Migrations : perception et réalité en Italie

 

Très intéressante initiative à laquelle j’étais invité prise par L’ASPEICA et Laura Albanese, qui recevaient à la Passerelle, Oliviero Forti, auteur d un rapport sur les migrations pour le compte de Caritas, Anneline Sabadel du Forum des réfugiés, et l’universitaire Yvan Gastaut pour évoquer l’enjeu des migrations.

75% des migrations en Italie proviennent de l’Afrique et 25% du Moyen Orient. Les Italiens pensent que 25% de la population est d’origine étrangère et qu’elle est abandonnée par l’UE 64% d’entre eux font un lien entre l’immigration et les maladies.

La réalité est différente. L’Italie est le 5eme pays d’ accueil en Europe et 8,5% de la population est d’origine étrangère.

Le rôle de Caritas est très important et cherche à promouvoir des corridors humanitaires pour que les migrants évitent l’enfer de la Libye.

Olivier Forti à conclu son propos en disant qu’il y a 5 ans, il était fier de dire qu’il travaillait pour une ONG en Italie. Aujourd’hui il faut faire attention car ce n’est pas bien vu, il y a beaucoup de racisme y compris chez les chrétiens.

Je suis place Masséna et j’assume !

 

Je vois déjà l’extrême droite tweeter sur ma présence aux côtés des algériens de Nice, Place Masséna. Je l’assume parce que la place d’un élu progressiste est d’être aux côtés de ceux qui luttent pour les libertés et les valeurs de la démocratie partout dans le monde.

C’est là que la gauche devait être en ce 15 mars. Je sais que Dominique Boy Mottard y était aussi et elle a bien fait. J’y ai croisé quelque militants également et j’ai passé une demi heure à faire des selfies en toute décontraction et bonne humeur.

Le chemin est encore long pour l’Algérie mais voir cette foule joyeuse, pleine d’espoir était très réconfortant. La France, et Nice en particulier, où résident de nombreux algériens, ne peuvent pas rater le rendez-vous que le peuple algérien a avec son histoire.

Boutéflika renonce à un cinquième mandat !

 

 

Hommage au peuple algérien qui par sa mobilisation monstre mais pacifique a su faire reculer le pouvoir qui a compris que rien ne pourrait arrêter ce mouvement parti des villes moyennes et de la ruralité.

Hommage aux forces de l’ordre et à l’armée qui, pour le moment, ont su contenir ce mouvement sans violences

C’est incontestablement une victoire du peuple et de la démocratie. Toutefois les élections présidentielles étant reportées, Boutéflika demeure pour le moment président…

Je salue les algériens de Nice qui suivent cette actualité historique et qui, pour la plupart, ont de la famille sur place.

La région Sud face au défi de l’Algérie !

 

Présenter un quasi grabataire à la présidence de la république n’est pas à l’évidence le signe d’une démocratie en bonne santé. C’est symboliquement un désastre. Mais si le système a perdu la bataille des images, mais il n’a pas encore perdu le pouvoir.

L’ Algérie est un pays riche de son pétrole, de son gaz ( 10% de nos importations ), de ses ressources minières, de son potentiel touristique encore peu exploité, de sa jeunesse aussi, un algérien sur deux a moins de 25 ans.

Depuis la première élection d’Abdelaziz Bouteflika en 1999, cette richesse avait permis au pays de vivre avec un pouvoir stabilisé à défaut d’être vraiment démocratique.

Ce qu’il se passe depuis quelques jours, ressemble à la fois à la révolution du jasmin des voisins tunisiens et au mouvement des gilets jaunes en France. Ce ne sont pas que des mouvements qui se déclenchent dans les capitales avec pour seule contestation celle venant des intellectuels, des universités, etc. Ces trois mouvements ont un point commun. Ils sont partis du sentiment d’abandon et de la notion d’inégalité territoriale. Ce sont des mouvements profonds venant de la ruralité qui trouvent leurs carburants dans le rejet de l’injustice sociale.

On sent monter de la rue un besoin de liberté, la volonté d’en finir avec un régime qu a fait stagner des millions de personnes et qui est à bout de souffle.
La dernière astuce, déjà utilisée de la promesse , une fois réélu, de démissionner pour organiser de nouvelles élections ressemble à une manière de gagner du temps, de calmer le jeu car d’ici le 16 avril, date de l’élection présidentielle, il y a encore sept vendredi, et donc autant d’appels à manifester.

Ce qu’il se passe est important et les réseaux sociaux relaient abondamment ce que la télévision de l’ORTF algérienne essaie de minorer. Les manifestation n’ont jamais été aussi gigantesques.

Bien entendu cette affaire est complexe pour la France, et pour notre région, qui est , hors région parisienne, la première région d’accueil d’immigrés algériens.
Une nouvelle génération de responsables politiques algériens pourrait émerger à cette occasion et la France peut jouer un rôle positif dans cette affaire.

Elle n’est pas obligée de réitérer sa positon caricaturale pendant la révolution tunisienne qui amena Michèle Alliot Marie à proposer l’envoi de CRS pour montrer aux tunisiens comment maintenir l’ordre ! Si la France commence à être frileuse, si elle est en retard sur le soutien à apporter au peuple algérien, alors il pourrait y avoir un danger. Il ne faut pas oublier le rôle essentiel que joue l’Algérie, avec son armée dans le contrôle du Sahel contre les djihadistes au Mali. La France ne peut pas non plus être interventionniste : pas d’ingérence mais pas d’indifférence non plus.

Pour le moment, la mobilisation actuelle est vraiment citoyenne. elle n’est ni attisée, ni encadrée par les islamistes. D’ailleurs, il faut noter que les femmes sont très présentes dans les manifestations.

Mais ils peuvent,comme ailleurs, rafler la mise si on est pas de suite aux cotés du peuple, si on aide pas le peuple algérien à construire une nouvelle démocratie, à se doter de nouvelles institutions et à bâtir un nouveau plan de développement économique.
J’entends monter l’idée qu’il pourrait y avoir si cela tourne mal une vague migratoire sans précédent d’algériens vers la France. Je ne suis pas sûr de ce scénario. Il est évident que notre région serait très exposée parce chaque algérien de notre région a laissé une partie de sa famille sur l’autre rive, parce que ceux de la 2eme et 3eme génération , français, ont des cousins, des oncles sur l’autre rive.

Mais on peut aussi avoir le phénomène inverse car de nombreux algériens de la région Sud ont réalisé des investissements en Algérie, parce que des investisseurs européens attendent une libéralisation économique, la fin de la règle du 51% qui fait qu’aucun étranger n’est actionnaire majoritaire dans ce pays. Si cette ouverture économique s’opérait, alors des jeunes français de racine algérienne qui regardent l’Algérie, pourrait avoir envie d’y retourner si cela bouge.

Antisémitisme, anti-sionisme : ne pas se tromper de débat.

 

Alors que certains députés proposent de pénaliser l’antisionisme au même titre que l’antisémitisme, j’ai tendance à penser que l’arsenal juridique français est suffisant.. D’ailleurs, concernant Alain Finkelkraut, le parquet poursuivra ses agresseurs (verbaux) pour injure publique à caractère raciste. Ils sont passibles d’ un an de prison et de 45 000 euros d’ amende.

Je ne pense pas qu’il faille faire un amalgame entre antisémitisme et antisionisme.
L’ antisémitisme comme toutes les formes de racisme est un délit. L’anti-sionisme est une opinion que l’on peut partager ou que l’on peut critiquer, mais qui n’est qu’une opinion.

On ne peut pas dire d’un anti-sioniste qu’il est systématiquement antisémite d’autant que la notion même d’anti-sionisme a considérablement évolué avec le temps. Il ne s’agit plus de nier l’existence de l’état d’Israël. D’une part il existe, d’autre part les faits ont démontré que le sionisme n’était pas la seule solution puisque l’histoire a tranché ce débat. 6 millions de juifs vivent en Israël, 10 millions de juifs vivent dans le monde en dehors d’Israël alors que selon les fondateurs du mouvement sioniste ils ne pouvaient pas s’intégrer dans un autre pays que le leur.

Mais en aucun cas le fait de critiquer la politique de Netanyahu ne peut être assimilé à un délit. Il y a des gens qui approuvent la politique d’Israël, d’autres qui la condamnent, ou même qui la combattent. On peut critiquer la colonisation en Cisjordanie sans être antisémite.

Pénaliser l’anti-sionisme en assimilant la critique d’Israël à de l’antisémitisme est dangereux à terme pour la liberté d’opinion. C’est tout à fait normal dans un pays comme le nôtre qu’on puisse avoir ce type de débat.

C’est une lourde responsabilité que prendrait l’assemblée nationale.