Hommage à Salomé, nous y étions !

 

Hommage à Salomé, nous y étions !

Je suis allé à Cagnes sur Mer hier soir rendre un hommage à Salomé, la 100eme victime d’un féminicide en 2019.

Le rassemblement était organisé par Yohann Léveillé et par Marie-Hélène Lauze et relayé par l’association Tous Citoyens.

Mais le compteur ne cesse de tourner malheureusement. Nous devions respecter 100 secondes de recueillement à la mémoire des 100 victimes de féminicide en France depuis janvier, dont la jeune Salomé, battue à mort à Cagnes sur Mer. Ce furent finalement 101.

Au delà de l’indignation et de nos prises de conscience individuelles et collectives, la centaine de personnes présentes, en dehors de l’accablement visible sur plusieurs visages, dénonçaient le manque de moyens consacrés aux associations, notamment Accueil Femmes Solidarité, dont l’une des membres s’est exprimée.

Aujourd’hui commence à Paris le Grenelle des violences conjugales. Nul doute que tous ceux qui étaient présents hier seront très attentifs aux décisions qui seront prises.

Les solutions, à tout le moins les pistes existent : attribution prioritaire de logements sociaux, exfiltration du domicile du conjoint violent, constitution d’un fichier national, port du bracelet électronique pour les conjoints violents, suivi médical, mais tout cela nécessite une volonté et des moyens.

 

100eme féminicide de l’année.

 

Le 100eme féminicide de l’année 2019 vient de se produire à Cagnes sur Mer dans le 06. Tout un symbole et tout sauf une surprise quand on sait qu’en 2018, c’est dans les Alpes-Maritimes qu’il y a en a eu le plus grand nombre.

Pourquoi les AM ? Pour l’ instant aucune explication rationnelle n’a pu être avancée. Toujours est-il qu’avec deux centres d’hébergement situés rue fontaine de ville et route de Turin plus le centre d’accueil de jour de l’abri Côtier, on ne peut pas dire que rien n’a été fait.

D’ autant qu’il n’est pas facile de faire. Comme toujours les gens interrogés sont favorables à la création d’une nouvelle structure mais à condition que ce ne soit pas près de chez soi car « cela fait venir de mauvaises fréquentations dans le quartier ». Cela s’était produit en cœur de ville dans le 5eme canton il y a une dizaine d’année.

Il faut désormais des réponses concrètes.

Alors oui il faut que les femmes victimes de violences conjugales puissent bénéficier d’un relogement en HLM en priorité, cela paraît une évidence mais le moment est venu de le formaliser dans la loi.

Mais c’est à la racine qu’il faut combattre le mal.

Il est nécessaire que les appels de détresse émanant d’une victime ou d’un témoin soient traités en priorité par les services de police. On l’a vu dans le drame de Cagnes sur Mer. Chaque minute compte.

Mais il faut aussi imposer un suivi psychiatrique à l’auteur de violences conjugales dès la première plainte déposée, voire créer un fichier comme il en existe un pour les délinquants sexuels.

En Espagne les auteurs de violences conjugales sont obligés de porter un bracelet électronique. Le résultat est intéressant. Les violences conjugales ont baissé de 40% en 10 ans.

On ne peut pas se contenter uniquement de manifester comme cela a été le cas hier à Paris, néanmoins reconnaissons qu’une prise de conscience est en train de voir le jour dans notre pays.

La reconnaissance faciale à nouveau en débat

 

C’est la transmission d’un rapport de la ville de Nice à la CNIL qui vient relancer ce débat. En effet, ce rapport rend compte des résultats obtenus lors de l’expérimentation d’un logiciel de reconnaissance faciale pendant le Carnaval de Nice sur la base de 5 000 volontaires.

Sans surprise les résultats au plan technique et de la fiabilité sont bons. On sait que ces logiciels sont au point.

Le débat ne se situe pas à ce niveau mais sur la doctrine des usages que l’on peut en faire. J’ai toujours été opposé à l’introduction de cette technologie en France et ce que je vois à Hong Kong actuellement n’est pas de nature à me faire changer d’avis.

Cette société où l’on peut reconnaître un individu à son insu dans tout ses déplacements n’est pas la mienne. Et ce ne sont pas les dernières exigences de la CNIL qui y changeront quoique ce soit. Même si j’attends de connaître les précisions qui seront fournies par la ville de Nice.

C’est à San Francisco qu’il faut s’intéresser et pas à Pékin. Depuis le 14 juillet, l’usage de la reconnaissance faciale est restreint. C’est une décision courageuse dont il faut s’inspirer pour continuer à vivre librement sans être contrôlé en permanence.

Tout en continuant à faire confiance à la CNIL et en rappelant que de nombreux pays ne disposent pas d’une telle autorité capable de réguler et de veiller sur nos libertés.