarme. Des dizaines d’autres licencient, diminuent leurs volumes d’activités.

Il en est de même au niveau du logement et plus particulièrement de l’absence d’entretien des immeubles, notamment du parc social de Côte d’Azur Habitat. Ce qu’il se passe aux Liserons depuis samedi où la tuyauterie de l’eau chaude d’un immeuble a cédé provoquant des inondations de garages et autres, en est le dernier exemple en date. Et qui paiera ? Encore les locataires sur leurs charges ?

Ce sera un des grands enjeux des prochaines élections municipales car la cohésion sociale et le vivre ensemble de la ville en dépendront.

Pourquoi n’avons nous pas voté le Programme Local de l’Habitat (PLH) 2017-2022 ?

logement

Cet important document qui fixe la stratégie de la politique du logement pour les cinq années à venir est arrivé en discussion au Conseil Métropolitain. Nous avons voté contre !

Tout simplement parce que n’allons pas cautionner un document qui nous ferait passer au mieux pour des naïfs, au pire pour des imbéciles.

En effet, pour répondre à une crise du logement dont les élus ne cessent de parler mais dont les habitants souffrent, le PLH a fixé des objectifs quantitatifs pour la production de logements neufs. 21 288 logements devront être construits d’ici 2022, soit 3548 logement neufs par an. 60 % de la production sera dédié à l’accession à la propriété.

Mais lorsque je lis, parmi les objectifs, qu’il faut loger les habitants dans des conditions compatibles avec leurs revenus, permettez-moi d’être perplexe. Je n’ai pris qu’un seul exemple, les logements prévus dans le cadre du projet de restructuration du Ray. Le Ray, c’est un quartier agréable, paisible, mais ce n’est tout de même pas la Promenade des
Anglais. Or, la commercialisation s’effectue aux alentours de 5 000 euros le m². Vous pensez que c’est compatible avec le revenu de la plupart des Niçois ?

Je n’en suis pas certain. Non seulement Estrosi endette la métropole, mais la politique qu’il conduit en matière de logement amène les gens à s’endetter à endetter sur 25 voire 30 ans. Et ce n’est pas tout. Cette crise du logement a entraîné une augmentation du prix des acquisitions dans le vieux de 10 % Fatalement, pris dans cette spirale, les loyers augmentent.

Toutes ces conséquences ont une cause : la pénurie des logements sociaux dont le maire est responsable.

J’ai bien noté l’objectif de construire sur 6 ans une moyenne annuelle de 1436 logements sociaux. Mais, comment y croire quand on reconstitue depuis 2001, ce qui s’est passé après l’adoption de la loi SRU.

En 2001, au lendemain de l’adoption de la loi SRU, la ville de Nice comptait 10,3 % de logements sociaux, soit 19 088 logements. Cela représentait la moitié de l’objectif des 20 %. Il restait donc à produire 9,7 % de logements pendant les 19 années conduisant à 2020, ce qui représentait une production de 926 logements par an.

En 2009, le maire a trouvé que ce n’était pas suffisant si l’on se réfère à l’objectif du programme local de l’habitat n° 2, adopté en 2009, qui était de 1 268 logements sociaux par an. Or, quelle a été la réalité de la production à Nice de 2001 à 2015 ? que s’est il passé derrière l’affichage?

Au 1er janvier 2015, Nice comptait 12,67 % de logements sociaux, soit 23 822 logements. Cela signifie que de 2001 à 2015, à Nice le logement social est passé de 10,3
% à 12,67 %, soit une hausse de 2,37 %, représentant 4 734
logements, c’est à dire une production moyenne sur la période de 338 logements par an. voilà la vérité ! La production réelle de logements sociaux a été quatre fois inférieure à l’affichage du PLH 2009-2015

Christian Estrosi a produit en moyenne 338 logements sociaux par an, et là, il nous demande de voter un document où il s’engage à en produire 1 468 par an. Vous comprendrez notre scepticisme. Nous n’avons même pas envie de faire semblant de le croire.

Voilà pourquoi nous avons voté contre ce PLH.

Immobilier : Cela ne s’arrange pas pour les actifs !

 

Tous les professionnels du BTP s’accordent pour dire que 2017 a été une année exceptionnelle dans les Alpes-Maritimes.

Le record des ventes dans le neuf a été battu avec + 11 % par rapport à 2016, soit 4 569 transactions. La revente, quant à elle, a progressé de + 5 % pour atteindre 12 590 transactions.

Résultat, les prix augmentent. 5 399 euros le m2 dans le neuf et 4 038 euros le m2 à la revente dans l’ancien. C’est le seul marché qui reste accessible aux actifs et on peut se poser la question : Pour combien de temps?

Voilà pourquoi les loyers sont si chers dans les Alpes-Maritimes !

CAH

Il y a en France 1 152 communes qui sont soumises à la loi SRU (loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain) qui oblige les communes à avoir 20 voir 25 % de logements sociaux.
Sur ces 1 152 communes , 649 n’ont pas atteint le niveau de production fixé par la loi et 269 d’entre elles sont dites « carencées » comme l’indique la liste rendue publique par le gouvernement.

Ces communes vont devoir payer des amendes à l’Etat sur leur propre budget et je m’en félicite.

Néanmoins, une bien mauvaise surprise nous attend lorsque l’on épluche cette liste. 5 des 269 communes carencées nationalement sont dans les Alpes-Maritimes. Près de 10% des communes carencées sont dans notre département. Il n’y a pas de quoi en être fier ! Et d’ailleurs les élus font plutôt « canard ».

Voici les listes des mauvais élèves des A-M en précisant que c’est la métropole de Nice Côte d’Azur qui détient le la première place avec 10 communes concernées : Beaulieu-sur-Mer, Cap d’Ail, Gattières, La Gaude, Saint Jeannet, Saint-Laurent-du-Var Levens, Tourette-Levens, Vence et Villefranche-sur-Mer.

Les autres communes concernées sont : Biot, Cannes, Le Cannet, La Colle-sur-Loup, Contes, Mandelieu la Napoule, Menton, Pegomas, Roquebrune-Cap-Martin, la-Roquette-sur-Siagne, Le Rouret, Saint-Cézaire-sur-Siagne, Sospel, Tourrettes-sur-Loup, Vallauris.
Soit en tout 25 communes. Voilà les dégâts que peuvent faire une politique de droite sur le long terme, pendant des décennies.