Ce matin au monument aux morts, comme partout en France, Nice leur rendait hommage.
Nous avons été le seul groupe à s’émouvoir en découvrant, étudiant la délibération 1.2, que la ville achetait des LBD pour sa police municipale.
Je m’en suis publiquement étonné, en plein conseil, compte tenu des dégâts et des blessures irréversibles que peuvent provoquer l’utilisation de ces Lanceurs de Balles de Defense. 14 personnes ont perdu un œil depuis le début du mouvement des gilets jaunes.
Réponse du maire de Nice : ils sont très efficaces !
No comment!
Au cours de cette conférence de presse, j’ai annoncé avoir demandé l’ouverture d’une procédure de classement au titre des monuments historiques pour la Villa Paradiso.
Vous trouverez ci-dessous l’argumentaire que nous avons développé à cette occasion.
La villa Paradiso est située à Nice, 24 boulevard de Cimiez.
Cette villa, outre son intérêt architectural et son parc a une histoire.
C’est une imposante demeure aristocratique de la fin du XIXème siècle, construite par l’architecte Lucien BARBET, en 1881, pour Adolf SICARD, et rachetée un peu plus tard par la baronne Hélène de ZUYLEN de NYEVELT de HAAR. C’est cette villa qui abrita la relation que la baronne a entretenue avec Renée VIVIEN entre 1901 et 1907, et c’est dans ces lieux que s’organisa leur collaboration littéraire.
Cette villa niçoise fut ensuite le lieu de séjour des Prix de Rome durant la seconde guerre mondiale en remplacement de la Villa Médicis à Rome. En effet, durant la guerre, après une première interruption de ce grand concours artistique, Benito MUSSOLINI avait définitivement confisqué la Villa Médicis à la France qui ne pouvait plus envoyer ses lauréats à Rome.
L’Académie se replia alors en France jusqu’en 1945. À l’instigation de Jérôme CARCOPINO, elle élit domicile à la villa Paradiso. Ses parties communes et ses vastes écuries furent hâtivement transformées en ateliers pour y recevoir les artistes. C’est l’architecte Bernard ZEHRFUSS, Grand Prix de Rome d’architecture de 1939 et animateur du groupe d’Oppède, et Lucas, Grand prix de Rome de peinture de 1937, qui essuieront les plâtres.
Après la guerre, la Ville de Nice décida de conserver les six ateliers aménagés pour le Prix de Rome et de les attribuer à des artistes sélectionnés.
Parmi les artistes qui bénéficièrent d’un des ateliers de la Villa, on trouve notamment :
Le peintre Julien Henri LENGRAND, premier grand prix de Rome de gravure.
Le sculpteur Maurice GAMBIER d’HURIGNY, prix de Rome de sculpture.
Le sculpteur Marcel MAYER avec son confrère René COLLAMARINI.
Le sculpteur Enzo DEI.
Le peintre Raymond MORETTI qui y réalisa des dessins avec Jean COCTEAU.
En 1941, le futur conservatoire à rayonnement régional fut installé dans les murs de cette villa. Il y demeurera jusqu’en 2006 où il fut transféré dans des bâtiments modernes. Le Conservatoire de musique de Nice forma, au fil des ans, une pléiade de solistes de renom parmi lesquels : les pianistes Samson FRANCOIS et Gabriel TACCHINO, Jacques TADDEI, membre de l’Institut de France, Olivier GARDON, Marie-Josèphe JUDE, Philippe
BIANCONI, Gilbert SAN PIETRO di MONTE ROSSO, fondateur et directeur du Concours International de Piano Nice Côte d’Azur, Eve RUGGIERI, les violonistes Christian FERRAS, Jacques-Francis MANZONE, Sylvie GAZEAU, Jean-Jacques KANTOROW, l’altiste Jean SULEM, le pianiste de jazz Franck AMSALLEM, le pianiste Didier CASTELL-JACOMIN ou le corniste canado-français Roger-Luc CHAYER. L’organiste Pierre COCHEREAU en fut le directeur de 1962 à 1980. Il donna son essor à l’institution qui évolua d’un Conservatoire municipal à un Conservatoire national puis national de Région.
Notre ville a la chance de détenir un patrimoine exceptionnel puisque 75 sites ou bâtiments sont déjà classés. Parmi ces derniers, on retrouve de nombreux bâtiments de prestige comme le Château de l’Anglais, le Château de Valrose, l’Hôtel Alhambra, le palais Barety, la villa Les palmiers où se situent les archives municipales, etc. C’est dans cette continuité que s’inscrit cette demande.
La ville, propriétaire de la villa Paradiso, vient de prendre la décision de la mettre en vente pour la somme de 7 millions d’euros. La délibération a été votée en conseil municipal le 11 octobre 2018, délibération à laquelle notre groupe « Un autre avenir pour Nice » s’est opposé. La villa a même été mise en vente sur le site « Le bon coin ».
Cette décision de la municipalité a choqué profondément les Niçois. Il n’y a pas de notre part une hostilité de principe à la vente, l’idéal serait qu’une fondation soit candidate au rachat. Si ce n’était pas le cas, nous pensons utile que cette villa soit protégée. C’est pourquoi nous avons sollicité le Directeur régional des Affaires Culturelles.
Par ailleurs, d’anciens élèves du conservatoire ont exprimé leur souhait d’en voudraient faire un lieu d’arts et d’évènements. Certains ont fait de belles carrières et ne veulent pas voir ce patrimoine tomber aux mains de promoteurs. Ce collectif d’artistes et d’anciens élèves est animé notamment par le pianiste Gilbert ROSSO et par Jérôme DURIF, dirigeant de la société Ginkgo.
Mais lever les fonds nécessaires et affiner le projet demande du temps.
48 heures après qu’ai été rendue publique, l’information du refus du préfet de signer la déclaration d’utilité publique pour une crèche à la place de la mosquée En Nour, le maire de Nice repart à l’offensive.
Il a pourtant déjà perdu 6 fois entre le Tribunal administratif, la cour administrative d’appel et le conseil d’Etat. La ville a même échappé de très peu au paiement d’astreintes pour avoir tout fait pour retarder l’ouverture.
L’article 40 déposé au nom de la ville de Nice pour l’ opacité supposée des fonds saoudiens ayant permis l’acquisition, et des abus de biens sociaux présumés d’entreprises ayant effectué les travaux a fait l’objet d’un classement sans suite de la part du procureur de la République.
Mais voilà qu’il dépose de nouvelles plaintes. Ou il est complètement stupide, hypothèse que je balaie d’un revers de main, ou alors il le fait alors qu’il sait pertinemment qu’il va perdre à nouveau.
La question devient dès lors : pourquoi ?
J’en arrive à la conclusion que nous sommes face à une démarche purement politicienne.
-il ne supporte pas de s’être fait avoir sur ce dossier
-avec une bonne communication, cette fausse résistance lui permet d’envoyer périodiquement des signaux aux électeurs du FN dans une triangulation dont il a le secret.
Et survient la dernière question : il serait temps de lui demander des comptes sur le coût total des frais de contentieux et de justice payés par le contribuable niçois pour cette affaire qui date bientôt de 10 ans.
Affaire délicate pour le préfet Georges François Leclerc. Il a tranché dans un sens logique. Le préfet a considéré que le procureur de Nice, Jean Michel Prêtre, avait classé sans suite en juin dernier l’enquête sur le financement du lieu de culte, alors que le maire avait déposé un article 40.
Le préfet a estimé que s’il prenait la décision de valider la DUP, cela reviendrait à prendre une position contraire à celle du représentant du parquet.
Le reste n’est que commentaires. C’est donc bien la position que nous défendons depuis le départ dans cette affaire qui semble validée. Souhaitons désormais que l’on en reste là.