La Politique de la ville percutée par la rigueur budgétaire

 

La politique de la ville vit certainement sa dernière année sous la forme que nous lui connaissons : un partenariat avec les collectivités territoriales et, notamment, avec la Région. Intervenir dans ce périmètre de compétence est un choix du Conseil Régional : politiquement, cela n’apporte aucune visibilité particulière. Dans une société de la « médiacratie », du règne de l’image, il n’est donc pas étonnant qu’un débat agite les élus régionaux depuis un moment. Faut-il, ou non, abandonner cette démarche ?

En ce qui me concerne, je défends l’idée de rester dans ce partenariat pour la raison suivante : je pense que nous allons gagner la prochaine élection présidentielle et qu’il y aura donc une politique de relance. Si, par malheur, cela ne se passait pas ainsi, alors il faudrait revoir ces choix. En effet, la nomination d’un ministre n’aura pas suffi à enrayer la chute des crédits consacrés à la Politique de la Ville pour l’année prochaine. Dans le projet de Loi de Finances 2012 actuellement en discussion au Parlement, les crédits accordés à la mission « Politique de la Ville et Grand Paris » sont de 548 millions d’euros. Cela représente une chute de plus de 13% par rapport à l’exercice précédent (624 millions d’euros) alors que, dans le même temps, le périmètre a été étendu à l’ensemble du ‘Grand Paris’. Le budget de la mission avait déjà diminué de 15% entre 2010 et 2011. En fait et depuis 5 ans, les crédits accordés aux quartiers n’ont cessé de chuter.

A cela s’ajoute le plafonnement de la participation de l’État à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Cette structure est aujourd’hui en panne, financièrement en danger, et sans visibilité politique ou sociale. Pourtant, le ministre tarde à donner des perspectives attendues par l’ensemble des habitants des quartiers et professionnels du renouvellement urbain.

On ne peut que  regretter que la politique de la ville soit sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire. Avec le renoncement de l’État à intervenir face à la crise sociale, c’est l’avenir de dizaines de milliers de jeunes dans les quartiers qui s’assombrit encore un peu plus.

Pour s’attaquer efficacement au redressement des quartiers,  il faudra, si nous gagnons en 2012, redonner à la politique de la ville une gouvernance politique  et interministérielle forte. Elle devra s’appuyer sur une véritable péréquation financière et sur la simplification des zonages et des dispositifs. Il y aura également la mise en place d’un contrat unique de développement humain et de renouvellement urbain, ouvert à l’évaluation des habitants.

L’État, c’est même son rôle premier,  doit garantir à tous les territoires en difficulté le droit commun de l’intervention publique, condition essentielle d’un retour à une certaine norme républicaine telle que souhaitée par tous les citoyens.

Toujours garder un oeil sur la Chine.

Depuis l’entrée de la Chine dans l’OMC, les entreprises chinoises sont en pleine croissance.  Les grandes entreprises sont désormais mises sur le marché financier, essentiellement celles qui étaient détenues jusqu’ici par les pouvoirs publics. Celles-ci sont de nouveaux lieux de pouvoir, et ce, avec les encouragements des pouvoirs publics, qu’ils soient nationaux ou locaux. Ainsi, sous l’impulsion des responsables du PCC, s’opère une « mutation » étrange qui est un mélange de communisme chinois et de  capitalisme échevelé. Ce constat, je l’avais clairement dressé l’an passé lors de mon déplacement dans trois des quatre « majors » (Canton, Schenzen et Sanghaï).  Ce système économique hybride, est redoutablement efficace, si l’on ne compte pas les dégâts sociaux, bien évidemment.

Cette mise sur le marché, et notamment les marchés internationaux, traduit une confiance croissante dans la capacité des entreprises chinoises à affronter la concurrence internationale. Bien sûr,  les Chinois jouent sur leurs capacités de fabrication à bas coût bénéficiant d’une main-d’œuvre bon marché et de la sous évaluation du yuan. Mais il y a en Chine énormément de mouvements sociaux et qui peuvent être très violents; cela reste peu connu en Occident. Il y a eu en 2009, 80000 mouvements  sociaux dans le pays. Il faut bien comprendre le mécanisme : produire au moindre coût permet d’emporter le marché visé, quitte à perdre de l’argent. Il y a un pari implicite sur la possibilité de se reconstituer, à posteriori, des marges bénéficiaires. Mais les conditions économiques évoluent avec des salaires qui augmentent de près de 15% par an. Ceci implique que la Chine sera concurrencée par des pays où la main-d’œuvre sera (encore) meilleur marché.

Pourquoi les Chinois lâchent-ils autant sur les salaires ?

D’abord, parce qu’ils sont en train de construire une classe moyenne qui va produire le plus puissant marché intérieur au monde : ce groupe représente aujourd’hui environ 300 millions de personnes. Et ce marché intérieur viendra en soutien aux exportations en cas de fléchissement de celles-ci.

Mais il y a aussi un autre choix stratégique en cours: le pari de l’éducation et de la formation. La Chine est désormais le pays qui forme le plus d’ingénieurs et s’arroge même le droit de classer les institutions universitaires. Ces ingénieurs, moins chers mais tout aussi ambitieux, sont d’un niveau comparable à celui des étudiants occidentaux. Cet investissement n’a qu’un objectif : il est au service d’une véritable stratégie en matière de propriété intellectuelle. Désormais, la Chine veut protéger son industrie, qui génère essentiellement des brevets d’application, c’est-à-dire ceux qui permettent de maximiser les dépenses de recherche et donc de créer des revenus importants. Si nous en sommes aujourd’hui essentiellement à des brevets d’application, cela ne durera pas, car immanquablement de cette masse d’ingénieurs va naître une élite de chercheurs.

Si nous ne trouvons pas rapidement les parades, de nombreux secteurs où la France est encore compétitive – aéronautique, mécanique, informatique – vont être attaqués, et notre désindustrialisation ne pourra donc nécessairement que s’accentuer..

 

Visite d’une délégation de Bethléem

Du 24 au 28 octobre, La Région a reçu, en partenariat avec l’Agence française de développement de Jérusalem, une délégation de PIEFZA ( Palestinian Industrial Estate and Free Zone Authority). Cette structure est en charge de l’aménagement des zones d’activité en territoire palestinien (projet en cours de développement à Bethléem, Jénine et Jéricho), et de BMIP, développeur de la zone industrielle de Bethléem.

Cette visite visait à favoriser des échanges de compétences et de savoir-faire entre les membres de la délégation et les différents partenaires tant privés que publics de la région PACA. Les principaux points concernaient la mise en place, la gestion et la commercialisation de zones d’activités.

Au-delà de ces rencontres à visée technique et des visites de sites,  cette mission avait également pour objectif la création de liens opérationnels avec les différents partenaires régionaux. Une visite s’est notamment déroulée le 26 à Sophia Antipolis, où j’aurais du déjeuner avec la délégation. Mais, en fin de compte,  mon emploi du temps m’a conduit à représenter le président Michel vauzelle à Haïfa, où il n’avait pas pu se rendre.

La constitution de l’Agence Française des villes et territoires méditerranéens durables

C’est à la Préfecture de Région, pendant notre assemblée plénière, vendredi dernier, que s’est déroulée la cérémonie de signature de la Convention Constitutive de l’Agence Française des Villes et Territoires Méditerranéens durables.

Pendant la plénière, nous venions de délibérer pour la troisième fois, confirmant ainsi notre engagement dans ce projet fondateur dans son objet et original par la qualité de ses initiateurs. Tout le monde connait l’attachement de notre Président à la Méditerranée et en particulier son engagement dans l’action des autorités régionales et locales dans le cadre de la coopération décentralisée.

A l’heure ou les peuples arabes construisent leurs démocraties, ou d’autres se battent encore pour abattre définitivement les dictatures, cette initiative commune entre l’État français et les collectivités locales de notre région revêt pour nous une double signification.

– Tout d’abord, c’est la reconnaissance de l’engagement de chacune de nos collectivités dans cette « diplomatie de proximité et de projets » si importante à l’heure ou les États se reconstruisent, ou la démocratie est encore fragile et indissociable de l’emploi et du développement.

– C’est également la nécessité pour l’Etat de mettre en commun moyens et compétences pour être plus efficace et mieux répondre aux attentes de nos amis du sud et de l’est de la Méditerranée.

Le hasard du calendrier méditerranéen place la création de notre agence, (je la dénomme très volontiers ainsi) à l’heure ou villes et territoires du Sud nous demandent écoute et solidarité mais aussi nous proposent de construire, ensemble, une Méditerranée plus solidaire et tournée vers un destin nécessairement partagé.

Depuis l’origine de ce projet, la Région a souhaité que les collectivités actrices de la coopération méditerranéenne fussent partie prenante de ce projet « coopératif » original.

Je remercie leurs représentants, ici présents, d’avoir confirmé leur engagement et souhaite que d’autres collectivités engagées en Méditerranée puissent nous rejoindre ultérieurement.

Je n’oublierai pas, bien entendu, la ténacité de la DATAR et de ses délégués successifs, dans le long chemin de la construction juridique et financière de l’agence aujourd’hui achevée.

Vous me permettrez d’accorder une mention particulière à l’Institut de la Méditerranée, à son Président  et à son directeur sans lequel ce projet serait « resté dans les cartons ».

Aujourd’hui, nous avons cet outil dont nous avons bien souvent déploré l’absence.

Notre contribution sera en priorité mobilisée dans la construction et l’animation d’une nouvelle génération de projets dans lesquels villes et territoires pourront, ensemble, se projeter dans l’avenir en associant leurs moyens et leurs compétences mais je n’oublie pas que notre agence devra aussi s’appuyer sur une diplomatie méditerranéenne renouvelée de la France et de l’Union européenne.

Je sais que nous pourrons compter sur l’appui financier et l’expertise de la Caisse des dépôts et Consignations et sur l’Agence Française de Développement sans lesquelles ce projet n’aurait pas vu le jour mais aussi sur d’autres acteurs qui se sont manifestés dès l’origine de ce projet.

 Nous sommes prêts à nous mettre au travail dès aujourd’hui et un des indicateurs de réussite de notre agence sera sa capacité à rassembler acteurs et initiatives aujourd’hui trop dispersés pour être plus efficace et plus visible vis-à-vis de nos partenaires pour porter des projets de coopération innovants.

Au nom de Michel Vauzelle, je formule des souhaits de réussite au futur Président de notre agence, à son directeur et à l’équipe qu’ils vont rassembler dès demain.

Je remercie Monsieur le Préfet de nous avoir accueilli ce matin pour confirmer, s’il en était besoin, tout l’intérêt qu’il porte au travail commun entre l’Etat et les collectivités quand les enjeux sont ceux de l’avenir de notre territoire et du devenir de la méditerranée.

Je vous remercie.

La région PACA signe un accord cadre bilatéral de coopération avec le Gouvernorat d’Hébron (Territoires palestiniens)

Les lecteurs réguliers de mon blog savent que la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur développe une politique active en matière de coopération internationale, en particulier sur le pourtour méditerranéen. C’est ainsi que nous avons signé des accords avec de nombreuses régions des pays bordant la mer Méditerranée, que je ne pourrais d’ailleurs toutes citer ici.

Alors que le Hamas vient de libérer après cinq années de détention, le soldat-otage Gilad Shalit, et qu’Israël vient de libérer  500 prisonniers palestiniens, que l’on peut voir dans ces gestes un signe d’apaisement de part et d’autre, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur travaille depuis plusieurs mois à la concrétisation d’un nouvel accord de coopération avec la province d’Hébron en Cisjordanie.

En effet, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur entretient des relations d’amitié anciennes et durables avec les Territoires palestiniens.  Elles prenaient, jusqu’alors, la forme d’un partenariat avec le Gouvernorat de Khan Younis dans la Bande de Gaza. Toutefois, ce partenariat n’a pas été en mesure de produire des résultats suffisants, notamment en raison du blocus de la zone.

 Aussi, nous avons souhaité signé un nouvel accord, avec un territoire moins exposé, dans l’espoir de déboucher rapidement sur des résultats tangibles.

 Je rappelle par ailleurs que nous avons un accord de coopération bilatérale avec une collectivité locale israélienne, la municipalité d’Haïfa en l’occurrence. Il s’agit d’un accord qui a été signé en 1999.

 La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Gouvernorat d’Hébron procèderont dans un esprit de réciprocité et d’équilibre à des transferts d’expérience et de savoir-faire, dans le cadre de partenariats institutionnels, inter-entreprises et associatifs dans les domaines suivants :

–         développement rural, agriculture, eau, environnement

–         développement économique et touristique

–         gouvernance locale et régionale

–         formation, éducation

–         culture et patrimoine

–         aménagement du territoire

Les actions de coopération porteront principalement sur :

–         le soutien au  développement

–         l’accès à l’eau

–         la sauvegarde et la valorisation du patrimoine.

Cet accord a été soumis au vote de l’assemblée régionale ce vendredi 21 octobre.