Logement : les amnésies de Sarkozy

 

Je ne cesse pas d’affirmer, durant chacune de mes réunions publiques, que l’une des hypothèses majeures du sarkozysme suppose une amnésie des citoyens. Mais il existe désormais un ennemi impitoyable. Celui-ci, comme le dirait si bien F. Hollande, ne sera jamais candidat, ne fera jamais campagne, mais est tellement utile à la démocratie ! J’ai   nommé l’Internet !

Hier soir, dans l’émission Des paroles et des Actes, Nicolas Sarkozy avait des difficultés avec les chiffres, il se trouvait en délicatesse avec … ses propostions de 2007. La fatigue et le découragement de la campagne aidant, était-il, à ce point, frappé d’amnésie ?

Premier « oubli » : Il y a une crise du logement ! Il l’a donc redécouverte, en s’offusquant que certains de nos concitoyens dépensent jusqu’à 40% de leur revenu pour se loger. Pourtant, c’est lui qui est au pouvoir depuis cinq ans et c’est sa politique qui a mis du charbon dans la chaudière des prix : les aides à l’investissement locatif sans contrepartie sociale ont eu un effet inflationniste certifié par la Cour des Comptes elle-même. Pourtant, c’est lui qui a mené une politique du « tous propriétaires » à coups de cadeaux fiscaux : la déductibilité des intérêts d’emprunt créée en 2007 coûtera en tout 11 milliards d’euros avant de s’éteindre en 2016 ! Pourtant, c’est lui qui a coupé les vivres du logement social : en 2012, l’aide à la pierre pour un logement social traditionnel c’est 1 euro ! C’était plus de 7 000 euros en 2000 !

Deuxième « oubli » : Il manque des logements en France. Il ne s’en est guère souvenu au cours de l’émission, citant un chiffre de 500 000 logements manquants alors que la réalité est au double, soit près d’un million de logements qui font défaut aujourd’hui à notre pays.

Troisième « oubli » : La division des droits de mutation – perte de recettes pour les collectivités territoriales – doit être compensée par l’Etat, c’est une obligation constitutionnelle. Voilà qui coûte la bagatelle de 5 milliards d’euros qui viennent creuser le déficit de l’État.

Quatrième « oubli » : Il n’a pas d’idée ! Alors il reprend celles des autres : encadrement des loyers, taxation progressive des terrains constructibles laissés nus. Ces propositions ont été annoncées par François Hollande au mois de janvier (annoncées au Bourget et à la Maison des Métallos). Au même moment, le Sénat de gauche adoptait des amendements allant dans le même sens, tous rejetés à l’Assemblée Nationale par … la majorité présidentielle. En avril, le candidat Sarkozy les reprend à son compte ! Cherchez l’erreur…

Cinquième « oubli » : Sarkozy-Pinocchio agite le spectre de la loi de 1948 de blocage des loyers. Il n’a pourtant jamais été question de quelconques mesures administratives ou « soviétiques » ! François Hollande s’est prononcé de façon constante et répétée depuis janvier pour un encadrement des loyers de relocation et de première mise en location. Il serait fondé sur le loyer de voisinage pour un logement équivalent grâce à des observatoires des loyers.

Le 6 mai, en votant massivement pour F. Hollande, il faudra lui rafraîchir énergiquement la mémoire.

Dérapage de Lionnel Luca : Patrick Allemand demande à l’UMP de condamner

Les nouveaux dérapages injurieux de Lionnel Luca confirment que la victoire de François Hollande est proche.

N’était-il pas, en 1998, lors du vendredi noir, l’un des 5 maires du département à avoir appelé à une alliance avec le Front national ? Cette manœuvre n’avait pourtant pas empêché la victoire de Michel Vauzelle.

Une fois de plus, sentant le vent de la défaite, le député de la droite populaire franchit un cap supplémentaire dans l’inadmissible. Il injurie à présent la compagne de François Hollande en la nommant, lors d’un lapsus volontaire, Valérie « Rottweiler » et en ajoutant « et c’est pas sympa pour le chien ».

Je demande au Président départemental de l’UMP, Christian Estrosi, qui lui-même a subi récemment des attaques personnelles sur sa famille, de condamner sans appel cette déclaration indigne d’un parlementaire.

 

Patrick Allemand

Secrétaire fédéral du Parti Socialiste des A-M

Le programme caché de Nicolas Sarkozy: plus d’impôts , moins de protection sociale , moins de République.

 

Jour après jour, à mesure que Nicolas Sarkozy avance dans l’énoncé de ses  propositions pour le prochain quinquennat, une cohérence se fait jour, qui est d’ailleurs la seule de sa campagne, celle de son programme caché.

La première tare cachée du projet de Nicolas Sarkozy, c’est plus d’impôts pour les plus modestes des Français. Le rendu public de son projet, la semaine dernière, avait déjà fait apparaître une impasse dans le financement des mesures nouvelles qu’il annonce, d’un montant de 34 milliards d’euros. Cette impasse, comme la dégradation des comptes publics depuis cinq ans, devrait le disqualifier à tout jamais pour donner à quiconque des leçons de rigueur et de gestion. En fait, cette absence de rigueur conduira les Français les plus modestes à devoir payer davantage d’impôts, dans un contexte d’injustice fiscale caractérisée : aucune réforme de la fiscalité n’est prévue par Nicolas Sarkozy, qui permettrait de replacer la justice au cœur de l’impôt ! Après les augmentations de la TVA, l’instauration dans la précipitation et en tout fin de législature de la TVA sociale, après l’engagement pris devant les autorités européennes d’augmenter les prélèvements obligatoires à l’horizon 2016, les Français savent désormais que le programme du candidat sortant, qu’ils recevront sous peu, aura toutes et l’esprit et la lettre d’une facture salée présentée aux plus modestes.

La deuxième tare cachée conduira à restreindre encore un peu plus la protection sociale pour les salariés et les précaires, qu’il s’agisse du Contrat emploi-compétitivité, de la stigmatisation constante des chômeurs, de la privatisation souhaitée du système de santé… La pente d’un nouveau quinquennat de Nicolas Sarkozy serait celle du démantèlement organisé du droit social français. Ce Droit, ces acquis constituent pourtant un élément majeur du pacte républicain. Un second quinquennat de Nicolas Sarkozy qui serait, par la force du droit constitutionnel le dernier, ferait tomber une à une toutes les digues qui, jusqu’à présent, avaient pu contenir les plus folles ambitions de « ruptures ».

La troisième tare cachée est : moins de République pour les Français. En effet, la République est d’abord et avant tout une ambition de rassemblement du pays autour de valeurs intangibles qui fondent son modèle et donne de la force à la Nation.  Les mauvais débats organisés par l’UMP sur la hiérarchie entre les civilisations, la distance prise avec la laïcité par des ministres qui émettent des jugements sur des pratiques religieuses auxquelles ils devraient demeurer indifférents, l’idéologie de la confrontation permanente portée par le candidat sortant, constituent autant de manquements au pacte républicain, de distance prise avec la République qui apaise.

Pour éviter le programme caché de Nicolas Sarkozy, il n’y a qu’une solution : créer les conditions politiques pour que soit appliqué le programme assumé au grand jour de François Hollande pour que la justice soit remise au cœur de la République, de nouveau rassemblée autour de ses valeurs.