NE PAS CONFONDRE RALLIES ET OPPOSANTS !

 
COMMUNIQUE DE PRESSE :
NE PAS CONFONDRE RALLIES ET OPPOSANTS !

Je n’admets pas que Christian ESTROSI fasse un amalgame entre les délégations qu’il confie aujourd’hui aux ralliés « Peyratistes » et les présidences de la Commission d’Appels d’Offres et de la Commission des Finances qu’il a confiées, à ma demande, et après négociations, à deux de mes colistiers, Mari-Luz HERNANDEZ-NICAISE et Yann LIBRATI. Ceux-ci restent des opposants et effectuent un travail remarquable à mes côtés.

Le choix d’accepter ces responsabilités est apparu en 2008, dans une municipalité sensible aux affaires de corruption, comme une façon efficace de servir l’intérêt général de la Ville, sans, pour autant, être assimilés à l’ouverture.

Ce n’est en aucun cas une caution de la politique menée aujourd’hui par le Maire de Nice.

Patrick ALLEMAND
Président du Groupe ‘Changer d’Ère’

L’Assomption : d’une fête religieuse à une tribune politique

 

La fête de l’Assomption, c’est la fête de la vierge Marie, patronne des marins selon la tradition niçoise.

Chaque année, tout le monde se retrouve donc vers 17 heures le 15 août, à l’endroit où les pointus sont attachés. C’est, en effet,  le ‘Club de la Mouette’ qui assure la majeure partie de cette animation. Voir les pointus sortir est un véritable spectacle pour les Niçois comme pour les touristes.

Ce soir,  il y avait 37 pointus dehors, soit près d’un sur deux, tous barrés par leurs propriétaires tout de blanc vêtus et portant cette ceinture d’un bleu si particulier.

Les pointus se promènent dans le port avec des invités. J’étais personnellement invité avec ma fille, hier, sur le pointu de Robert, baptisé «Petit Pierre ». Durant la cérémonie, ces petites embarcations sortent du port pour aller jeter une gerbe en mer avant de revenir vers les quais et se faire bénir par le prêtre.

Ensuite se déroule une messe donnée en plein air, toujours suivie par 500 ou 700 personnes selon les années.

Cette fête est magnifique. Elle se déroule dans le décor incomparable du Port de Nice avec la lumière blanche des soirées d’été sur les couleurs des immeubles, je ne m’en lasse pas.

Depuis trois ans, cependant s’est greffée sur la fête de l’Assomption, une nouvelle tradition bien moins sympathique.

Christian ESTROSI et Éric CIOTTI se servent de cette messe comme d’une tribune politique. Nos duettistes locaux prennent la parole, à tour de rôle, à la fin de l’office. Leurs interventions sont, à certains égards, caricaturales, à la limite d’un prêche : il s’agit pour eux de rappeler notre histoire, notre civilisation, nos valeurs judéo-chrétiennes, la nécessité de défendre notre modèle de civilisation, notre fierté d’être catholiques etc … On se croirait à la fête de … Jeanne d’Arc !

Christian ESTROSI, n’omet pas, en ce qui le concerne, d’entrer carrément dans la polémique en expliquant que lorsqu’il a voulu honorer Jean-Paul II, l’opposition lui a fait un mauvais procès. Ce faisant, le malheureux essayait d’aller glaner  quelques applaudissements qui ne sont pas arrivés à ce moment-là.

Dans les festins des villages, les responsables politiques ont toujours pris la parole. J’étais avant-hier à Venanson et j’ai été invité à le faire. C’est une politesse républicaine qui rend aussi compte de bons usages entre élus. Mais là, dans ma ville, il me faut endurer désormais deux diatribes sans pouvoir ni répondre ni anticiper. Non seulement le procédé est anti-démocratique, mais il est surtout déplacé. Depuis quand des responsables politiques (en dehors des éloges funèbres) prennent-ils la parole au terme d’une messe ? Où est passé le respect du principe sacrosaint de la loi de 1905 instaurant la séparation de l’église et de l’Etat ? Ceci est d’autant plus choquant lorsque ces représentants du peuple s’expriment sur la place de la religion dans la société.

 

Meeting d’Estrosi contre marine Le Pen : les dessous de cette initiative.

L’Université d’été du Front National va se tenir à Nice les 10 et 11 septembre prochains.

Christian Estrosi vient d’annoncer à grand renfort de communication qu’il va organiser le 11 septembre une grande réunion de l’UMP face à Marine Le Pen. Il a d’ores et déjà invité Xavier Bertrand et d’autres « poids lourds » de l’UMP.

Comment interpréter cette initiative ?

Tout d’abord, Estrosi n’exclut pas, dans son analyse, un 21 avril à l’envers. Sérieusement, je ne vois pas comment un socialiste pourraient être absent du second tour. Par contre, et compte tenu des marges d’erreurs de 2 à 3 points, la fourchette basse de Sarkozy, même s’il se redresse, flirte dangereusement avec la fourchette haute de Marine Le Pen. Cela, Estrosi le sait.

Ensuite, le Maire de Nice n’a pas renoncé à un plan de carrière … parisien : il veut donc apparaitre comme l’un des fers de lance de Sarkozy contre le F.N. Il crie, à qui veut l’entendre, qu’il est le patron de la deuxième fédération UMP de France et veut « montrer ses muscles ».Cependant, force est de remarquer que l’objectif affiché de 3000 participants reste modeste : cela ne représente même pas la moitié du nombre officiel de militants UMP dans ce département. Il veut montrer ses muscles mais reste dans une posture « petits bras » !

Toute cette stratégie, cette gesticulation pour certains, ont vocation à le repositionner au sein même de son mouvement : semaine après semaine, il apparait comme le chef de file de l’opposition à Jean François Copé.

Enfin, il ne faut pas  mésestimer les enjeux locaux. Les élections législatives se profilent. Si nous arrivons à gagner l’élection présidentielle, sa stratégie ne fonctionnera pas mais pour l’instant, celle-ci est claire : il veut bipolariser le débat entre lui et l’extrême droite sous toute ses formes – F.N.  et Identitaires – pour essayer d’étouffer une gauche qui demeure son véritable adversaire et qu’il redoute.

En conclusion, à moins que la presse ne déclenche une véritable bulle médiatique sur cette affaire, ce meeting apparaitra comme une réponse faible, partielle et certainement pas à la hauteur des enjeux actuels. L’échec de la majorité actuelle sur la sécurité – il se confirme chaque jour prenant connaissance des différents faits divers – sera au moment de la présidentielle, la question sociétale majeure (mis à part, évidemment, les questions sociales et économiques). La majorité actuelle, n’en déplaise à Estrosi, a échoué dans ce domaine pourtant capital pour le bien-être de chacun au sein de la Cité. Si la gauche ne parvient pas à être crédible sur cet enjeu, alors les solutions démagogiques du F.N. ont un boulevard devant elles.

Et ce ne sera pas une salle d’affidés, réunis (ou convoqués …) à Nice, qui pourra y changer quoique ce soit.

Les Roms place Masséna

Depuis plusieurs jours, l’affaire suscite un certain émoi dans la ville. Des Roms ont pris position sur la place Masséna. Il est évident que, pour eux, l’endroit est stratégique : les Roms vivent essentiellement de mendicité, Masséna est un lieu touristique et de passage très important. De plus, il y a quelques arbres qui permettent de se reposer à l’ombre.

Il est évident que, considéré sous l’angle du tourisme, ce n’est pas la panacée d’avoir ce type d’occupants dans ce lieu particulièrement visité de la ville. Il faut d’ailleurs bien préciser que la poussée des Roms est saisonnière, très liée à la période estivale. J’ai toujours dit que la ville ne devait pas cacher ses pauvres. J’ai parfois dénoncé les méthodes d’Estrosi vis à vis de nos propres SDF.

Alors pourquoi aucune action spectaculaire ne se déroule-t-elle ? La police municipale du maire en a fait bien d’autres !

Tout simplement parce que l’enjeu est ailleurs et qu’indirectement la présence de Roms à cet endroit sert les intérêts du Maire. Les interviews accordées par Benoit Kandel et Rudy Salles, sont de ce point de vue, très édifiantes.

En résumé, les Roms sont placés sur surveillance par le premier adjoint, qui les fait interpeler dès qu’il y a mendicité agressive. Et Rudy Salles, lui, déplore les dégradations du site. Tout cela n’a qu’un seul objectif : préparer l’opinion niçoise à une décision prise depuis longtemps par le maire. Estrosi a décidé de poser des grilles tout autour de la future coulée verte et en interdire l’accès durant la nuit.

J’ai toujours trouvé ce projet de coulée verte intéressant pour la ville parce qu’au delà de l’opération de restructuration urbaine paysagère qu’elle représente et que nous avions aussi imaginée – je vous renvoie à notre projet municipal de 2008 – j’y voyais un très bel espace d’animation pour la jeunesse de notre ville.

De nuit comme de jour, cette coulée doit constituer le lien entre la rive droite et la rive gauche de la ville. Certes, il faudrait certains moyens (police municipale et nettoiement) mais j’imaginais quelques vendeurs ambulants, des espaces où des jeunes pussent se retrouver sur la pelouse et jouer de la guitare ou, simplement, discuter jusque tard dans la nuit. Cela ne gênerait pas grand-monde et, diminuant un peu la fréquentation du Vieux Nice, soulagerait, au contraire, ses habitants.

Mais ce n’est pas du tout la tournure prise par les événements ! Christian Estrosi nous prépare un espace mort la nuit, fermé. Aux antipodes de la Barcelone de la Côte d’Azur qu’il fait semblant de vouloir construire.

Ces grilles sont prévues depuis bien longtemps : nous les avions vu apparaître dans le projet de coulée verte et il faut bien dire que l’affaire des Roms lui rend un fier service.

L’incroyable dérapage d’un élu UMP collois

C’est avec stupéfaction que, de mon lieu de vacances, j’ai appris l’incroyable dérapage de l’élu UMP de La Colle, Gilbert Garelli.
Tout le monde a pu prendre connaissance des faits en lisant « Nice-Matin ». « Le Nouvel Obs », de son côté, consacre un grand article à cette affaire.

De quoi s’agit-il ? Lundi dernier, premier jour du ramadan, l’élu envoie à des militants de l’UMP de son secteur une convocation. But de cette réunion :  étudier le programme du PS. La rédaction vise à imiter l’accent maghrébin. Voici un extrait qui donne une idée précise de ce courriel : « […] Ji vous propose étudier le programme di PS, ji vous propose aussi un voyage di pèlerinage pour li 15 août à la mosquée di Strasbourg […]. »

Cette incroyable affaire donne lieu également à une escarmouche entre Lionnel Luca et Christian Estrosi, chacun se renvoyant publiquement la balle quand à la responsabilité de l’un et de l’autre. Lionnel Luca estime qu’Estrosi « veut lui refiler le bébé » alors qu’il n’est pas le délégué de la circonscription. Il précise également qu’il s’agit d’un proche d’Estrosi auquel échoit donc cette responsabilité.

En tout cas, les deux condamnent ces propos et cette initiative douteuse – Luca plus vigoureusement qu’Estrosi, d’ailleurs.

J’ai moi-même fait réagir la Fédération par l’intermédiaire de notre porte parole Xavier Garcia. J’ai eu, également, plusieurs radios au téléphone. Les propos de cet individu sont inadmissibles et indignes d’un élu de la république. J’attends de l’UMP des sanctions claires car il s’agit, sous couvert d’un humour pernicieux, de propos clairement racistes, voire xénophobes.

C’est une bonne chose que l’UMP envisage des sanctions disciplinaires à l’encontre de cet élu qui, sans cette affaire, ne serait jamais sorti de l’anonymat. Mais ce dérapage, replacé dans un contexte global, n’est pas étonnant. Si Gilbert Garelli s’est cru autorisé à faire cela, c’est que l’exemple vient d’en haut.

Le bon Lionnel Luca lui-même, ne déclarait-il pas l’an passé en pleine polémique sur les Roms : « les expulsions de Roms sont parfaitement normales, ce qui est étonnant, c’est de s’arrêter à eux ». N’est-ce pas Claude Guéant lui-même qui disait : « les Français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux ».

Quand l’exemple vient d’en haut, il n’y a pas à s’étonner que des élus locaux dérapent ainsi !