Un semi Marathon blanc à Trieste!

 

Ça ne s’arrange pas chez nos amis italiens. Les organisateurs du semi marathon de Trieste qui doit se dérouler le 5 mai ont décidé de ne pas inviter d’athlètes africains.

Cette année, nous avons décidé de prendre uniquement des athlètes européens pour marquer le coup afin que soient prises des mesures permettant de réglementer ce qui est actuellement un commerce d’athlètes africains de grande valeur, qui sont purement et simplement exploités, ce que nous ne pouvons plus accepter », a déclaré Fabio Carini, l’organisateur de l’épreuve.

M. Carini a parlé d’athlètes « sous-payés et traités de façon indécente par rapport à leur valeur sportive ».

Si ce n’était pas si tragique ce serait à mourir de rire quand on lit le motif évoqué pour avoir pris cette décision.

Même le secrétaire d’Etat Giancarlo Giorgetti (Ligue, extrême-droite), chargé des sports se sent obligé d’ouvrir une enquête.

C’est là que l’expression « prendre des gens pour des cons » prend toute sa dimension. Le racisme dans le sport gagne sans cesse du terrain. Jess Owens, l’homme qui avait provoqué la colère d’Hitler au stade olympique de Berlin en 1936 doit ce matin se dire : Tout ce temps pour en arriver là !

Que ceux qui ne la connaissent pas lisent l’histoire de Jesse Owens et de Luz Long. Un fabuleux message d’espoir sur l’humain.

Soutien aux roms contre les fake news!

 

Il y a quelques semaines j’étais à la Zomne, avec Viorel Costache et nous évoquions certains projets de meilleure intégration des roms en France, nous analysions les programmes européens qui pourraient y participer. Nous étions e’debqt au sein de l’association Prales qui veut dire frère en romani.

Viorel caressait même l’espoir de pouvoir organiser des voyages pédagogiques avec des classes comprenant des roms et des non roms pour mieux faire connaitre leur culture. Nous étions à des années lumière d’imaginer ce qui allait arriver et qui doit le laisser pantois et, en même temps, montre que le chemin sera encore long.

Cette affaire, c’est comment le numérique à t’il pu nous renvoyer au Moyen Âge ?

Comment ce mythe ancestral de la camionnette et des Roms voleurs d’enfants à t’il pu remonter à la surface dans plusieurs départements d’île-de-France ?

Malgré les démentis par la police et par la justice, la rumeur a pris une ampleur sans précédent. Les réseaux sociaux se sont révélés plus performants que la parole de l’Etat et c’est extrêmement inquiétant.

Que les réseaux sociaux continuent à diffuser une fake news alors que la police l’a explicitement démenti est une aberration. En l’espace de quelques jours, les témoignages et photos de véhicules, soi-disant stationnés près des écoles pour enlever des enfants et les revendre, se sont propagés comme sur les comptes Snapchat, Twitter et Facebook de façon très virulente.

Résultat, il y a eu des dizaines d’agressions et des violences ont visé les roms, désignés par les réseaux sociaux comme enlevant des enfants.

J’espère vivement que les responsables, les instigateurs seront retrouvés et sévèrement condamnés et je réaffirme mon soutien à Viorel et à ses équipes de Prales.

Estrosi cite Brigitte Bardot en pleine polémique !

 

On ne peut imaginer qu’il s’agisse d’une maladresse ou d’une inattention.

Toujours est-il que @cestrosi a jugé opportun lors de la conférence de presse sur le centenaire de la Victorine de lire une lettre de Brigitte Bardot qu’il a tenté de faire mal applaudir devant une assistance mitigée.

Au moment où ses déclarations racistes sur les réunionnais font scandale, il aurait mieux fait de la laisser tranquillement à la Madrague.

Je tiens à assurer toute la population niçoise ayant des origines ultramarines de ma solidarité devant ces déclarations scandaleuses et devant l’attitude du maire qui n’a visiblement pas mesuré le caractère insultant des dernières déclarations de l’artiste.

#Victorine #lecentenaire #choquant

Dominique Sopo à Nice : la complexité en face

 

Dominique Sopo, président de SOS Racisme était hier soir l’invité de la fédération du PS06.
On aime ou on aime pas. En tout cas on a passé une soirée passionnante où toutes les questions ont été mises sur la table pendant 2h30 sans que l’on voit le temps passer ce qui est bon signe.
Il a répondu à tout, en laissant la langue de bois sur le trottoir.

Voici quelques extraits de ce qu’il a pu dire:

L’ Antisémitisme en France ce n’est pas la responsabilité des musulmans, ses racines sont bien plus anciennes et il trouve un écho particulier à cause de la collaboration. Le juif a été le bouc émissaire en France depuis longtemps.

Les manifestations et les marches sont utiles parce que la logique haineuse doit être confrontée à la réaction de la société.

Quelque chose vacille dans la société française parce qu’aux yeux d’une partie du peuple, le pouvoir à perdu sa légitimité et les cadres de la contestation, notamment les syndicats sont affaiblis.

On est dans une période où il y a une convergence des antisémitismes de plusieurs origines. Contre le système, contre le pouvoir, le juif apparait responsable. C’est l’aspect totalement paranoïaque de l’antisémite. Ce fantasme que le juif contrôle tout alors que les Juifs en France représentent 1% de la population.

Mais il faut faire attention de ne pas opposer la haine à la haine. Et de ne pas tomber dans une forme de stigmatisation de la culture arabo-musulmane.

Les logiques complotistes et cette spirale de délire n’a qu’une conséquence, la
restriction de l’espace du vivre ensemble. Or il y a un risque à quitter le vivre ensemble, c’est de se réfugier derrière une culture communautaire.

C’est en même temps ignorer le fait que des gens qui naissent en France se socialisent politiquement ici.

Le vivre ensemble c’est un pari sans cesse renouvelé. Et cela repose sur le traitement des grandes questions. Par exemple on parle de la Shoah depuis peu de temps. Avant on n’en parlait pas. Il est possible de faire émerger des sujets : la question de l’esclavage, celle du colonialisme, de guerre d’Algérie par exemple.

Ces passions ne sont pas mises au travail pour qu’elles puissent être dépassées. Souvent des racistes viennent utiliser ces passions dans une logique destructrice.

Quelles solutions ?

Il faut utiliser le droit de déposer plainte. Il faut faire condamner pour rappeler que le peuple a décidé que pour vivre ensemble il fallait des règles minimales.
Ceux qui se plaignent de la dictature antiraciste ne sont que contre les arabes et les Juifs. Il y a des limites à la liberté d’expression quand cela met en danger des groupes et la vie. Mais il faut se méfier du tout juridique. Le juridique n’épuise pas le combat politique. On a peur de s’ affronter à une société violente on demande la protection de la loi.

On peut dire qu’on est pour un état binational sans être condamné pour antisionisme. Par contre, l’agression de Finkelkraut est antisémite. Elle veut dire Toi tu es un juif, tu es un corps étranger ici. L’agresseur ne dit pas va à Tel Aviv mais retourne à Tel Aviv.

Il y a là question de l’éducation. Mais l’éducation ce n’est pas que l’école. C’est aussi ce qui est montré à la télévision.

Les jeunes ne sont pas plus racistes qu’il y a 20 ans. Les phénomènes d’entre soi social religieux posent la question plus générale de repli. SOS Racisme est en train de prendre une initiative : Salam chalom salut.

Dominique Sopo a abordé d’autres sujets notamment celui de la complexité des identités. La complexité des identités des jeunes juifs, notamment ceux dont un ou plusieurs aïeul ont été victimes de la Shoah. Celles des jeunes arabes dont les grands parents ont vécu la colonisation. Un Martiniquais est toujours un descendant d’un esclave. Tout cela continue à susciter des passions très fortes. Il ne s’agit pas d’ être à la place de l’autre mais de le comprendre.
Ceux qui viennent dire qu’on ne peut pas lutter ensemble sont dangereux parce qu’ils sont porteurs de discriminations intolérables.

À propos des défenseurs de la laïcité et de l’égalité homme-Femme, le président de SOS Racisme s’interroge sur cette montée de militantisme venant de gens qui s’en fichait avant.
C’est une phénomène politique inquiétant parce qu’il fige les gens. Ce qu’ils dressent, ce n’est pas une exigence républicaine c’est un constat de ne pas pouvoir vivre ensemble.

La perception qu’on a des filles qui portent le voile. On a envie de créer des dynamiques d’émancipation. Mais l’ hystérisation de l’affaire du Burkini sur les plages créent ce qu’ils prétendent combattre.

Les jeunes ne se fréquentent plus en dehors de l’école. Cela aura des conséquences plus tard.
Il est possible de légiférer en remettant plus de carte scolaire, en développant des collèges multi-secteurs. Il faut aussi cultiver le commun. S’il n’y a pas suffisamment de commun, si on
sent que c’est contre soi, alors on ne peut que se solidariser de l’autre côté et cela peut avoir des effets cataclysmiques.

Il y a là dedans des affirmations qui ne plairont pas à tout le monde, des questions qui demeurent ouvertes, des analyses. Et tout de quoi faire vivre un débat riche et respectueux qui n’est pas près d’être clos.

Que penser du Hijab de running?

 

Le pays est en train de s’offrir une polémique dont il raffole et qui n’est peut être que la conséquence d’un coup de publicité pleinement réussi.

En effet pourquoi Décathlon a-t-il annoncé la commercialisation du hijab de running en montrant le modèle noir?

Moi qui ne peut être soupçonné d’ islamophobie j’ai réagi de suite. Je me suis dit ça ce n’est pas possible. On aurait dit une cagoule. En tout cas quelque chose qui cache le visage et qui de facto tombe sous le coup de la loi qui exige que l’on voit le visage de chacun d’entre nous.

Pourquoi Décathlon n’a-t-il pas de suite fait sa campagne de promotion publicitaire en montrant le visage rassurant et souriant de ces deux femmes en hijab du running que l’on voit depuis seulement 48 heures?

Ou le patron de la communication de Décathlon est un génie ou bien c’est un nul qu’il faut limoger !

Dès l’instant où ce nouvel article ne tombe pas sous le coup de la loi, il est autorisé et peut donc être commercialisé.

Sur l’utilisation je n’y vois pas d’inconvénients. Je cours régulièrement au stade Vauban et j’y croise de plus en plus fréquemment des femmes voilées, souvent engoncées dans de lourds survêtements et je suis admiratif de leur ténacité. Une femme musulmane qui pratique le sport par liberté de choix est pour moi dans un cycle d’évolution positive.

Comme chacun-e d’entre nous, elle peut prétendre à des évolutions vestimentaires lui permettant de rendre plus confortable la pratique du running et d’améliorer ses performances.

Ce qui est inquiétant, c’est le déferlement de haine qu’à provoqué cette affaire sur les réseaux sociaux notamment. Cela a amené Décathlon à renoncer à cette commercialisation, plusieurs de ses employés ayant reçu des menaces y compris des menaces de mort. L’intolérance d’où qu’elle vienne est toujours le symptôme d’une société qui va mal et qui est de plus en plus violente.

Cette affaire va vraisemblablement se tasser. Hier j’ai vu une jeune femme avec un hijab de running de la marque Nike. Personne ne pourra empêcher cette femme de courir avec. Ainsi les françaises de confession musulmane achèteront des hijabs d’une marque américaine. Et Décathlon ne pourra pas vendre les siens en France. C’est une histoire de fous.

Il y a fort à parier que, les derniers feux de la polémique éteints, Décathlon vendra ses hijabs de running.

Reste la question de départ. Pourquoi avec démarré la campagne de communication avec un hijab noir qui ressemblait à une cagoule ? Coup de génie pour que l’on parle de Décathlon dans le monde entier ou énorme bug de communication. Qui a manipulé qui ?