Open Arms : Salvini joue la confusion

 

Même si le responsable de cette situation est l’actuel ministre de l’intérieur Mateo Salvini, on ne peut pas présenter la situation de l’Open Arms comme le résultat d’un bras de fer entre l’Italie et l’Espagne. Et cela même s’il s’agit de Lampedusa et même si l’Open Arms est le navire d’une ONG espagnole.

Je réaffirme que le port de Nice n’a pas vocation à accueillir des migrants. Il n’en a ni l’infrastructure, ni la dimension. Je considère que c’est à Marseille d’assumer cette responsabilité pour la France, dans le cadre d’une coordination avec l’Espagne, l’Italie, la Grèce, et Malte.

Mais comme tous les ports, celui de Nice peut être amené à jouer le rôle de « port sûr » face à une situation de détresse et d’urgence humanitaire.

Or c’est le cas et dès lors ce débat mérite d’être posé même si c’est finalement un navire militaire espagnol qui est en route pour récupérer ces migrants.

Car si 27 mineurs ont pu être secourus, et débarqués il reste une centaine de migrants à bord, bloqués depuis 19 jours au large de Lampedusa.

Les conditions de vie à bord se compliquent et depuis hier la situation n’est plus sous contrôle, certains n’hésitant plus à se jeter à la mer pour tenter de gagner la côte à la nage.

Six pays de l’union Européenne, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et l’Espagne se repartiront les naufragés, la France, avec 40 migrants en accueillant la plus grande partie.

Matteo Salvini qui vient de faire exploser la coalition gouvernementale n’accueillera plus un seul migrant sur le sol italien jusqu’à ce que les élections législatives aient lieu. En effet plus il résiste à l’Europe, plus il monte dans les sondages en flattant le populisme.

Beaucoup de tristesse en apprenant la mort de Beji Caid Essebsi, président de la Tunisie décédé ce jour.

 

Une pensée pour tous mes amis tunisiens et franco-tunisiens.

Il a montré le chemin de la démocratie en étant le premier président démocratiquement élu en 2014, trois ans après la chute de Ben Ali. Son décès est intervenu le jour où la Tunisie célèbre la proclamation de la République en 1957.

Huit ans après la révolution, il avait la lourde tâche de consolider cette démocratie et de renforcer la Tunisie au plan économique et sécuritaire affrontant un taux de chomage persistant à 15% et plus chez les jeunes, et, périodiquement des attaques djihadistes dont celle très symbolique du Bardo.

Il y aura consacré ses dernières forces.

SOS Méditerranée de nouveau sur le pont !

 

SOS Méditerranée nous annonce son retour en mer et je salue ce retour. Ce ne sera plus avec l’Aquarius qui a sauvé tant de vies et qui est devenu un symbole mais avec un nouveau bateau.

Ce navire est déjà en mer et il fait route vers la Méditerranée. Ce nouveau bateau s’appelle Ocean Viking. Il est rouge et blanc, conçu pour le sauvetage en mer, et il bat pavillon norvégien. Il fait 69m de long, est robuste, plus rapide et plus récent que l’Aquarius. Il peut accueillir les rescapés dans de bonnes conditions.

Les bénévoles l’ont aménagé pendant plusieurs semaines pour y installer plusieurs abris pour les rescapés, la clinique de leur partenaire médical, Médecins Sans Frontières et leurs équipements de sauvetage.

Alors qu’il n’existe plus, depuis juin 2018, de mécanisme de débarquement en Méditerranée centrale, les militants de SOS Méditerranée sont conscients que chaque sauvetage peut être suivi de journées éprouvantes de recherche d’un port sûr et de négociations avant de pouvoir débarquer les rescapés.

Ce navire a donc été spécialement équipé pour affronter de plus longs séjours en mer.

Cette année encore, des hommes, des femmes et des enfants continuent à prendre la mer, « entassés » sur des embarcations de fortune pour fuir la Libye où règnent les exactions, la torture et une guerre civile qui s’intensifie ces derniers mois.

Ces personnes en détresse sont le plus souvent interceptées par les garde-côtes libyens et ramenées vers l’enfer qu’elles cherchent justement à fuir ou – en l’absence de moyens de sauvetage suffisants – disparaissent en mer, sans témoin. En 2019, le taux de mortalité n’a jamais été aussi élevé en Méditerranée centrale. Selon l’OIM, au moins 20 000 personnes sont mortes noyées en Méditerranée ces cinq dernières années.

Savoir que l’Océan Viking va patrouiller en Méditerranée est réconfortant pour tout ceux qui considèrent ces enjeux comme prioritaires et qui ne peuvent se contenter d’un lancer de fleurs dans la baie des Anges même s’il s’agit d’un geste symbolique fort.

Les travailleurs sociaux doivent ils être les garants de la promesse républicaine ?

 

C’est la question que je me suis posée en fin d’après midi à l’IESTS ou se déroulait la cérémonie de remise de diplômes.

Cet institut est en plein développement et il regroupe désormais un millier d’étudiants et environ 70 salariés. Désormais présidé par une vieille connaissance, Albert Marouani, ancien président de l’université de Nice, il a désormais des ambitions méditerranéennes puisque deux conventions ont été passées avec le Maroc.

Avant les interventions convenues des élus le directeur, Philippe Fofana, a rappelé que sa mission était de former aux métiers du social.

En l’écoutant avec beaucoup d’intérêt il a bien entendu rappelé les résultats exceptionnels obtenus cette année  qu’il s ‘agisse des assistantes sociales, des éducateurs, des éducateurs-jeunes enfants. Tous les Majors de promotion ont défilé.

Mais ce dont parlait Fofana allait bien au delà des réussites individuelles, il était entrain de passer à cette promotion un message au moment de leur entrée en vie active, soit au Conseil Départemental, soit dans une association ou un CCAS.

C’est que chacun, dans le monde du social, est plongé dans un défi sans cesse renouvelé et de plus en plus difficile à relever : combattre les inégalités, accompagner les détresses sociales, répondre aux attentes, en matière de logement, de santé, d’accès aux droits, d’insertion.

Ce défi plus grand que leur engagement porte un nom qui colle à notre devise républicaine : la solidarité. C’est en ce sens que les travailleurs sociaux deviennent les garants d’une promesse républicaine, qui est de ne laisser personne sur le bord du chemin. Ils rejoignent parmi les garants de cet idéal les enseignants, ces fameux hussards de la République qui, désormais, n’y arrivent plus seuls.

Beaucoup de monde à cette remise de diplômes.