Aéroport, vente des actions de la métropole : pourquoi nous avons voté contre ?

 

Voici le texte de l’intervention que j’ai faite ce matin en séance du Conseil Métropolitain.
A partager avec un maximum de niçois afin qu’ils soient informés de ce que vient de faire Christian Estrosi.

Délibération 0.1 – Cession des parts de l’aéroport de Nice

« Depuis la loi du 6 août 2015 autorisant l’Etat à vendre des parts qu’il détenait dans la société anonyme Aéroports de la Côte d’Azur, l’évolution de notre aéroport international n’a pas été un long fleuve tranquille.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’êtes pas étranger à toute cette confusion.

Vous avez en effet proposé dès le Conseil métropolitain du 15 décembre 2014, une motion contre le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Aéroport Nice Côte d’Azur. Nous vous avons tout de suite fait part de notre accord sur le fond, notre groupe étant hostile à cette privatisation. Mais, nous avions refusé de la voter parce que vous-même aviez refusé d’en retirer le point 4 qui permettait, à votre initiative, d’organiser une consultation de la population niçoise.

Je vous avais expliqué notre position en vous indiquant que rien ne justifiait cette consultation populaire, dans la mesure où, pour une fois, il y avait unanimité des groupes politiques au Conseil municipal et au Conseil métropolitain. J’avais estimé que ce type de consultation avait un sens pour arbitrer entre deux options, mais guère de sens dans le cas présent sauf à rechercher un plébiscite, chose dont nous ne voulions pas être complices.

Au conseil municipal du 19 décembre 2014, vous n’avez pas eu de mots assez durs envers Emmanuel Macron qualifié, je vous cite, « de ministre qui cherche à vendre des aéroports pour renflouer les caisses vides de l’État ». Et vous poursuiviez, « j’ai fait savoir à monsieur Macron que j’étais fondamentalement opposé et que nous utiliserions tous les moyens de droit pour lui contester ce choix ».

Le 19 février 2015, vous avez, malgré nos mises en garde, organisé cette consultation avec l’argent du contribuable pour monter un grand coup de communication. 100 000 euros jetés par les fenêtres pour un résultat connu d’avance. Près de 36 000 niçois se sont rendus aux urnes pour dire non à la privatisation à 97,4% des suffrages exprimés.

Vous tweetiez encore le 22 février 2015 « Macron, désavoué par la population, répond avec l’arrogance de sa caste ». C’est un petit bijou, un collector.

Vous avez également fait voter une motion de soutien par les 49 maires de la métropole. Vous en avez tellement fait que les béotiens ont pu vous croire sincère.

Puis, ça a été silence radio, le principe de réalité s’est appliqué, vous n’aviez aucun moyen, ni juridique, ni politique de vous opposer à cette vente. Alors, vous avez fait ce que vous faites toujours, vous avez négocié.

Puis, vous êtes revenu devant le conseil métropolitain du 13 avril 2015, nous expliquer que grâce aux résultats de ce référendum, vous aviez obtenu un droit de véto sur le choix des actionnaires pour la part de 60% que l’Etat s’apprêtait à vendre puisqu’il, je vous cite, « puisqu’il n’était pas question que nous lâchions le reste ». Oui, oui, c’est de vous.

C’est ainsi que le Consortium Azzura Aeroporti a acquis les 60% des parts que détenait l’État le 28 juillet 2016. Il en détient d’ailleurs désormais 64% puisqu’il a racheté au Conseil départemental, 4 de ses 5% d’actions.

Et, nous en arrivons aux derniers développements de ce dossier. Vous avez décidé à votre tour de vendre 4% des 5% d’action que la métropole détient.

Là où vous avez fait fort, c’est que, pour tenter de faire oublier cette trahison, vous avez vendu, non pas au privé, mais à la caisse des dépôts et Consignations-banque des territoires, demandant au consortium Azzurra Aeroporti, actionnaire majoritaire, de renoncer à exercer son droit de préemption dont elle est bénéficiaire au titre du pacte d’actionnaires dans le cadre de la cession envisagée.

Mais, vous vendez quand même. Vous trahissez quand même. Si Edgar Faure était encore de ce monde, lui qui disait que ce n’était pas la girouette qui tournait mais que c’était le vent, il en aurait le vertige.

Et, tous ces noms d’oiseaux que vous attribuiez hier au ministre Macron en ce temps là, souffrez qu’ils s’appliquent à vous-même aujourd’hui.

– Quelle différence y-a t’il entre « un ministre que vend les aéroports pour remplir les caisses de l’État » et un président qui vend ses actions pour remplir les caisses de la métropole ? Aucune !

– Quel crédit accorder à quelqu’un « qui rappelle qu’il n’est pas question que nous lâchions le reste » et qui vend à la première opportunité ? Aucun !

– Quelle fiabilité accorder à quelqu’un qui raisonne à court terme et vends 81 millions d’euros un portefeuille d’actions qui a rapporté en 2019 plus de 4 millions d’euros de dividendes annuels ? Aucune !

– Quelle confiance accorder à quelqu’un qui tweete que Macron a été désavoué par la population et qui finalement s’assoit sur le résultat du vote des Niçois qu’il est allé lui même provoquer ? Aucune !

– Quel crédit accorder à quelqu’un qui interpelle par les colonnes du Huffington Post le 19 février 2015 Emmanuel Macron, « Oserez vous, monsieur le ministre, insulter la parole des Niçois ? » alors que c’est lui-même qui méprise aujourd’hui cette parole ? Aucun !

– De quel poids la Métropole disposera-t’elle quand il s’agira d’effectuer des choix fondamentaux opposant intérêts économiques et environnementaux ? Quand il s’agira de définir un nombre maximal de passagers par exemple ? Aucun !

Voilà où nous mène votre gestion erratique. Elle nous amène aujourd’hui, pour combler la dette, à faire un choix qui est contraire à l’intérêt à long terme de la Métropole, qui la privera d’une recette annuelle importante.

Quant à nous, notre ligne ne varie pas. Nous étions contre la privatisation de l’aéroport de Nice en 2014, nous sommes toujours contre en 2019. Cela a au moins le double mérite de la cohérence et de la fidélité au vote du peuple souverain que vous êtes en train de bafouer.

Ce choix, vous l’avez compris, nous vous laisserons le faire seul. Nous voterons contre cette délibération.

Patrick Allemand

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Souvenons nous de Max Barel !

Ce matin nous étions une trentaine à honorer la mémoire de cet homme entré en Résistance avant mai 1941, où il travaillait, sous la direction de Georges Marrane, à l’organisation de la Zone sud, en liaison avec Michel Pontremoli

Max Barel fut à l’origine de l’Union des cadres industriels de la France combattante (UCIFC). Nommé en octobre 1943 chef de plateforme de contrôle et de réglage, puis en novembre 1943 adjoint à la direction des fabrications, il s’occupa de la fabrication de matériel de sabotage et d’organisation des sabotages industriels.

À Pâques 1944, recherché par la police, Max Barel dut entrer dans la clandestinité. Le 6 juillet, il fut arrêté par la Gestapo en gare de Lyon-Perrache et conduit dans les locaux de la Gestapo, place Bellecour.

Selon l’un de ses compagnons de prison, il fut torturé de toutes les façons possibles […] tenta de se suicider de différentes façons, il fut mis dans une baignoire et arrosé à l’eau bouillante.

Ceci a été fait par l’Obersturmführer Klaus Barbie. Il mourut dans les locaux de la Gestapo après cinq nuits et quatre jours d’interrogatoire.

Ce matin nous avons été nombreux à être émus et à avoir également une pensée pour son père, Virgile, député communiste de la 1ere circonscription. Quelques drapeaux de la CGT flottaient.

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Les travailleurs sociaux doivent ils être les garants de la promesse républicaine ?

 

C’est la question que je me suis posée en fin d’après midi à l’IESTS ou se déroulait la cérémonie de remise de diplômes.

Cet institut est en plein développement et il regroupe désormais un millier d’étudiants et environ 70 salariés. Désormais présidé par une vieille connaissance, Albert Marouani, ancien président de l’université de Nice, il a désormais des ambitions méditerranéennes puisque deux conventions ont été passées avec le Maroc.

Avant les interventions convenues des élus le directeur, Philippe Fofana, a rappelé que sa mission était de former aux métiers du social.

En l’écoutant avec beaucoup d’intérêt il a bien entendu rappelé les résultats exceptionnels obtenus cette année  qu’il s ‘agisse des assistantes sociales, des éducateurs, des éducateurs-jeunes enfants. Tous les Majors de promotion ont défilé.

Mais ce dont parlait Fofana allait bien au delà des réussites individuelles, il était entrain de passer à cette promotion un message au moment de leur entrée en vie active, soit au Conseil Départemental, soit dans une association ou un CCAS.

C’est que chacun, dans le monde du social, est plongé dans un défi sans cesse renouvelé et de plus en plus difficile à relever : combattre les inégalités, accompagner les détresses sociales, répondre aux attentes, en matière de logement, de santé, d’accès aux droits, d’insertion.

Ce défi plus grand que leur engagement porte un nom qui colle à notre devise républicaine : la solidarité. C’est en ce sens que les travailleurs sociaux deviennent les garants d’une promesse républicaine, qui est de ne laisser personne sur le bord du chemin. Ils rejoignent parmi les garants de cet idéal les enseignants, ces fameux hussards de la République qui, désormais, n’y arrivent plus seuls.

Beaucoup de monde à cette remise de diplômes.

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Pas de grilles à l’église du Vœu

 

Il n’y aura pas de grilles pour clôturer le parvis de l’église du Vœu. L’évêque Monseigneur Marceau m’a confirmé son opposition et ses propos tenus publiquement lors d’une récente conversation qui portait plus généralement sur la place des Pauvres à Nice.

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Quand initiative privée rime avec égalité territoriale et solidarité !

 

C’est ce qui vient de se passer avenue des bleuets à l’Ariane. Depuis quelque mois une poissonnerie s’est ouverte à deux pas du marché.

Ouvrir un commerce de proximité est aujourd’hui un défi et il y avait des représentants de Nice Ariane Développement, l’association des chefs d’entreprise de l’Ariane.

C’est une initiative économique encore plus risquée dans un quartier où il n’en existait aucune mais son gérant, Abdel Malik a peu à peu conquis sa clientèle au point que les arianencs sont désormais contents d’avoir ce nouveau commerce de proximité. Nous sommes un quartier comme les autres m’ont ils dit ce matin.

Car ce matin j’étais présent à la poissonnerie pour soutenir une autre initiative, une convention passée entre la Poissonnerie d’Azur et l’association MIR qui participe aux maraudes en faveur des plus précaires et distribue des repas. Désormais MIR récupérera les invendus de la poissonnerie.

Une initiative originale couplant un commerce de proximité avec une association d’aide aux plus démunis. Un modèle appelé à se reproduire s’il s’avère pertinent. Et auquel Cyria B Ness n’est pas étrangère.

Et pour clore ce moment de convivialité ne ratez pas la photo du buffet intégralement réalisé avec des produits de la poissonnerie, un vrai régal.

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