5 Ans après, la réponse adressée aux maires de France de la part du PEROU à Christian Estrosi !

 

Le 14 juillet 2013, Christian Estrosi vous a fait parvenir un « Guide pratique à l’attention des maires de France afin de prévenir les occupations illégales du domaine public par des populations non sédentaires ». Ce document de 12 pages de format A4, adressé aux 3 500 maires de France dotés d’une police municipale, décrit les gestes et les dispositifs permettant d’expulser et de tenir éloignées d’une commune des personnes habitant des bidonvilles :

« Relever des plaques d’immatriculation »; « Faire dresser un constat d’huissier »; « Installer des caméras nomades en 3 heures » ; « Engager une procédure pénale »; etc.

Le maire de Nice dresse méthodiquement l’inventaire des pratiques répressives, expérimentées des années durant, sur son territoire. Il conçoit ainsi un outil de politique publique au sujet d’un problème que chacun sait difficile, à savoir la présence d’un bidonville sur un territoire de la République.
Son programme : faire école de l’hostilité auprès d’homologues supposés considérer le bidonville comme une pathologie urbaine à éradiquer, et les personnes y vivant comme autant de menaces à éloigner.

Le 14 juillet 2018, le PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines) vous fait parvenir ce «Guide pratique que n’a pas écrit Christian Estrosi ». Ce document de 12 pages de format A4, que nous adressons également aux 3 500 maires de France dotés d’une police municipale, décrit les actes et les gestes d’hospitalité mis en œuvre à partir de l’automne 2012 dans deux bidonvilles de l’Essonne, suivant l’hypothèse que construire valait mieux que détruire pour répondre aux problèmes que posait leur présence sur le territoire. À Ris-Orangis puis à Grigny, des riverains, des étudiants, des artistes, des chercheurs, des architectes, des personnes aux compétences multiples ont méthodiquement construit, faisant s’intensifier les relations des habitants du bidonville avec le territoire alentour. Cinq ans plus tard, la majorité des familles avec lesquelles cette assemblée de citoyens a œuvré a rejoint un logement, et la plupart des enfants est scolarisée. Nous vous transmettons aujourd’hui le fruit de cette expérience, nous en référant d’abord à l’Instruction du Gouvernement publiée le 25 janvier 2018 qui énonce que la destruction des bidonvilles et la répression de leurs habitants aggravent les problèmes, non les résolvent, et que cultiver les relations au territoire des personnes y cherchant refuge est la seule voie pensable et possible pour des politiques publiques efficaces enfin. Nous espérons que ces quelques pages vous seront utiles pour l’application de cette Instruction, et l’invention de politiques publiques d’avenir.

Victoire de 2018 : Une toute autre portée que celle de 1998 !

Ce n’est pas de football dont je parle. Les équipes qui gagnent sont toujours belles et parfois aussi même celles qui perdent, comme ce fut la cas de notre équipe nationale à Séville en 1982.

La France Black-Blanc-Beur de 1998, celle de Zidane est loin. Parce que l’Histoire avec un H majuscule est passée par là. Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, au stade de France, sur les terrasses, et au Bataclan ont fait plus de 120 morts. A Nice, 86 morts en 4mns 17 le 14 juillet 2016 et tant d’autres gestes de folie moins spectaculaires, mais tout aussi traumatisants.

La société française a été au bord de la fracture et la force de la République est d’avoir permis de tout surmonter. Mais le vivre ensemble avait paru tout à coup relégué au rang des slogans et des utopies.

Le message que vient de faire passer l’équipe de France, c’est que le vivre ensemble est possible. Les joueurs ont compris que s’ils gagnaient, ce n’était pas seulement la coupe du monde qu’ils ramenaient. C’était aussi un puissant message.

Moi qui suis un passionné de football, je ne me souviens pas avoir vu des joueurs avoir une expression politique comme cette fois :

Adil Rami : « Je n’ai jamais vu une équipe de France avec une telle ambiance…/… on a un pays qui a souffert. je suis français d’origine marocaine. je suis fier d’être français de la diversité ».

Paul Pogba :  » C’est de la folie, je n’y crois pas. On l’a fait. On est là ! Tout le monde a le sourire. On est tous content en France. La France, partout vous allez être fiers de nous. On est entré dans l’histoire. On va faire vibrer la France entière. On est tous unis, jaunes, verts, bleus, on est tous ensemble ! »

Antoine Griezmann :  » On a hâte d’aller fêter cela avec les français ! je vis un rêve. Le président Macron est fier. On est fiers d’être français ! »

Plusieurs joueurs se sont exprimés sur la République. Nous sommes peut être à l’aube de quelque chose. Le message était clair. D’où que l’on vienne nous sommes la France ! Une France de toutes les couleurs mais la France, la France qui gagne parce qu’elle est unie.

Il ne s’agit pas pour la classe politique de « faire de la récupération » mais de comprendre ce qui est en train de se passer et de tout faire pour que le pays puisse s’appuyer sur cet acquis pour le faire prospérer et qu’il ne soit pas comme en 1998, un simple feu de paille.

Hier soir nous nous sommes arrêtés à Planet Sushi en rentrant de la place Masséna. Un homme qui m’a probablement reconnu, m’a interpelé en me demandant « si j’étais français ». Je lui répondu que « oui ». « Pourtant vous êtes blanc » me dit-il ! « Vous avez vu cette équipe, il n’ y a que des noirs. « Et alors » .Vous trouvez ça normal, elle vous plait cette équipe »? « Oui c’est une belle équipe et une équipe qui gagne! ». Ce fut ma réponse.

Quand il s’est levé pour partir il a maugréé « pauvre France ». Peu à peu la France du passé s’éloignait de ma table.

Ce qui s’est passé hier soir est un coup dur pour l’extrême droite, c’est bien mieux qu’une défaite électorale, c’est une défaite sur des valeurs et sur une conception d’une nouvelle France qui ne leur correspond absolument pas.

Suppression de la prime d’activité : les plus modestes sont frappés !

Prime activite

Depuis le 1er juillet, les bénéficiaires de pension d’invalidité qui travaillent ne toucheront plus la prime d’activité. Une fois de plus, les plus modestes sont frappés !

Alors que le Président de la République est sur le point de présenter une stratégie de lutte contre la pauvreté, cette mesure inacceptable vient d’entrer en application.

Avec une perte moyenne de 158 €/mois la suppression de la prime d’activité pénalise de nombreuses personnes en situation de handicap aux revenus modestes et en fait même passer certaines sous le seuil de pauvreté !

J’avais cru au « en même temps » mais force est de constater que c’ est « tout le temps » contre les plus fragiles.

Sans-abri et grand froid : Je persiste et signe !

Sans-abri

Entendons nous bien sur ce que j’évoque dans ce post.

Il ne s’agit pas de critiquer le travail fait au quotidien par le CCAS de la ville de Nice qui gère des centres d’hébergement.

Il ne s’agit pas non plus de méconnaitre tout ce qui s’organise autour des restos du cœur et de la banque alimentaire où plusieurs dizaines d’associations niçoises se servent chaque semaine pour fournir des repas aux SDF de notre ville.

Il ne s’agit pas non plus de négliger le travail habituel des associations qui effectuent des maraudes dans différents quartiers de la ville.

Il ne s’agit pas non plus de s’en prendre au personnel d’accueil affecté à ces centres, qu’il s’agisse de personnels communaux ou de réservistes. Bien au contraire, ils ont fait un travail admirable d’accueil, avec les moyens dont ils disposaient mais il y avait chez eux beaucoup d’humanité.

Il s’agit d’évoquer une situation extrême de grand froid nécessitant sur une courte période de quatre jours la mobilisation de moyens exceptionnels.

Et là, le compte n’y est pas.

Ces situations extrêmes de grand froid révèlent la fragilité des humains.

Et ce qui s’est passé doit être utile pour l’avenir. L’équipe qui accueille en hébergement d’urgence doit renforcer sa pluridisciplinarité doit comporter une infirmière avec une pharmacie d’urgence capable de soigner des « bobos », d’apporter une réponse médicale sur site ou d’orienter certains SDF vers l’hôpital.

Ce sont ces mêmes situations qui révèlent les carences des politiques publiques contre l’exclusion.

  • Ne rien avoir prévu à manger, ou quasiment rien dans les centres d’hébergement est une faute. Peu importe qu’il y ait tant de repas servis à la rue Badat, ou à l’accueil de jour, il fallait prévoir à l’accueil des centres d’urgence. Et quand je lis qu’un responsable de la réserve communale de la sécurité civile se félicite qu’un restaurant ait amené de la soupe ou que carrefour TNL a fait des dons alimentaires, je le comprends en tant qu’homme confronté à la situation et ayant besoin d’une réponse. Mais il est anormal de laisser des « sans-abri » dépendre d’une solidarité privée toujours aléatoire alors que cette vague de froid était prévue depuis cinq jours.
  • Avoir prévu dans un premier temps 55 lits d’hébergement d’urgence : 40 lits au gymnase Fuon Cauda pour les familles avec enfants et 15 lits à la salle pour les hommes, est une seconde faute. Les capacités se sont révélées assez rapidement insuffisantes, et ce, même s’il y a eu un gros déficit d’information sur la mise en place de ce dispositif. L’intervention de Nice au Cœur dès le dimanche soir alertant certaines associations coupées de l’information, a permis de concerner plusieurs dizaines de sans-abri. Il y avait hier soir 93 personnes à Fuon Cauda pour une capacité initiale de 40 lits. A la salle jules Michel, on est monté à 22 lits pour une capacité initiale de 15. C’est à Jules Michel, dimanche soir, que j’ai vu les « sans-abri » se contenter d’un bol de soupe lyophilisé, sans même un morceau de pain, trempés, pouvant prendre une douche mais avec un substitut de serviette de toilette avec lequel il était impossible de se sécher.

Avoir délibérément excentré l’accueil d’urgence des hommes au fond d’une impasse, la rue Jules Michel, mal éclairée et habituellement concédée aux dealers, est une autre faute. Et pourquoi avoir prévu seulement 15 lits de plus pour les hommes alors qu’ils représentent 85 % des « sans abri ». Résultat, une fois connu, le centre a été débordé et a renvoyé vers Fuon Cauda plusieurs hommes. Malgré cela, il n’a pas été possible de faire face à la demande.

Et maintenant ?

Je pense qu’il faut laisser cet accueil en place pendant au moins deux jours afin de ne pas remettre à la rue tout le monde tout de suite. En effet, les organismes ont été fragilisé par ce froid intense. Nous avons eu la satisfaction de ne déplorer aucun décès mais il faut tenir compte de cette fragilité.

Et enfin, c’est censé n’arriver que tous les trente ans, donc normalement les équipes en place, majorité actuelle comme opposition , ne devraient plus avoir à faire face à une situation pareille

Les 80 ans de l’IESTS : réparer un petit oubli !

En lisant ce matin, l’article du professeur Gastaud sur l’IESTS, c’est tout un pan de ma vie professionnelle qui a ressurgi. En effet, dans les années 1988 à 1993 j’ai enseigné à l’IESTS. J’enseignais le Code de la famille et de l’Aide Sociale, et j’animais aussi un cours de méthodologie de la synthèse, épreuve très importante pour les assistantes sociales.

J’étais également membre du jury à Marseille où je me rendais chaque année. C’est d’ailleurs pour cela qu’une fois élu à la Région, et la Région ayant des compétences sur les formations sanitaires et sociales, j’ai toujours suivi avec beaucoup d’attention les dossiers de l’IESTS. Même si officiellement, c’était Pascale Gérard qui représentait le président Vauzelle. J’ai gardé un attachement pour cet établissement.

J’ai donc vu passer 5 ou 6 promotions d’élèves.

Alors, ce matin, j’ai lu le professeur Gastaud rappeler toutes les figures de cet institut : Le sénateur Robini, le professeur Gilly, Adèle Scapucci de Barry, la directrice qui dirigea cet Institut pendant trente ans. Désormais, c’est le professeur Albert Marouani, ancien président de l’université de Nice Sophia-Antipolis, qui préside l’IESTS. Il fut mon enseignant en sciences économiques. Décidément, ce lien est tenace.

Mais, il y a un homme qui a été oublié et à qui il faut rendre hommage, parce qu’il a traversé toutes ses époques avec ses talents de diplomate et sa méthode florentine, c’est Antoine Ghibaudo. Celui qui fut directeur du bureau d’Aide sociale de la ville de Nice ( aujourd’hui CCAS) sous Jacques Médecin, puis qui devint, au moment de la décentralisation en 1983, le premier directeur des actions médicales et sociales du Conseil général (aujourd’hui Conseil départemental) fut un homme clef.

C’est lui qui accompagna toutes les opérations de restructuration de l’Institut qui a dû s’agrandir à plusieurs reprises. C’est surtout lui qui fut, en 1987-1988, l’homme clef de la fusion entre l’école d’Assistantes sociales et l’école des moniteurs éducateurs pour former ce qu’est aujourd’hui ce grand institut qu’est devenu l’IESTS qui fait la fierté de notre ville.

Parti à la retraite, il est devenu vice président de l’IESTS et continuait encore l’an passé à lui apporter toute son expertise et son expérience.