Artistes de rue : un arrêté municipal qui ne règle rien.

Son seul mérite est effectivement comme l’a déclaré Steve Villa-Massone de reconnaître qu’il existe des artistes de rue à Nice.

Mais franchement, à vouloir ménager la chèvre et le chou, cet arrêté ne règle pas grand chose. Ou plutôt si, ce n’est ni plus ni moins qu’un recadrage qui ne dit pas son nom.

Les sites autorisés appellent déjà un commentaire. Certains ne seront jamais exploités tout simplement parce que peu de monde y passe, c’est notamment le cas de la place de l’armée du Rhin. On se demande quelle mouche a piqué le rédacteur de cet arrêté.

Sans surprises les places de Nice sont les premières bénéficiaires. Il y a 6 places à Masséna, 3 à Magenta, 3 à Grimaldi (rarement les artistes de rue s’y produisent), les places Rosetti, Charles Félix et Pierre Gautier disposent chacune de 4 places et la place Saint François, une seule. On se demande bien où mettre 4 emplacements d’artistes de rue, place Rosetti alors que les tables des glaciers et limonadiers occupent quasiment tout l’espace.

Sont également mentionnés avec un emplacement par lieu, l’angle rue de Suisse avenue Jean Médecin, les deux entrées de Nice Étoile (Biscarra et Dubouchage), la coulée verte derrière le miroir d’eau, l’arrêt Thiers du Tram et le parvis de la gare du Sud place De Gaulle.

Il est tout de même invraisemblable que le quai des États-Unis et la Promenade des Anglais ne soient pas ouverts aux artistes de rue alors que c’est là, notamment en soirée, que se concentrent les flux touristiques.

Par ailleurs, à quoi cela sert-il d’offrir 8 emplacements place Garibaldi s’il y a interdiction pour les artistes de rue de faire appel à une sonorisation amplifiée ou électrifiée.

Enfin l’heure limite fixée à 22 heures en été est complètement en décalage par rapport à l’attrait touristique de notre ville de Nice.

Quartier Pasteur : Et soudain l’agora surgit dans un jardin public

 

Dans la Grèce antique, l’agora désignait le lieu de rassemblement social, politique et mercantile de la cité.

En répondant à l’invitation du comité de quartier, pour la fête du quartier au Jardin public avenue du maréchal Lyautey, je n’imaginais pas une seule seconde de la tournure qu’allait prendre cette petite visite.

Un groupe d ‘adhérents du comité de quartier m’a invité à rentrer dans son cercle où l’on débattait de sujets forts intéressants se rapportant au mieux vivre ensemble, à l’ouverture aux autres, à la nécessité de créer du lien social. On a aussi évoqué l’évolution du rôle de l’élu par rapport à ses nouvelles aspirations dans les quartiers. Et la nécessité de se servir du lien social pour contenir les incivilités à 1000 lieux des caméras du maire.

L’agora de Pasteur est peut être né de ce groupe.

Les Mai ne sont pas un gadget de communication

 

Les Mai, ça prend ou ça ne prend pas.

Cela peut être un formidable instrument de popularisation de la culture niçoise, de la langue, de nos traditions.

Cela peut être aussi un pathétique copié collé plaqué par la mairie dans des quartiers sans véritable analyse préalable.

Le résultat n’est évidemment pas le même.

Les deux derniers Mai auquel je me suis rendu illustrent totalement mon propos. Et les photos sélectionnées le démontrent.

A la rue de Suisse, c’est un bide. A la rue Bautruch à Riquier, un formidable succès

Entre les deux il y a le Paillon. A Riquier nous sommes sur la Rive Gauche où les vieux niçois parlent encore le nissarte. C’est là où il y a les classes bilingues à l’école des Orangers. C’est, avec Saint Roch, le territoire de Nux Vomica, le siège de l’association Nissart per Tougiou. Autant dire qu’il y a un terreau sur lequel les Mai prospèrent depuis leur retour.

A la rue de Suisse, nous sommes dans un quartier qui s’est singulièrement paupérise, où les meublés prolifèrent, symbole d’une précarité de toutes les couleurs, de toutes les ethnies. Vouloir planter le mas de cocagne et la mourra à deux pas de l’avenue Jean Médecin, est un non sens.

En posant ce débat, je ne voudrais que certains l’interprètent en disant Allemand, il est contre les Mai rue de Suisse. Je suis pour, mais quand je vois qu’il y a moins de monde que l’an passé cela a une signification. Que s’est il passé entre deux Mai ? Rien.

Ceux qui étaient venu l’an passé ne sont pas revenus parce qu’ils se sont sentis étrangers, pas concernés. Vouloir faire les Mai dans un quartier où il y a 37 nationalités à l’école Auber nécessite un travail de longue haleine, une vie associative et une politique éducative ouverte vers les traditions niçoises.

C’est le seul moyen qu’il y ait pour ne pas plaquer un dispositif qui perd tout son sens.

Le Secours Populaire pleure Julien Lauprêtre

Julien Lauprêtre, l’indestructible président du Secours Populaire depuis 1954 est mort, il y a une semaine à la suite d’une chute.

Hier Nice rendait hommage à cet homme peu médiatique mais au combien important dans la lutte contre la pauvreté et la précarité. J’y suis allé et j’ai fait une brève intervention que vous pourrez écouter.

Comme je l’ai indiqué hier brièvement, Julien Lauprêtre c’était le Secours Populaire mais pas que cela.

Son engagement était la conséquence de son parcours de vie.

Il avait été résistant dès 1942. Incarcéré tout jeune à la prison de la santé, il décide de consacrer sa vie à l’action militante, politique et

Missak Manouchian, le chef du groupe de l’Affiche rouge, qu’il côtoie à la santé lui laisse ce message qui deviendra le fil conducteur de toute sa vie

« Moi je suis foutu, je vais être fusillé, mais toi il faut que tu fasses quelque chose d’utile et que tu rendes la société moins injuste… »

Militant communiste, il a voulu que le Secours Populaire devienne un mouvement d’éducation populaire, indépendant des partis et indépendant de l’état. Chacun d’entre nous a en mémoire ces grandes journées d’été organisées par le Secours Populaire, où des milliers de jeunes de la France entière se retrouvaient après avoir pris d’assaut les gares.

Je partage la peine des salariés, des militants, des centaines de bénévoles qui ont contribué à ses côtés à faire du Secours Populaire, ce qu’il est aujourd’hui. C’était la raison de ma présence à leur côté hier.